Dire, ne pas dire

Calfater, calfeutrer

Le 6 juillet 2023

Extensions de sens abusives

Ces deux verbes sont des paronymes dont le second, calfeutrer, a été tiré du premier, calfater, et ils désignent des opérations qui ne sont pas très éloignées. Calfater est emprunté de l’arabe qalfata, qui remonte au latin calefacere, « chauffer ». En effet, calfater un navire signifie qu’on en bouche, avec de l’étoupe imbibée de goudron préalablement chauffé, les joints des bordages, les fentes et interstices afin d’assurer son étanchéité. Calfeutrer est composé à l’aide de calfater et de feutre, parce que c’est ce matériau qu’on a d’abord utilisé pour rendre étanche une pièce en bouchant toute fente, tout interstice, et ainsi empêcher le vent, le froid, le bruit d’y entrer. On veillera donc à réserver calfater aux navires et calfeutrer aux habitations. C’est également calfeutrer qu’on emploiera en construction pronominale dans le sens figuré de « se mettre à l’abri ».

 

On dit

On ne dit pas

Calfater une barque de pêche

Calfeutrer un grenier pour le rendre habitable

Il reste calfeutré tout l’hiver dans sa chambre

Calfeutrer une barque de pêche

Calfater un grenier pour le rendre habitable


Il reste calfaté tout l’hiver dans sa chambre