Mettre en apposition deux noms plutôt que d’indiquer, par une préposition, le lien qui les unit peut amener à la création de formes étranges et qui parfois pourraient prêter à sourire. On en a un exemple avec le tour malaise voyageur, employé pour signaler que la circulation de quelque transport en commun est interrompue ou ralentie parce qu’un voyageur a fait un malaise. Cet assemblage pose un problème dans la mesure où, quand le mot voyageur est placé à côté d’un nom, il prend une valeur d’adjectif, comme le prouvent des syntagmes tels que « pigeon voyageur » ou « commis voyageur ». On serait alors tenté de croire que le malaise voyageur est une forme de malaise passager, ce qui n’est bien sûr pas le cas. Ne serait-il pas plus clair, et à peine plus long, de dire que le trafic est ralenti « en raison du malaise d’un voyageur » ?