Le droit de veto est le pouvoir reconnu au chef d’un État de ne pas promulguer les lois votées par l’assemblée législative ; c’est aussi une prérogative accordée à quelques membres de certaines assemblées de s’opposer aux décisions prises à la majorité. Ainsi, la France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, y dispose d’un droit de veto. On emploie parfois, dans la langue courante, l’ellipse veto : on dira ainsi qu’un chef d’État a mis son veto à une mesure. Par extension, et en dehors de tout cadre constitutionnel, veto est devenu synonyme de « refus, opposition catégorique ». Il ne faudrait pas que l’amour du latin amène à un fâcheux contresens, que l’on entend hélas parfois, qui pousse à remplacer veto par la locution latine de sens opposé nihil obstat, proprement « rien ne s’oppose », formule par laquelle un censeur ecclésiastique chargé de vérifier la conformité d’un ouvrage aux enseignements de l’Église atteste ne pas s’opposer à la publication de celui-ci. On peut utiliser plaisamment cette formule pour signifier qu’on ne s’oppose pas à quelque chose, mais rappelons que veto et nihil obstat sont deux tours antonymes qu’il convient de ne pas confondre.