Les adjectifs enfantin et infantile sont apparus l’un et l’autre à la charnière des douzième et treizième siècles. Le premier est dérivé d’enfant et le second est emprunté du latin tardif infantilis, « d’enfant, enfantin ». Longtemps les deux termes ont été synonymes, puis infantile est passé dans des registres spécialisés, en particulier celui de la médecine, où l’on parle de maladies infantiles, de mortalité infantile ou celui de la puériculture, où il est question de lait infantile. Enfantin, lui, appartient à une langue plus courante et qualifie ce qui appartient au monde de l’enfance, parfois avec une teinte de nostalgie, comme dans Moesta et Errabunda, où Baudelaire évoque le vert paradis des amours enfantines ; il s’emploie aussi pour qualifier, souvent avec exagération, ce qui n’offre guère de difficultés et qui est à la portée des enfants : Un problème d’une simplicité enfantine. En dehors des quelques cas où l’on peut employer l’un ou l’autre de ces adjectifs, comme dans un comportement enfantin ou un comportement infantile (où, notons-le infantile a plus qu’enfantin une valeur péjorative), il convient de choisir avec discernement l’adjectif adéquat.
On dit |
On ne dit pas |
Un visage enfantin Un traumatisme infantile |
Un visage infantile Un traumatisme enfantin |