Il existe deux mots gent en français : un adjectif issu du latin genitus, « né », mais qui a vite pris en français le sens de « bien né, noble » et qui ne se rencontre plus guère que dans des expressions comme gente dame. L’autre mot est un nom issu du latin gens, « nation, peuple ». On le rencontre au pluriel, sans le t, dans l’expression droit des gens, c’est-à-dire les droits naturels communs à toutes les nations (gens n’est pas ici le nom pluriel que nous connaissons et qui désigne des personnes). On le trouve au singulier dans des emplois littéraires et plaisants, en particulier chez La Fontaine qui donne les noms de gent marécageuse aux grenouilles, de gent trotte-menu aux souris mais aussi de gent qui fend les airs aux oiseaux ou de gent qui porte crête aux coqs. De son côté, Malherbe appelle la gent qui porte le turban, la nation turque. Comme ces expressions sont un peu désuètes et que c’est la gente dame dont on parle le plus, le nom gent est parfois prononcé en faisant entendre le t, ce qui est une erreur, la gent devant se prononcer comme « l’agent ».
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on ne dit pas |
La gen(t) marcassine On appelait jadis les enseignants la gen(t) qui porte férule |
La gente marcassine On appelait jadis les enseignants la gente qui porte férule |