Dire, ne pas dire

« Sur ces entrefaits » pour « Sur ces entrefaites »

Le 12 décembre 2024

Emplois fautifs

On lit, dans notre Dictionnaire, au nom Fait : « Le t, en principe, ne se prononce pas, mais l’usage s’est établi de le prononcer au singulier dans certains cas, comme dans l’expression C’est un fait. » Il n’en a pas toujours été ainsi. Féraud écrivait dans son dictionnaire, en 1787 : « Fèt : le t final s’y prononce toujours au singulier ». Plus récemment, en 1959, Pierre Fouché signalait, dans son Traité de prononciation française, qu’« on prononce au fai-t, en fai-t, de fai-t. » Ce nom fait résulte de la substantivation du participe passé masculin du verbe faire. Ces prononciations amènent parfois certains à penser que c’est aussi de cette façon que l’on a bâti le nom entrefaite, mais ce n’est pas le cas puisque celui-ci, contrairement au nom fait, est tiré d’une forme substantivée au féminin. C’est donc bien entrefaite, et, comme ce nom se rencontre ordinairement au pluriel, entrefaites, qu’il faut écrire, même si, sans doute pour les raisons de prononciation mentionnées plus haut, la forme entrefaits se lit parfois, y compris chez de grands écrivains comme Jules Verne ou Jean-Paul Sartre.