Le mot juste peut avoir plusieurs sens, mais aussi plusieurs natures. Il est d’abord un adjectif qui signifie « conforme à la justice, au droit, à la raison ». On parlera ainsi d’un maître sévère mais juste, d’une loi juste, d’un impôt juste. Dans tous ces cas, juste est lié au nom justice. Il peut aussi l’être à justesse ; il signifie alors « qui convient parfaitement ; pertinent, vrai ». On dira alors : le mot juste, un raisonnement juste, l’heure juste. De ces sens on est passé à celui d’« ajusté », puis d’« étriqué, à peine suffisant ».
Notre adjectif a été substantivé pour désigner ce qui est conforme à la justice, comme dans le juste et l’injuste, mais aussi une personne qui agit selon la justice. C’est ce que l’on a dans dormir du sommeil du juste ou des justes ou c’est un juste. Aujourd’hui, ce nom s’emploie notamment dans l’expression Juste parmi les Nations, qui désigne une personne non juive ayant pris des risques pour sauver des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Dans certaines régions, on rencontre parfois ce même substantif pour désigner une personne un peu simplette, à l’intelligence limitée.
Enfin, juste peut être un adverbe signifiant « de façon à peine suffisante ». Dans ce cas, il reste invariable. On écrira donc des résultats juste passables et non des résultats justes passables.