Né à Saint-Junien (Haute-Vienne), le 18 mai 1874.
Jérôme Tharaud fit ses études à Angoulême, puis au collège Sainte-barbe à Paris. En 1896, il réussit le concours de l’École Normale Supérieure dans la section lettres.
Sa première affectation fut un poste de lecteur à l’Université de Budapest, mais il devait rapidement quitter la Hongrie pour rentrer en France, où il allait se consacrer à la littérature. Il devint en 1901 le secrétaire de Maurice Barrès, poste qu’il occupa jusqu’à la Première Guerre mondiale.
Il publia en 1898 un premier ouvrage, Le Coltineur débile, écrit en collaboration avec son frère Jean ; par la suite les deux frères devaient donner aux Cahiers de la Quinzaine plusieurs récits, dont Dingley, l’illustre écrivain, critique de Kipling et de l’impérialisme anglais, pour lequel ils obtinrent, en 1906, le prix Goncourt.
Jérôme et Jean Tharaud devaient ainsi pendant cinquante ans poursuivre une œuvre à quatre mains, le cadet chargé du premier jet, l’aîné — Jérôme — responsable de la mise au point. Infatigables voyageurs, ils parcoururent de nombreux pays — la Palestine, l’Iran, le Maroc, la Roumanie — et ramenèrent de leurs voyages la matière de reportages et de livres, parmi lesquels on retiendra surtout la série marocaine : Marrakech ou les seigneurs de l’Atlas, Rabat ou les Heures marocaines, Fès ou le Bourgeois de l’Islam, La nuit de Fès.
Citons encore dans cette œuvre fournie :La Lumière, Les Hobereaux, La Maîtresse servante, Les Bien-aimées et La Double Confidence, leur dernier livre, paru en 1951, ainsi que les volumes qu’ils consacrèrent à leurs maîtres et frères en littérature : Pour les fidèles de Péguy, Notre cher Péguy, Mes années chez Barrès, Pour les fidèles de Barrès.
Après une élection blanche au fauteuil Capus en 1923, et un échec contre Abel Bonnard au fauteuil Le Goffic en 1932, Jérôme Tharaud fut élu à l’Académie française le 1er décembre 1938, par 19 voix, contre 11 à Fernand Gregh, au fauteuil de Joseph Bédier. Dans La Vieille Dame du quai Conti, le duc de Castries rapporte que la candidature de Jérôme Tharaud avait posé aux académiciens un cas de conscience : l’écrivain, en effet, n’était que « la moitié d’un auteur »... L’Académie jugea que rien n’empêchait d’élire d’abord Jérôme Tharaud, puis Jean, son frère, le moment venu.
Jérôme Tharaud fut reçu le 18 janvier 1940 par Georges Duhamel.
Mort le 23 janvier 1953.