Dire, ne pas dire

« Par intermittence » ou « Par intermittences » ?

Le 23 janvier 2025

Emplois fautifs

Par est suivi d’un singulier quand il indique vraiment une répartition, c’est-à-dire quand on insiste sur la valeur distributive de la préposition. On écrira ainsi : prendre un médicament trois fois par jour, c’est-à-dire « chaque jour » ; une production de x tonnes par hectare, c’est-à-dire « pour chaque hectare ». Le pluriel sera préférable et plus courant, en revanche, si l’on considère plutôt l’idée de répétition, de pluralité, principalement dans les compléments de temps ou de lieu, et l’on écrira donc : par places, la neige avait fondu, c’est-à-dire « à certains endroits » ; par moments, on ne comprend plus, c’est-à-dire « à certains moments ». On écrira aussi : un championnat par équipes, puisque plusieurs équipes participent à ce championnat. Avec des noms comme intermittence ou intervalle, l’usage accepte les deux formes, mais préfère le singulier avec le premier et le pluriel avec le second. On notera pour conclure qu’intermittence était jadis fort rare ; on lisait ainsi à son sujet dans la troisième édition du Dictionnaire de l’Académie française, en 1740 : « Discontinuation, interruption. Il ne se dit que dans cette phrase, L’intermittence du poulx. » Les éditions de 1835 et 1878 ajoutaient : « Il signifie quelquefois la même chose qu’intermission. » Mais l’usage a changé et, aujourd’hui, c’est intermission qui est présenté comme un synonyme vieilli d’intermittence.