Les locutions conjonctives de sorte que et en sorte que, que l’Académie française, de la première à la cinquième édition de son Dictionnaire, appelait « des façons de parler adverbiales », sont l’une et l’autre correctes. À leur sujet, Féraud écrivait dans son Dictionnaire critique de la langue française, paru en 1787, que la première régissait l’indicatif et la seconde le subjonctif. Un peu moins d’un siècle plus tard, Littré montrait que tout n’était pas aussi simple et que le mode de la subordonnée était lié au sens de la phrase. Si ce qui suit exprime le but à atteindre, on emploie le subjonctif : Faites de sorte que / en sorte que vous arriviez avant moi. Si ce qui suit exprime le résultat à obtenir ou obtenu, ces locutions régiront l’indicatif : Il a fait de sorte que / en sorte qu’il arrivera à temps. Il a travaillé de sorte que, en sorte qu’il est le premier de sa classe.
De sorte et en sorte peuvent aussi commander un infinitif prépositionnel : Il travaille de sorte à réussir, il fait en sorte de réussir.
Mais on ne mêlera pas conjonction et préposition et l’on rappellera que la locution conjonctive de sorte à ce que, lourde et redondante, est incorrecte.
on dit |
on ne dit pas |
Asseyez-vous, de sorte que tous puissent voir le spectacle Agissez de sorte à vous faire aimer |
Asseyez-vous, de sorte à ce que tous puissent voir le spectacle Agissez de sorte à ce qu’on vous aime |