En un siècle et demi, nous avons perdu quelques liaisons, en particulier celles de plusieurs mots se terminant par -nd. Dans son Dictionnaire, Littré écrivait en effet que le « d » final de fécond et de profond se lie, prononcé comme un « t », au mot suivant et que l’on doit dire un fécon-t-écrivain et un profon-t-archéologue. Il nous apprend aussi que le « d » de blond ne se lie que dans la prononciation soutenue « Le blond Apollon, dites : le blon-t-Apollon », et qu’il en va de même pour brigand : « Le d ne se lie pas dans le parler ordinaire ; dans le parler soutenu on dit : un brigan-t armé ». Aujourd’hui, on conserve la liaison en « t », après fond, dans l’expression de fond en comble, après grand et après quand. Mais on constate un début de relâchement avec ce dernier mot et l’on entend de plus en plus « quand / il viendra », « quand / on est partis », alors que c’est « quand-t-il viendra » et « quand-t-on est partis » que l’on doit dire.