Né à Brignoles (Provence), le 8 septembre 1761.
Il fut incarcéré sous la Terreur, député sous le Consulat et l'Empire et refusa le portefeuille de la Justice que lui offrit Carnot. Avocat, poète, auteur dramatique il s'occupa de philologie et étudia les langues romanes. Lauréat de l'Institut en 1804, sa tragédie des Templiers, qui est restée son chef-d'œuvre, lui ouvrit les portes de l'Académie ; il ne fit pas personnellement les visites d'usage et les fit faire par son frère, ce qui donna lieu à des malentendus ; il fut élu le 7 octobre 1807 en remplacement de Ponce-Denis Écouchard-Lebrun et reçu par Bernardin de Saint-Pierre le 24 novembre suivant. Son discours de réception contenait une louange excessive de Napoléon ; il fut inséré intégralement dans le Moniteur du 29 novembre 1807.
Il fit partie de la Commission du Dictionnaire. À la mort de Suard, en 1717, il fut nommé secrétaire perpétuel ; il garda ses fonctions pendant une dizaine d'années et démissionna, pour raisons de santé, en 1826 ; il fut alors remplacé par Auger et resta secrétaire honoraire. Il exerça pendant ce temps une grande influence sur les élections ; il soutint la proposition Ch. Lacretelle. En 1816 il avait été nommé membre de l'Académie des Inscriptions. Voulant travailler sérieusement au Dictionnaire, il rechercha les origines de la langue dans les œuvres éparses et tronquées des anciens troubadours, ce qui le conduisit à s'occuper du provençal classique ; cela l'amena à l'hypothèse d'une langue romane unique d'où sortirent plus tard les différentes langues du midi de l'Europe. Il créa pour ainsi dire une nouvelle érudition philologique et, à ce point de vue, on peut le considérer comme le précurseur des Paulin et Gaston Paris.
Mort le 27 octobre 1836.