Ces deux verbes diffèrent par le sens mais aussi par la prononciation. Dans égayer le y joue un double rôle phonétique : il modifie le son du a qui le précède en le faisant passer au son è ou é ; il a, de plus, la valeur de la semi-consonne yod au début de la syllabe finale qu’on prononce donc yé (on notera bien sûr qu’à certaines personnes de la conjugaison, ce y est remplacé par un i et qu’alors cette semi-consonne ne se fait plus entendre : nous égayons mais il égaie). Il n’en va pas de même dans égailler, où le i ne modifie en rien le timbre du a qui le précède et ne sert qu’à produire une mouillure dans la prononciation du groupe ll qui le suit, comme dans paille ou bailler. D’autre part, égayer signifie « rendre plus gai, donner une apparence agréable », alors qu’égailler, qui s’emploie essentiellement à la forme pronominale, signifie « se disperser dans toutes les directions ». On s’efforcera donc de ne pas employer l’un pour l’autre et de veiller à leur juste prononciation.
on dit |
on ne dit pas |
Un bouquet de fleurs égayait le salon Les enfants se sont égaillés dans la cour de récréation |
Un bouquet de fleurs égaillait le salon Les enfants se sont égayés dans la cour de récréation |