Dans Ferragus, chef des Dévorants, Balzac écrit : « Il est impossible de juger la religion catholique apostolique et romaine, tant que l’on n’a pas éprouvé la plus profonde des douleurs, en pleurant la personne adorée qui gît sous le cénotaphe. » Dans ces lignes, le père de La Comédie humaine semble confondre cénotaphe et catafalque. Cette confusion s’explique par le fait que ces noms, assez proches par la forme, désignent tous deux des monuments funéraires, mais il ne peut pas y avoir une personne adorée qui gît sous le cénotaphe, ce dernier étant, comme on le lit dans notre Dictionnaire, un « monument funéraire élevé à la mémoire et en l’honneur d’un mort, mais qui ne contient pas ses restes », et comme l’indique aussi l’étymologie puisque ce nom signifie proprement « tombeau vide ». Ce à quoi, semble-t-il, songeait Balzac, c’est à un catafalque, c’est-à-dire une « estrade décorée sur laquelle, pendant une cérémonie funèbre, on place le cercueil, réel ou figuré, d’un mort ».