Si ces deux verbes sont parfois confondus, c’est bien sûr parce que ce sont des paronymes, mais aussi parce que de chacun d’eux est dérivé un seul et même nom : recouvrement. Recouvrer est la forme populaire issue du latin recuperare, « reprendre, retrouver », qui a aussi donné récupérer. Comme recouvrer s’est beaucoup employé avec des compléments comme santé ou force, le participe passé recouvré a vite pris le sens de « sauvé, guéri », sens aujourd’hui sorti d’usage. Recouvrir, lui, est dérivé de couvrir et signifie « couvrir de nouveau » ou « couvrir entièrement ». On dira donc elle a recouvert un livre, mais elle a recouvré des forces.
La confusion est ancienne entre ces deux formes. On lit déjà, dans une lettre de Louis XII « […] que à son grand desplaisir il ait été naguaires mal disposé d’une maladie nommée la petite verolle, dont à présent, graces à Dieu, il est recouvert ». Le souverain aurait dû écrire recouvré, c’est-à-dire « délivré, guéri ». On s’efforcera de ne pas suivre ce funeste et royal exemple.
On dit |
On ne dit pas |
Recouvrer la santé, une somme d’argent Ces deux figures géométriques ne peuvent se recouvrir |
Recouvrir la santé, une somme d’argent Ces deux figures géométriques ne peuvent se recouvrer |