Dans son Recueil général des anciennes lois françaises de 420 à la révolution de 1789, qu’il fit paraître avec Jourdan et Decrusy, François André Isambert cite un texte du 19 juin 1464 où on peut lire ceci : « Que tous les maistres coureurs aient […] pour leur interessement […] chacun 50 livres. » Intéressement désigne alors la somme allouée pour un service. Ce nom fait un petit tour dans la langue et puis s’en va. On ne le reverra qu’au xxe siècle, en économie, pour désigner le fait d’intéresser financièrement le personnel aux résultats d’une entreprise. On se gardera bien d’imiter les quelques auteurs qui en ont fait un synonyme grandiloquent d’intérêt au sens d’« attention » ou de « curiosité qu’une chose éveille dans l’esprit et qui incite à vouloir la mieux connaître ». On dira donc j’ai lu votre livre avec beaucoup d’intérêt et non avec beaucoup d’intéressement. Ces conseils valent aussi, bien sûr, pour le couple désintérêt / désintéressement.
On dit |
On ne dit pas |
Il montre le plus grand intérêt pour ses études Ses propos sont sans intérêt L’intéressement aux bénéfices |
Il montre le plus grand intéressement pour ses études Ses propos sont sans intéressement L’intérêt aux bénéfices |