Dire, ne pas dire

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Vous dites, vous dîtes

Le 7 octobre 2021

Emplois fautifs

À la deuxième personne du pluriel, les formes du présent et du passé simple de l’indicatif du verbe dire sont homonymes ; à l’écrit, on distingue le présent dites, issu du latin dicitis, du passé simple dîtes, dans lequel l’accent circonflexe sert à distinguer ces deux temps mais aussi à rappeler le premier s du latin dixistis, dont il est issu. Le contexte permet en général de savoir si l’on a affaire à un présent ou un passé, et donc quelle forme il faut choisir. Rappelons aussi que l’impératif est un présent et qu’il ne doit jamais être écrit avec un accent circonflexe.

on écrit

on n’écrit pas

Qu’en pensez-vous, qu’en dites-vous ?

Que dîtes-vous, que fîtes-vous alors pour empêcher cela ?

Dites-nous ce qui s’est passé

Qu’en pensez-vous, qu’en dîtes-vous ?

Que dites-vous, que fites-vous alors pour empêcher cela ?

Dîtes-nous ce qui s’est passé

Envie de chiller

Le 7 octobre 2021

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Le verbe anglais to chill signifie « glacer, refroidir » et le nom qui en est dérivé, chill, « fraîcheur, froideur ». L’expression to catch a chill, « prendre froid », est synonyme de to catch a cold et ces deux noms sont apparentés à cool, qui signifie « frais ». Et de même que cet adjectif a pris familièrement le sens de « calme, tranquille, serein », to chill, a également les sens de « se détendre, être au calme, être à l’aise ». Si ces formes ont toutes leur place en anglais, on peut s’interroger sur l’utilité de l’anglicisme chiller, dans lequel les deux « l » se prononcent sans mouillure, employé en lieu et place des verbe et locutions verbales notées ci-dessus.

on dit

on ne dit pas

Envie de se mettre à l’aise ?

Laissez-vous aller, détendez-vous

Envie de chiller ?

Laissez-vous aller, chillez

Prodige pour prodigue

Le 7 octobre 2021

Extensions de sens abusives

Les mots prodige et prodigue sont paronymes, mais ils diffèrent par la nature et par le sens. Le premier est un nom qui désigne un phénomène, un fait surprenant qui arrive contre le cours normal des choses, et que l’on considère comme surnaturel (Dans l’Antiquité, les prodiges étaient interprétés par un exégète), puis, par extension, un fait extraordinaire, une prouesse ou un exploit (Ce chirurgien a accompli des prodiges). Enfin, par métonymie, il désigne une personne qui sort de l’ordinaire, dont les qualités, les talents ou, plus rarement, les défauts, les vices présentent un caractère remarquable (Pascal fut un prodige des mathématiques ; Mozart fut un enfant prodige). Quant à prodigue, c’est un adjectif qui qualifie celui qui dissipe son bien en libéralités excessives, en dépenses déraisonnables (Ce banquier prodigue mourut ruiné) ou, figurément, celui qui donne, dispense en abondance, généreusement, voire, de manière plus péjorative, trop volontiers, sans discernement (Il n’est prodigue que de conseils).

on dit

on ne dit pas

La parabole du fils prodigue

Yehudi Menuhin fut un prodige du violon, un violoniste prodige

La parabole du fils prodige

Yehudi Menuhin fut un prodigue du violon, un violoniste prodigue

Dans la paroisse de mon voisin, les écologistes mangent des sandwichs

Le 7 octobre 2021

Expressions, Bonheurs & surprises

La chose n’est pas évidente au premier abord, mais les quatre noms contenus dans cette phrase ont une origine commune. Voyons d’abord sandwich. L’histoire est connue : John Montagu, comte de Sandwich, adorait les cartes, mais l’obligation de se nourrir l’obligeait trop souvent à quitter la table de jeu, ce qui l’ennuyait beaucoup. Le problème fut résolu quand un domestique lui apporta de la viande froide entre deux tranches de pain. On donna à ce mets le nom du comte : le sandwich était né. Sandwich, le comté de John Montaigu, s’écrivait Sandwic au xe siècle, nom composé à l’aide de sand, « sable », et wic, « port, anse » mais aussi « village ». La terminaison -wic ou -wich, qu’on retrouve dans de nombreux toponymes, comme Norwich ou Greenwich, est tirée d’une racine indo-européenne weik/woik, qui désignait l’unité sociale juste supérieure à la maison.

Cette racine est également à l’origine du gaulois vix, proprement « village », qui est aujourd’hui encore le nom d’une commune de Côte-d’Or où fut découvert, dans la tombe d’une princesse celte, un cratère d’une très grande valeur, mais aussi du latin vicus, qui désignait un village, un bourg, un quartier. Plusieurs villages portent la trace de cette origine latine, tels Vic-sous-Thil ou Vic-sur-Aisne. C’est aussi à l’aide de ce nom latin qu’a été formé Longwy, « le village allongé ». De vicus, le latin a tiré l’adjectif vicinus, qui qualifie des personnes appartenant au même village, au même quartier et qui habitent donc à proximité. C’est à ce vicinus que nous devons notre adjectif « vicinal » mais aussi le nom et adjectif « voisin ».

Passons maintenant aux écologistes. La forme grecque la plus connue, venant de la racine indo-européenne citée plus haut, est oikos, désignant une maison, un domaine. Les Grecs, peuple essentiellement composé d’agriculteurs, réfléchirent à une manière raisonnée de mettre ces domaines en valeur et en tirèrent une science, oikonomia, à l’origine de notre « économie ». Xénophon lui consacra un ouvrage, Oikonomikos, « L’Économique », c’est -à-dire « l’art d’administrer un domaine ». De ce texte, nous avons une traduction de La Boétie, intitulée La Mesnagerie, ce qui nous rappelle qu’avant de prendre le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, le nom ménagerie a d’abord désigné l’administration d’une maison, et surtout d’une ferme, puis tout ce qui appartient à la ferme, et en particulier les animaux. Ce nom ne doit pas nous étonner puisqu’il est dérivé de « ménage », au sens ancien de « demeure » puis d’« administration des biens », mot dérivé de l’ancien verbe français manoir, signifiant « demeurer ». On se souvient aussi que, dans Les Regrets, Du Bellay se plaint du « soin ménager » dont il est travaillé. Comme pour faire pendant à économie, et toujours à partir de oikos, le biologiste et zoologiste allemand Ernst Haeckel (1834-1919) créa, en 1866, le nom Ökologie, à l’origine de notre écologie. Autre création à partir de la racine oikos et de para, « du côté de, d’auprès », l’adjectif et nom paroikos, « qui demeure auprès, voisin » puis « étranger », d’où on tira paroikia, pour désigner un séjour à l’étranger et qui prit en grec chrétien le sens de communauté. Le latin chrétien en fit le nom parochia, qui désigna, entre autres, une église de campagne et le territoire dont elle avait la charge, sens tout proche du français paroisse, qui en est issu.

Rusé comme un renard

Le 7 octobre 2021

Expressions, Bonheurs & surprises

Ruse et renard. Voilà deux mots qui semblent étroitement liés entre eux par le sens. La ruse est en effet la caractéristique essentielle du renard et celui-ci est le parangon de celle-là. Cet animal occupe une place à part dans notre imaginaire, tant pour le rôle qu’il y joue que pour son étymologie. Les latins l’appelaient volpes, ou vulpes, nom que Varron explique ainsi dans son De Lingua latina : « volpes […] quod volat pedibus » (« volpes […] parce qu’il vole avec ses pieds »). À son sujet, Ernout et Meillet écrivent dans leur Dictionnaire de la langue latine : « Le genre féminin que présentent plusieurs des noms de cet animal, est, comme dans le grec huaina, « hyène », un moyen de marquer du mépris pour une bête sans courage. » On lit chose à peu près semblable chez Chantraine qui, dans son Dictionnaire historique de la langue grecque, explique le genre féminin du grec alôpêx par le fait qu’il s’agit d’« un animal craint et méprisé ». L’allemand et l’anglais ont donné des noms différents au mâle et à la femelle de cette espèce, le premier avec Fuchs et Füchsin, le second avec fox et vixen, ce dernier désignant, outre une renarde, une mégère (sens qu’il partage, étonnamment, avec shrew, « musaraigne »). Alôpêx, qui ne nous a donné que le nom alopécie, affection cutanée caractérisée par la chute anormale des cheveux ou des poils, et qui fut d’abord observée chez les renards, est voisin du sanscrit lopasa, même si, dans les contes indiens et persans, le rôle de joueur de tours est plutôt dévolu au chacal. Du latin volpes/vulpes est dérivé la forme vulpeculus, « petit renard », d’où est issu le français goupil. Ce dernier mot, devenu rare dans la langue courante, survit dans l’onomastique. En effet, pour dénommer des personnes rusées, on a employé aussi bien Renard que Goupil ou, particulièrement dans l’Ouest, Lerenard et Legoupil, toutes formes devenues des patronymes. Cette substitution d’un nom commun usuel par un ancien nom propre est exceptionnelle et il a fallu pour cela l’extraordinaire succès du poème du Moyen Âge, Le Roman de Renard. Dans les versions allemandes de ce récit, le héros s’appelle Reginhart, « rusé, malin », et, proprement « fort au conseil ». Et force est de constater que, dans les différentes branches de cette œuvre, Renard, même s’il échoue parfois, passe l’essentiel de son temps à berner les autres animaux, et particulièrement le loup Ysengrin, ainsi nommé en raison de la couleur gris de fer de son pelage. Comment s’étonner dès lors qu’un tel animal, dont l’académicien et naturaliste Buffon reconnaissait le talent dans son Histoire naturelle (« Le renard est fameux pour ses ruses et mérite en partie sa réputation »), ait servi de modèle à tous les individus passés maîtres dans l’art de la feinte ? On trouve d’ailleurs ce nom déjà employé comme surnom en grec ou en latin. Plus près de nous, le renard est l’animal que l’on rencontre le plus dans les Fables d’un autre académicien. Il a aussi donné son nom, outre-manche, à des personnages de fiction, comme dans Volpone or the fox, « Volpone ou le renard », de Ben Jonson (1607). Rappelons aussi que le général Rommel était surnommé, par ses adversaires et par ses soldats « le renard du désert ». Enfin, on n’oubliera pas non plus le roman-feuilleton américain The Curse of Capistrano, « Le Fléau de Capistrano », de Johnston Mc Culley, dont le héros est un jeune aristocrate qui combat la tyrannie, dissimulé sous un masque noir et répond au surnom de Zorro, « le Renard ».

Drôle de genre

Le 2 septembre 2021

Bloc-notes

Chacun sait qu’il suffit de passer du singulier au pluriel pour qu’un mot change de sens. On ne confondra pas, par exemple, la vacance d’un poste, quand il n’est plus occupé par quelque employé, avec les vacances d’été ; pas plus que le ciseau du sculpteur qui taille sa pierre avec les ciseaux de la couturière ;    ni l’assise d’un tabouret avec les assises qui attendent l’accusé. Et je n’oublie pas d’enlever mes lunettes pour regarder dans une lunette astronomique. Le français possède aussi des mots qui n’ont pas de singulier (comme mœurs, agissements, vivres, funérailles ou honoraires). Enfin, nous avons tous appris que trois substantifs (amour, délice et orgue) sont masculins au singulier et féminins au pluriel. Face à l’anglais qui ignore le genre grammatical, avouons que ces nuances peuvent paraître bizarres. Mais elles font le charme de nos expressions.

Parfois la confusion finit par régner et l’usage flotte. Par exemple, orbite est féminin, mais son emploi au masculin est attesté dans toute la littérature, comme on le lit chez Proust : « Quand sa maîtresse du moment était […] une personne qu’une extraction trop humble ou une situation trop irrégulière n’empêchait pas qu’il [la] fît recevoir dans le monde, alors pour elle il y retournait, mais seulement dans l’orbite particulier où elle se mouvait…[1] » De même, sans qu’on sache trop pourquoi, hymne, qui est usuellement masculin, s’emploie au féminin quand il s’agit des cantiques d’un office religieux. On verse sa solde à un militaire, ce qui lui permettra de vérifier à sa banque le solde de son compte, c’est-à-dire ce dont il dispose. S’il a des dettes, il est à la merci de son banquier, mais il lui dira un grand merci, si ce dernier lui fait crédit. La publicité vante les lessives « aux enzymes gloutons », même si le Dictionnaire de l’Académie estime qu’enzyme est féminin. Bref, les hésitations ne sont pas si rares et elles ont évolué au cours de l’histoire de la langue, tel amour qui s’employait surtout au féminin jusqu’au xvie siècle, par exemple dans les Rondeaux de Charles d’Orléans : « Ma seule amour, ma joie et ma maitresse, / Puisqu'il me faut loin de vous demeurer, / Je n'ai plus rien, à me réconforter, / Qu'un souvenir pour retenir liesse[2]. »

Le passage d’un genre à l’autre permet surtout un changement de sens, comme dans un aide (d’ordonnance, de camp) et une aide (une personne ou une action qui apporte quelque assistance). La langue française compte quelque trois cents de ces homonymes, qui changent de sens selon le genre, et, pour la plupart, ils sont bien identifiés dans le langage courant. Personne ne confondra un vase, où l’on pose des fleurs coupées, avec la vase, cette boue des eaux stagnantes ; ni la trompette avec le trompette qui en joue ; ni le plastique dont est fait un objet quelconque avec la plastique d’une belle personne ; ni le pendule du professeur Tournesol ou celui de Foucault avec la pendule dont le balancier oscillait dans les maisons d’autrefois. Il y a peu de chance qu’un cuisinier confonde sa poêle avec le poêle sur lequel il va la poser. Et, face aux imprécateurs qui vous font la morale, vous gardez le moral. Vous pouvez travailler un mi-temps et être retenu tard au bureau, au point d’avoir raté la première mi-temps du match à la télévision. Du coup, vous regarderez peut-être la retransmission d’une classique de golf, en écoutant, plutôt que les commentaires bavards, du classique. Ou vous lirez la critique d’un grand critique.

Mais, dans la fluidité du langage parlé, il peut arriver que la différence de genre, donc de sens, ne soit plus perçue si facilement, comme dans une phrase de ce type : « La vie de Chateaubriand restera dans nos mémoires (féminin), d’autant qu’il en fit la relation dans ses mémoires (masculin). » Ou encore : « Napoléon choisit l’aigle (masculin) comme un des symboles de l’Empire et ses armées marchaient derrières les aigles (féminin) impériales, peintes aussi sur ses drapeaux. » Plus difficile : « Laissez une espace (féminin) entre vos paragraphes, pour que votre lettre ait plus d’espace (masculin) dans la page. » Lisons aussi La Fontaine : « Sans cela toute fable est un œuvre imparfait[3]. » Il distingue l’œuvre au féminin (l’activité, le labeur, le travail, l’écrivain en train d’écrire) de l’œuvre au masculin (le résultat global, l’ensemble fini, quand « le gros œuvre » est achevé). On voit dans cet exemple que la différence entre les deux genres permet d’exprimer plus que des nuances.

Cette recherche de précision explique que certains mots semblent hésiter. C’est le cas de foudre qui, jusqu’au milieu du xixe siècle, était tantôt féminin (pour désigner le phénomène météorologique lui-même) et tantôt masculin dans ses emplois imagés : « tomber comme un foudre » ; « Quels foudres lancez-vous quand vous vous irritez[4] » ; « un foudre de guerre » (le canon puis, par extension métaphorique, un guerrier qui foudroie l’ennemi) ; « un foudre d’éloquence » (un orateur qui impressionne), etc. On dit parfois que ces mots sont « épicènes », mais c’est une erreur, car un épicène est un nom binaire, qui peut concerner un mâle ou une femelle (comme animal, âme, créature, être, parent, personne, individu…) : « un élève studieux, une élève studieuse ; un enfant heureux, une enfant heureuse ». De même, le nom générique des animaux est épicène : il désigne un représentant de l’espèce, quel que soit le sexe (une perdrix, une écrevisse, une girafe, une hirondelle, un hippopotame).

Les cas d’ambivalence grammaticale que nous examinons n’ont donc rien à voir avec l’épicène. L’exemple le plus connu reste l’emploi de gens, qui arrive à cumuler les deux genres dans une même phrase. On peut dire : « il y a certaines gens qui sont bien sots » ou « les vieilles gens sont souvent méfiants ». Ce qui entraîne ces autres absurdités : « quelles gens as-tu rencontrés ? » ; « il faut rendre heureux les gens qu’on aime ». En fait, gens est le pluriel d’un ancien nom féminin gent (« la gent féminine »), mais l’usage du masculin prédomine (« les gens sont méchants ») sauf quand l’adjectif est placé avant le nom (« des bonnes gens », « de petites gens »). Rien n’est plus arbitraire et plus déconcertant, avouons-le, d’autant que les choses se compliquent encore avec l’accord de voisinage, l’adjectif placé immédiatement avant le nom commandant son genre : « de bons et braves gens… de braves et bonnes gens… ».

Dans les débats linguistiques actuels, où l’on fait le procès de la prédominance du masculin, supposée prouver que la norme résulte de l’intention des classes dirigeantes, majoritairement masculines, on oublie souvent que le genre des mots ne résulte que d’une pratique totalement incohérente, voire aléatoire : pourquoi un fauteuil et une chaise, un gâteau et une tarte, plutôt que l’inverse ? Faut-il vraiment y voir la main virile de quelque personne influente, ce qu’on nomme « une grosse légume » ?

Xavier Darcos
de l’Académie française

 

[1] Du côté de chez Swann, p. 192 de l’édition Pléiade.

[2] Ce poème a été mis en musique par Laurent Voulzy en 2019.

[3] Le Chat et les Deux Moineaux.

[4] Corneille, Horace, III, 1.

Le « t » de ratiociner se prononce-t-il « t » ou « ss » ?

Le 2 septembre 2021

Emplois fautifs

Le verbe ratiociner est emprunté du latin ratiocinari, « calculer, raisonner », lui-même composé à l’aide de ratio, « calcul, compte, raisonnement », et canere, « chanter ». La plupart des mots formés à partir de ratio ne posent pas de problèmes de prononciation : dans ration, rationaliser, rationnel, « ti » se prononce « ssi ». Mais force est de constater que l’usage hésite quand il s’agit du verbe ratiociner et, plus encore, du nom ratiocination qui sont d’emploi moins fréquent. Il convient donc de rappeler que, dans ratiociner et ratiocination, « ti » se prononce « ssi » et non « ti ». L’erreur qui consisterait à dire rattiociner est peut-être due à un phénomène de dissimilation, qui conduit à différencier la prononciation de consonnes semblables ou proches, ou au fait que, dans la prononciation dite restituée du latin, la lettre « t » se prononce [t] et non [ss] devant un a, un e, un i, un o ou un u.

« Il » ou « elle » employé à la place de « Vous »

Le 2 septembre 2021

Emplois fautifs

Le choix des pronoms marque le degré de familiarité ou de respect que l’on a envers la personne à qui l’on s’adresse ; le tutoiement marque une grande proximité ; le vouvoiement signale que l’on s’adresse à une personne dont on n’est pas le familier ou que l’on considère comme notre supérieur. Mais, dans certaines langues, cette distance se marque par l’emploi de la troisième personne, qui est un moyen de placer l’interlocuteur dans une autre sphère. C’est en particulier ce que font l’espagnol, avec les formes usted et ustedes, contraction de vuestra merced et vuestras mercedes, « votre grâce » et « vos grâces », et l’italien, avec la forme lei. Il convient cependant de ne pas dévoyer, en français, ces emplois de la troisième personne en confondant respect et condescendance méprisante comme cela se fait parfois, en particulier quand il s’agit de s’adresser à des personnes âgées. Faut-il rappeler que des tours comme « Alors, elle a bien mangé aujourd’hui ? » doivent être bannis et remplacés par d’autres, plus simples et plus respectueux, comme « Avez-vous bien mangé aujourd’hui ? »

« Traitement pharmacologique » au lieu de « Traitement médicamenteux »

Le 2 septembre 2021

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

La pharmacologie est la science qui étudie les médicaments et leurs effets sur l’organisme ; l’adjectif pharmacologique signifie « relatif à la pharmacologie ». On évitera donc d’employer l’expression « traitement pharmacologique », calque maladroit du faux ami anglais pharmalogical treatment, quand c’est « traitement médicamenteux » ou « traitement à base de médicaments » qu’il faudrait employer.

« Devenir » au sens d’« Avenir, évolution »

Le 2 septembre 2021

Extensions de sens abusives

Le nom devenir, forme substantivée du verbe homonyme, s’emploie dans la langue de la philosophie et désigne un mouvement par lequel un être se forme ou se transforme, un changement, le passage d’un état à un autre. Il se rencontre aussi dans la locution en devenir qui qualifie une action, une entreprise en cours de réalisation. Il convient de ne pas employer ce nom en lieu et place d’« avenir » ou « évolution ». On dira donc l’avenir de ses enfants est assuré et non le devenir de ses enfants est assuré.

on dit

on ne dit pas

L’avenir de cette entreprise est incertain


L’évolution des techniques spatiales

Le devenir de cette entreprise est incertain

Le devenir des techniques spatiales

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