L’adjectif jeune est très riche sémantiquement et peut qualifier un grand nombre d’êtres ou d’objets. Cette richesse devrait empêcher qu’on l’emploie substantivement pour parler de la classe d’âge constituée par les adolescents et les jeunes gens, considérée et invoquée à tort comme une catégorie sociologique. On essaiera, quand on parlera d’individus, de se souvenir que les êtres sont uniques et différents, et l’on se gardera bien d’abuser du générique, même si cet abus est à la source de sentences définitives qui font la richesse de l’ethnographie de comptoir, qui nous apprend, entre autres, que les Anglaises sont rousses, l’Allemand est travailleur, l’Écossais est avare, l’Espagnol est fier, l’Italien charmeur et insouciant, l’Auvergnat est près de ses sous et que le jeune est grégaire et se lave peu.
on dit |
on ne dit pas |
Certains jeunes n’aiment pas lire |
Le jeune n’aime pas lire |