De nombreuses espèces animales et végétales sont en grand péril de disparition. Il en va de même pour certaines formes linguistiques, parmi lesquelles la négation ne. Le fait qu’elle soit atone la rend particulièrement vulnérable et elle disparaît hélas, de plus en plus souvent, dans des phrases comme je veux pas, tu sais pas, etc. La situation est un peu moins grave à l’écrit où elle est le plus souvent rétablie et, si l’on entend les formes citées plus haut, on lit généralement je ne veux pas, tu ne sais pas, etc. Cependant, à l’écrit, il est un cas où l’on omet fréquemment, et à tort, cette négation : il s’agit des phrases où le pronom indéfini on précède un verbe commençant par une voyelle ou un h muet. En effet si la prononciation n’est pas la même selon qu’on écrit je veux pas ou je ne veux pas, elle reste identique, que l’on écrive on est pas loin ou on n’est pas loin. De surcroît, il est des cas où l’omission de ce ne peut changer le sens du texte. Si dans Ultima Verba Victor Hugo avait écrit au lieu de Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis !...« Si l’on est plus que mille, eh bien, j’en suis !... », le résistant courageux se serait mué en suiveur calculateur. Soyons donc particulièrement attentifs, dans cet environnement périlleux, à la sauvegarde de cette négation.
On écrit |
On n’écrit pas |
On n’écrit pas On n’aime pas cette musique On n’humilie pas un adversaire à terre |
On écrit pas On aime pas cette musique On humilie pas un adversaire à terre |