Hiverner et hiberner sont des paronymes qui viennent tous deux du latin hibernare, « prendre ses quartiers d’hiver ». Le premier, qui est aussi le plus ancien (xiie siècle), s’utilise surtout intransitivement pour dire que l’on passe la mauvaise saison en quelque lieu en se mettant à l’abri des intempéries. Il s’emploie aussi en parlant de certains oiseaux lorsqu’ils migrent vers le Sud en hiver. Ce verbe a également un emploi transitif, et l’on dit ainsi Hiverner le bétail quand on le fait descendre des alpages pour qu’il passe l’hiver à l’étable ou à la bergerie.
Au xixe siècle, le français a créé le verbe hiberner, pour mentionner le fait que des animaux passent la saison froide, le plus souvent au fond de quelque cache souterraine, dans un état de vie ralentie. D’hiverner a été tiré le nom hivernage ; hibernation, emprunté du latin hibernatio, est lié par le sens à hiberner. On se souviendra donc que le légionnaire romain et l’hirondelle hivernent, tandis que le hérisson et l’ours brun hibernent.