Les langues sont redevables à l’analogie. C’est à ce phénomène que nous devons de nombreuses simplifications ; ainsi disons-nous, à la 1re personne de l’indicatif présent des verbes aider et peser, « aide » et « pèse », et non plus, comme en ancien français, « aiu » et « pois ». Mais ce phénomène est aussi à la source de bien des fautes, parmi lesquelles faisez ou disez. Il peut aussi amener des confusions : on emploie ainsi agoniser, « lutter contre sa fin toute proche », pour agonir, « accabler », alors que ces verbes, du premier et du deuxième groupe, ont des formes différentes : j’agonise et nous agonisons pour le premier ; j’agonis et nous agonissons pour le second. Mais l’on entend trop souvent agoniser d’injures quand c’est agonir d’injures qu’il faudrait employer. Il s’agit d’une faute grossière dont il faut absolument se garder.
on dit |
on ne dit pas |
Ils m’ont agoni d’injures |
Ils m’ont agonisé d’injures |