Dans le monde vivant, nombre d’espèces sont menacées d’extinction ; de même y a-t-il dans notre langue un son qui risque de disparaître. On tend aujourd’hui à ne plus prononcer le digramme un comme il se doit, mais à le prononcer comme le digramme in : la distinction entre brun et brin se fait de moins en moins nette, et ceux qui ne l’ont pas entendue ne pourront évidemment pas la reproduire. Cette perte de nuance dans la prononciation entraîne aussi des fautes d’orthographe : les formes emprunt et empreint, qui ne sont pas homophones,
sont de plus en plus confondues à l’oral, et le sont également, désormais, à l’écrit. On rappellera qu’empreint, participe passé d’empreindre, et emprunt, déverbal d’emprunter, ont des sens radicalement différents.
on dit et on écrit |
on ne dit pas et on n’écrit pas |
Un visage empreint de tristesse Il a emprunté les vêtements de son frère |
Un visage emprunt de tristesse Il a empreinté les vêtements de son frère |