Nous avons vu récemment que le son un était de moins en moins correctement prononcé et qu’il était souvent confondu avec le son in. Dans le cas que nous allons évoquer, c’est avec le son a qu’il est confondu. L’expression Tout un chacun, c’est-à-dire « n’importe qui, tout le monde », est souvent remplacée par la forme fautive tout à chacun, locution sans grande cohérence et qui signifierait que « tous auraient tout », un cas de figure qui n’arrive jamais en dehors de ces vers de Victor Hugo, tirés de « Ce siècle avait deux ans » :
« Ô l’amour d’une mère ! Amour que nul n’oublie
Pain merveilleux qu’un dieu partage et multiplie
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part et tous l’ont tout entier. »
on dit |
on ne dit pas |
Tout un chacun sait cela C’est à la disposition de tout un chacun |
Tout à chacun sait cela C’est à la disposition de tout à chacun |