Le nom idée est polysémique. Il peut désigner une notion abstraite et générale fournie par l’entendement : l’idée du bien, du beau. On peut aussi donner ce nom à toute représentation d’un être, d’une chose, d’un fait, d’un acte, etc., que se forme l’esprit : une idée claire, juste, exacte. Dans l’expression se bercer, se laisser bercer d’idées, « idée » a le sens d’ « illusion ». Ce mot peut aussi désigner l’esprit lui-même, dans un certain nombre de locutions et d’expressions, d’un emploi souvent familier. On dira ainsi en idée, « en pensée, en imagination », par opposition à en fait, dans les faits. Enfin au pluriel, on l’emploie pour évoquer les opinions, les convictions d’un individu ou d’un groupe : les idées politiques d’un auteur, des idées hardies, rétrogrades.
À ces sens déjà nombreux, on se gardera bien d’ajouter ceux de « but » ou de « principe », que l’on commence à rencontrer dans des tours familiers comme « c’est quoi l’idée du jeu ? », en lieu et place de « quel est le but, le principe du jeu ? »
on dit |
on ne dit pas |
Le but, c’est de ne plus avoir de cartes Le principe, c’est de ne refuser personne |
L’idée, c’est de ne plus avoir de cartes L’idée, c’est de ne refuser personne |