Dire, ne pas dire

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Mystère et tourments de la langue dans Bouvard et Pécuchet

Le 5 décembre 2019

Expressions, Bonheurs & surprises

Chaque mois, nous nous efforçons dans cette rubrique de corriger les fautes trop souvent entendues ici ou là. Il s’agit non de s’ériger en maîtres censeurs, mais véritablement d’aider ceux qui souhaitent écrire et parler correctement, tant il est vrai que la langue française a parfois des subtilités qui ne sont pas aisées à saisir. Flaubert en présente quelques-unes dans un passage de Bouvard et Pécuchet, dans lequel ses personnages, désireux de se lancer dans l’écriture, apprennent qu’ils doivent se faire la main en imitant les classiques ; cependant il leur apparaît rapidement que même les plus grands auteurs ont péché, non seulement par le style, mais encore par la langue. Déconcertés par cette révélation, ils décident d’apprendre la grammaire, ce qui donne le savoureux passage suivant :

« Avons-nous dans notre idiome des articles définis et indéfinis comme en latin ? Les uns pensent que oui, les autres que non. Ils n’osèrent se décider.

Le sujet s’accorde toujours avec le verbe sauf les occasions où le sujet ne s’accorde pas.

Nulle distinction, autrefois, entre l’adjectif verbal et le participe présent ; mais l’Académie en pose une peu commode à saisir. Ils furent bien aises d’apprendre que leur, pronom, s’emploie pour les personnes, mais aussi pour les choses, tandis que et en s’emploient pour les choses et quelquefois pour les personnes.

Doit-on dire “Cette femme a l’air bon” ou “l’air bonne” ? “une bûche de bois sec” ou “de bois sèche” ? “ne pas laisser de” ou “que de” ? “une troupe de voleurs survint” ou “survinrent” ?

Autres difficultés : “Autour et à l’entour” dont Racine et Boileau ne voyaient pas la différence ; “imposer” ou “en imposer” synonymes chez Massillon et Voltaire ; “croasser” et “coasser”, confondus par La Fontaine, qui pourtant savait reconnaître un corbeau d’une grenouille.

Les grammairiens, il est vrai, sont en désaccord. Ceux-ci voient une beauté où ceux-là découvrent une faute. Ils admettent des principes dont ils repoussent les conséquences, proclament les conséquences dont ils refusent les principes, s’appuient sur la tradition, rejettent les maîtres, et ont des raffinements bizarres. Ménage, au lieu de lentilles et cassonade, préconise nentilles et castonade. Bouhours jérarchie et non pas hiérarchie, et M. Chapsal les oeils de la soupe.

Pécuchet surtout fut ébahi par Jénin. Comment ? des z’hannetons vaudrait mieux que des hannetons ? des z’haricots que des haricots ? et, sous Louis XIV, on prononçait Roume et Monsieur de Lioune pour Rome et Monsieur de Lionne !

Littré leur porta le coup de grâce en affirmant que jamais il n’y eut d’orthographe positive, et qu’il ne saurait y en avoir.

Ils en conclurent que la syntaxe est une fantaisie et la grammaire une illusion. »

Rappelons cependant que dans la rubrique intitulée Questions courantes, qui se trouve sur son site, l’Académie a répondu à quelques-unes des angoisses de nos deux héros, comme celle qui concerne l’accord du verbe après un singulier collectif suivi d’un complément de nom au pluriel, ou encore l’accord après « avoir l’air », mais on notera avec amusement – ou avec inquiétude – que là où Flaubert écrit Cette femme a l’air bon (ou bonne), l’Académie écrit Elle a l’air malin (ou elle a l’air maligne ?). Étonnante permanence des interrogations suscitées par la langue !

Dominique M. (Pays-Bas)

Le 5 décembre 2019

Courrier des internautes

Nous sommes des apprenants de français langue étrangère aux Pays-Bas. Nous voudrions savoir si la langue française utilise aussi des mots néerlandais.

Dominique M. (Pays-Bas)

L’Académie répond :

Le plus fort contingent de mots français d’origine néerlandaise se rattache aux choses de la mer.

Ainsi :

affaler, aigrefin (poisson), amarrer, bac, bateau, beaupré, berme (de canal), bôme, cabillaud, cague, cajute, cambuse, caquer, clinfoc, coq (cuisinier), digue, dock, dogre, drège, droguerie (préparation du hareng), drogueur (pêcheur de hareng), dune, écoute, épisser, équiper, flibustier, foc, gréer, lamaneur, lest, locman, marsouin, matelot, merlin, mouette, quille, saur (fumé), stockfish, vase... On peut également citer : bouquin, brandevin, brodequin, calandre (charançon), cancrelat, cliver, colza, drille (soudard), étai (support), étape, faille (vêtement, étoffe), frelater, gripper, gruger, hobereau, houblon kermesse, lai, d’où layette, lambrequin, mannequin (petit panier), mannequin (figure de bois), plaque, scorbut, troussequin (de selle), vacarme, varlope, vilebrequin...

Louis-Gabriel P. (Canada)

Le 5 décembre 2019

Courrier des internautes

Une question de français m’habite depuis une dizaine d’années. Elle concerne la phrase suivante :

« Rien n’est simple entre nous, mais ça ne veut pas dire que rien n’est impossible. »

Ai-je raison d’affirmer que la phrase est erronée, si on veut lui donner un caractère optimiste ?

Louis-Gabriel P. (Canada)

L’Académie répond :

Monsieur,

Votre analyse est juste. Il y a dans cette phrase une multiplication hasardeuse des tours négatifs : ne veut pas dire ; rien ; impossible.

Si on souhaite une lecture optimiste de cette phrase, il faut en effet écrire : cela ne veut pas dire que rien n’est possible.

Jour de courage

Le 7 novembre 2019

Bloc-notes

 

Sans doute le roman le plus original de la rentrée n’aura eu qu’un retentissement modeste, mais, par son titre même, Jour de courage, il mérite d’occuper une place de choix dans la nomenclature de « Dire, ne pas dire ».

De quoi s’agit-il ? Brigitte Giraud a pris pour point de départ l’histoire d’un médecin allemand, Magnus Hirschfeld, fondateur, à Berlin, en 1918, d’un Institut de sexologie, le premier de cette espèce au monde, destiné à l’étude scientifique des sexualités humaines. Comme Hirschfeld était homosexuel, il accordait une importance particulière à ce qui était considéré alors comme une énigme répugnante, une erreur de la nature, une déviation hors du droit chemin, un crime sanctionné en Allemagne par un article très sévère du code pénal (l’article 175, responsable de plusieurs suicides de personnalités haut placées, source de délations et de chantages). Des sommités européennes, comme Gide ou Eisenstein, venaient recueillir auprès de Hirschfeld, entre les deux guerres, des informations sur ce problème qui intriguait, désorientait ou scandalisait l’opinion. Comme il était juif, un des premiers actes des nazis arrivés au pouvoir, fut de détruire, le 6 mai 1933, l’Institut de sexologie et d’en brûler les livres, pour rendre à la race allemande sa pureté originelle. La très riche bibliothèque alimenta un des premiers autodafés. Hirschfeld se trouvait alors à l’étranger ; on lui conseilla de ne pas rentrer à Berlin ; il mourut en 1935, exilé à Nice, où il est enterré au cimetière Caucade.

Mais rassurez-vous : le roman de Brigitte Giraud n’est nullement un de ces biopics insipides qui encombrent les tables de la rentrée, tels les délayages sur Léonard de Vinci ou Virginia Woolf. (Ce pionnier, ce héros d’une cause qui ne serait gagnée que bien plus tard, en Allemagne – où l’article 175 ne serait aboli qu’en 1994 ! – et dans le monde – voir Tchaïkovski condamné au suicide en 1893, Oscar Wilde aux tortures des travaux forcés en 1895, Alan Turing acculé à s’empoisonner en 1954 –, mériterait d’ailleurs une biographie sérieuse.) La tragédie de Magnus Hirschfeld ne sert à la romancière que de socle à une aventure, qui se passe aujourd’hui, en 2019, dans la classe d’un lycée français, dont le programme d’histoire comporte l’étude de l’Allemagne hitlérienne. Le jeune Livio, élève de terminale, dix-sept ans, a choisi, pour son exposé devant la classe, de retracer le parcours du médecin allemand, comme étant exemplaire de ce qu’a été la barbarie nazie.

Il commence à raconter, debout sur l’estrade, la carrière, l’action, la pensée de Hirschfeld devant ses camarades, sa petite amie Camille et leur professeure assise au fond de la classe, mais voici que peu à peu, sans qu’il l’ait voulu délibérément, sans qu’il en ait eu le projet, il se met à parler de lui-même – oh ! très indirectement, presque inconsciemment, mais le fait est là : aborder ce sujet remue en lui quelque chose qu’il ignorait peut-être, ou qu’il refoulait, ou dont il ne voulait pas se rendre compte, la partie mystérieuse de lui-même à laquelle il n’avait jamais couru le risque de s’affronter. En bref, sa propre homosexualité, latente, confuse, jamais vécue, jamais exprimée jusqu’alors, vient au jour tout à coup à travers les mots qu’il emploie. N’ayant jamais osé la déclarer à quiconque, n’ayant jamais osé se l’avouer à lui-même, il trouve ce biais de parler d’un autre pour faire sa propre confession.

Mais de manière si allusive que la professeure, la petite amie Camille et le reste de la classe n’y comprennent quasiment goutte. La force du roman réside justement dans l’espèce de brouillard où s’avance Livio, à tâtons et à l’aveuglette. Il découvre ce qui s’agite en lui-même à mesure qu’il évoque la vie et l’œuvre d’un autre. Livio n’est pas un militant, son discours devant la classe n’est pas un manifeste, mais un essai de clarification de ses propres sentiments, une approche très discrète du mystère fondamental de son être. On doute même à la fin qu’il ait réussi à s’expliquer assez clairement. Non seulement il a échoué à se faire comprendre, mais lui-même s’est-il compris ?

Les livres gays pullulent aujourd’hui ; très peu de bonne qualité ; la plupart médiocres ou à vocation commerciale. On aura deviné que le roman de Brigitte Giraud n’entre pas dans la catégorie des livres gays. Celui-ci ne proclame rien, n’affirme rien, ne prétend à rien. Il se contente d’interroger. Il n’est explicite que par son titre. Ce jour où Livio s’est à moitié livré – mais l’on subodore que la libération totale ne peut plus être très éloignée – a été pour lui le premier jour où il s’est décidé à sortir du bois – du placard où jusque-là il se terrait. Son jour de courage. Dans le jargon à la mode on dirait qu’il a commencé ce jour-là à faire son coming out. Seul un mot anglais était en circulation pour exprimer ce moment où un être appartenant à une minorité mal vue brave l’opinion hostile et laisse voir ce qu’il est.

Pour en revenir à « Dire, ne pas dire », la chasse aux anglicismes vient de recevoir un soutien de poids. Je suggère de mettre dans la colonne de droite, consacrée à ce qu’« on ne dit pas » : coming out ; et, dans la colonne de gauche, consacrée au français de bonne langue : jour de courage.

On dit

On ne dit pas

Avoir son jour de courage

Il a eu son jour de courage

Faire son coming out

Il a fait son coming out

 

Dominique Fernandez
de l’Académie française

Faire débat, faire polémique

Le 7 novembre 2019

Emplois fautifs

La présence systématique d’un déterminant devant le nom est un des points grammaticaux qui distingue le français actuel de l’ancien français, mais nous avons encore quelques survivances de cette langue dans des locutions figées comme avoir faim, avoir soif, prendre peur, faire chaud, faire froid, faire honte, etc. Ces tours ont trouvé leur place (ou trouvé place) en français depuis plusieurs siècles et sont bien ancrés dans l’usage. À ceux-ci, il n’est certes pas utile d’en ajouter d’autres, même si l’on rencontre, hélas, de plus en plus de formes en faire + nom. Nous avons déjà vu faire consensus, faire mémoire, faire sens et faire problème. Aujourd’hui, il faut malheureusement étoffer cette liste, née d’une négligence paresseuse ou d’une volonté d’imiter l’anglais, avec les locutions faire débat et faire polémique, qu’il serait pourtant facile de remplacer par d’autres formes usitées depuis longtemps.

On dit

On ne dit pas

Un éditorial qui suscite la polémique

Ce projet de loi va soulever des débats

Un éditorial qui fait polémique

Ce projet de loi va faire débat

Addict

Le 7 novembre 2019

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Les nom et adjectif empruntés de l’anglais, addiction et addictif, qui appartiennent à la langue de la psychopathologie sont maintenant entrés dans l’usage. Il convient de ne pas ajouter à cette série l’adjectif addict, que l’on emploierait pour qualifier une personne dépendante à l’égard d’une drogue ou d’un produit nuisible : il est addict au cannabis, au tabac, ou, par exagération, une personne qui aimerait passionnément telle ou telle chose : le cinéma de Fellini, il en est complètement addict.

On dit

On ne dit pas

Il est dépendant de l’alcool

Il ne peut se passer de café

Il est addict à l’alcool

Il est addict au café

La carte étudiante

Le 7 novembre 2019

Extensions de sens abusives

Le français doit une grande partie de son vocabulaire et une part non négligeable de sa grammaire au latin. Mais il diffère de ce dernier en ce qu’il est une langue analytique, usant volontiers de prépositions et non une langue synthétique, comme le sont les langues à flexion, latin ou allemand par exemple. On se gardera en conséquence, pour rester fidèle au génie de notre langue, de remplacer ces tours prépositionnels par des adjectifs ou des participes présents. Rappelons ainsi que le nom étudiant désigne une personne qui fait des études supérieures et que, employé adjectivement, ce mot signifie « relatif aux étudiants, qui concerne les étudiants », comme dans « le monde étudiant ». On évitera d’étendre trop largement le sens de cet adjectif et on ne dira donc pas une carte étudiante, mais bien une carte d’étudiant, forme plus en harmonie avec la syntaxe française et consacrée par des décennies d’usage.

Tenir le haut du pavé, tenir la corde

Le 7 novembre 2019

Expressions, Bonheurs & surprises

Il est plusieurs manières d’entrer dans un dictionnaire, comme il en est plusieurs de pénétrer dans une forêt. Dans les deux cas, on peut se laisser guider, panneaux indicateurs d’un côté, chapeaux et numéros de l’autre. C’est la solution à adopter si, pressé par le temps, l’on cherche quelque chose de précis, un lieu ou un sens particulier. Mais aurait-on le temps de musarder que plus rien ne nous interdirait de flâner jusqu’à nous perdre dans quelque grande futaie ou dans quelque sombre taillis, dans un lacis de sens particuliers ou dans un bosquet d’expressions cocasses. Le verbe tenir invite à ce type de promenade. On pourrait dire qu’il chasse de race, puisque son lointain ancêtre latin, tenere, entrait déjà dans nombre d’expressions, dont la moins célèbre n’est pas Teneo lupum auribus (« Je tiens un loup par les oreilles »), que l’on trouve dans le Phormion de Térence, qui faisait dire ensuite à son personnage : « je ne sais ni de quelle façon le lâcher, ni comment le retenir ».

Parmi les expressions françaises qui vont nous arrêter, voyons d’abord tenir le haut du pavé ; pour bien la comprendre, il faut se souvenir qu’avant de désigner un cube de pierre ou de bois, le nom pavé a désigné le revêtement d’une voie publique, puis la voie publique elle-même. Aux temps anciens, la partie centrale des rues, qui était plus basse que les côtés, servait fréquemment d’égout à ciel ouvert et il était plus facile de marcher sans se crotter sur les côtés, en bordure des habitations. Aussi un subtil jeu de préséances faisait-il que telle ou telle catégorie sociale avait priorité pour occuper, pour tenir ce haut du pavé. Les estimables progrès de la voirie ont fait qu’aujourd’hui, par extension, cette expression ne s’applique plus qu’aux personnes occupant dans quelque milieu une position dominante.

On trouve une autre position avantageuse avec l’expression tenir la corde. Celle-ci nous vient des courses de chevaux. Il arrivait que la course consistât à se rendre le plus rapidement possible d’un point à un autre, mais assez vite, il s’est agi de faire le tour d’un espace délimité par une lice ou simplement une corde, qui marquait le bord intérieur de la piste. Le cavalier qui occupait la position la plus proche de la corde avait moins de distance à parcourir que les autres. Cette expression s’est employée aussi dans le monde de l’athlétisme et du cyclisme sur piste ; par la suite le nom corde, pris en ce sens, s’est rencontré dans d’autres expressions comme passer à la corde, qui s’emploie quand un coureur profite de l’espace suffisamment important laissé entre le bord de la piste par celui qui le précédait pour s’y faufiler, ou être enfermé à la corde, que l’on utilise quand un coureur ne peut doubler celui qui le précède parce qu’un autre, qui court à son niveau, l’empêche de se décaler, et enfin partir à la corde, qui s’emploie quand le départ se fait dans virage à propos du coureur placé au plus près de la lice (ce qui constitue un léger handicap en athlétisme, en particulier pour les grands gabarits).

Concluons cette promenade avec le moins ragoûtant tenir le crachoir. Il arrivait souvent autrefois que, dans les bars ou cafés, une forte consommation d’alcool et de tabac, qu’il soit chiqué ou fumé, et un fort débit de paroles, favorisent le ptyalisme et que donc les clients crachent abondamment. Charles Trénet en rend compte dans Le Grand Café : « Par terre on avait mis de la sciure de bois / Pour que les cracheurs crachassent comme il se doit. » Mais, même s’il y avait aussi des établissements qui étaient pourvus de crachoirs, tenir le crachoir ne signifiait pas que l’on avait en main cet ustensile. La salive étant assimilée, par métonymie, à l’abondance de paroles qui la provoquait (on rencontre une image similaire avec tailler une bavette, expression dans laquelle bavette n’a pas à voir avec la pièce de bœuf mais avec un bavoir), tenir le crachoir (on trouve aussi parfois abuser du crachoir) avait donc pour sens « parler abondamment en conservant la parole, sans laisser la personne à qui l’on s’adresse s’exprimer ».

Elle s’est rendue compte qu’elle s’était rendu coupable

Le 3 octobre 2019

Emplois fautifs

On sait que l’accord des verbes pronominaux dépend, le plus souvent, de la fonction du pronom complément dans la proposition où se trouvent ces verbes. On distingue ainsi Elle s’est lavée, phrase où le pronom s(e) est complément d’objet direct du verbe laver, d’Elle s’est lavé les mains, où ce même pronom est complément d’objet indirect du verbe. Il en va de même avec le verbe rendre et l’on se gardera bien de confondre Elle s’est rendue à la ville et Elle s’est rendue coupable d’une petite indiscrétion, phrases dans lesquelles le pronom s(e) est complément d’objet direct du verbe rendre, d’Elle s’est rendu compte, où le pronom s(e) est complément d’objet indirect de ce même verbe.

On écrit

On n’écrit pas

Les élèves se sont rendus en classe

Elles se sont rendues indispensables

Ils se sont rendu compte du danger

Les élèves se sont rendu en classe

Elles se sont rendu indispensables

Ils se sont rendus compte du danger

Je pensais que je viendrai

Le 3 octobre 2019

Emplois fautifs

Il existe différentes formes de futur : le futur simple, le futur antérieur, le futur proche – qui se construit avec le verbe aller, employé comme semi-auxiliaire (Le train va partir dans trois minutes) –, mais aussi un futur du passé encore appelé futur dans le passé. Ce dernier s’emploie dans des subordonnées pour situer une action à venir par rapport à un verbe principal au passé, comme dans : Il savait qu’il partirait demain. Ce futur, comme on le voit, emprunte ses formes au conditionnel présent. On prendra bien garde à ne pas le remplacer par un futur simple. Si l’oreille nous avertit d’une faute éventuelle à la troisième personne (on perçoit l’erreur dans il savait qu’il partira demain), il n’en va pas de même à la première personne du singulier où la différence entre le son -ai [é] du futur et le son -ais [è] du conditionnel ne se fait plus guère entendre. Rappelons donc que l’on doit écrire je savais que je viendrais et non je savais que je viendrai puisque l’on dit il savait qu’il viendrait et non il savait qu’il viendra.

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