Pierre MESSMER Élu en 1999 au fauteuil 13

N°697
Grand-croix de la Légion d’honneur
Croix de guerre avec cinq palmes
Premier ministre

Biographie

Né le 20 mars 1916 à Vincennes (Val-de-Marne) d’une famille alsacienne qui avait opté pour la France en 1871, Pierre Messmer a fait ses études secondaires à l’école Massillon et au lycée Charlemagne. Breveté de l’École nationale de la France d’outre-mer (1934-1937), diplômé de l’École des langues orientales (1934-1936), licencié en droit (1936), docteur en droit (1939).

Appelé au service militaire en octobre 1937, il est maintenu sous les drapeaux en raison de la guerre et ne sera démobilisé que le 31 décembre 1945.

Après la campagne de France en 1939-1940, il rejoint les Forces françaises libres à Londres, en juillet 1940. Affecté à la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère, participe, comme lieutenant puis, à partir de 1941, comme capitaine commandant de compagnie, aux opérations de Dakar et Libreville, aux campagnes d’Érythrée, de Syrie en 1941, de Libye en 1942-1943, et de Tunisie en 1943. Combat à Keren, Massava, Kissoué, Damas, Bir Hakeim, El Alamein.

Débarque en Normandie en juin 1944 et entre à Paris en août 1944.

Parachuté en Indochine en août 1945, est fait prisonnier par le Vietminh, s’évade et rejoint en octobre la mission française à Hanoï.

Rendu à la vie civile, Pierre Messmer exerce ses fonctions d’administrateur de la France d’outre-mer : secrétaire général du Comité interministériel pour l’Indochine (1946), directeur du cabinet du Haut-Commissaire en Indochine (1947-1948), administrateur du cercle de l’Adrar mauritanien (1950-1952), gouverneur de la Mauritanie (1952-1954), de la Côte d’Ivoire (1954-1956), directeur de cabinet du ministre de la France d'outre-mer (1956), Haut-Commissaire de la République au Cameroun (1956-1958), en Afrique équatoriale (1958) et en Afrique occidentale française (1958-1959).

Nommé ministre des Armées par le général de Gaulle en février 1960, il assume cette fonction sans interruption jusqu’en avril 1969. Revient au gouvernement en 1971, sous la présidence de Georges Pompidou, en qualité de ministre d’État chargé des Départements et Territoires d’outre-mer et, enfin, comme Premier ministre de 1972 à 1974.

Député de la Moselle de 1968 à 1988, maire de Sarrebourg de 1971 à 1989, président du conseil régional de Lorraine en 1978 et 1979.

Élu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1988. Secrétaire perpétuel de cette Académie (1995-1998).

Chancelier honoraire de l’Institut de France. Chancelier de l’ordre de la Libération.

Élu à l’Académie française, le 25 mars 1999, au fauteuil de Maurice Schumann (13e fauteuil).

Mort le 29 août 2007 à Paris.

Signature de Pierre Messmer

Œuvres

1939 Le Régime administratif des emprunts coloniaux - Thèse pour le doctorat en droit (Librairie juridique et administrative)

1977 Le Service militaire - Débat avec Jean-Pierre Chevènement (Balland)

1985 Les Écrits militaires du général de Gaulle - en collaboration avec le professeur Alain Larcan (PUF)

1992 Après tant de batailles - Mémoires (Albin Michel)

1998 Les Blancs s’en vont - Récits de décolonisation (Albin Michel)

2002 La Patrouille perdue (Albin Michel)

2003 Ma part de France (François-Xavier de Guibert)

Mot attribué lors de l’installation

Minute :

n. m.



I.
XIIIe siècle. Emprunté du latin médiéval minuta, forme féminine substantivée de minutus, « petit, menu ».
☆1. La soixantième partie de l'heure, prise comme unité de mesure du temps (symb. min). La minute se divise en soixante secondes. Il s'écoula à peine une ou deux minutes. Toutes les cinq minutes. Une halte de vingt minutes. La gare se trouve à dix minutes de marche ou, ellipt., à dix minutes. • Il est cinq heures et une minute, ou cinq heures passées d'une minute. Sept heures quinze minutes, trente minutes, quarante-cinq minutes (on dit plus couramment sept heures et quart, sept heures et demie, huit heures moins le quart). • Loc. Minute de silence, moment de recueillement qu'on observe en quelque circonstance officielle, ou pour rendre hommage aux morts. La minute de vérité, l'instant décisif, celui où la vérité s'impose, où le choix ne peut plus être éludé ; désigne en tauromachie le moment où le matador porte l'estocade finale au taureau (on dit aussi l'heure de vérité).
☆2. Par ext. Bref intervalle de temps, qui n'est pas déterminé de manière précise. Il est parti il y a une minute à peine. Je reviens dans une minute. S'accorder quelques minutes de repos. Je vous demande deux minutes d'attention. Avez-vous une minute ? • Loc. et expr. À la minute, aussitôt, sur-le-champ. Il partit à la minute. À la dernière minute, au tout dernier moment. Jusqu'à la dernière minute. À chaque minute, à tout moment. À la minute près, avec la plus grande précision. En une minute, rapidement. Cela sera réglé en une minute. Dans une minute, sans tarder, incessamment. Dans la minute, sans délai, promptement. La décision fut prise dans la minute. D'une minute à l'autre, incessamment. De minute en minute, progressivement, et de manière ininterrompue. Dès la première minute, dès l'abord. Être à la minute, n'avoir qu'un moment à soi, être très pressé. Ne pas avoir une minute à soi, être très affairé, accablé d'ouvrage. Chaque minute compte, il n'y a pas une minute à perdre, il faut agir de toute urgence. Attendez une minute ! ou, ellipt., Une minute ! et, fam., Minute ! se dit à quelqu'un pour l'interrompre ou le contredire. Pop. Minute, minute ! se dit pour calmer, arrêter quelqu'un. • Avec une valeur intensive, dans certains tours négatifs. Ne pas croire une minute à une histoire, à un récit. Il ne saurait en être question une minute, une seule minute. • Loc. adj. De chaque minute, de toutes les minutes, qui ne cesse pas. Une angoisse de toutes les minutes. De dernière minute, très récent. Une information de dernière minute. Loc. conj. À la minute où, dès la minute où, ou à la minute que (vieilli), au moment où, dès que. À la minute qu'il apprit cette nouvelle, il partit. • Cuis. Se dit de certains mets apprêtés rapidement et aussitôt servis. Entrecôte à la minute ou, ellipt., entrecôte minute, passée vivement au gril et servie immédiatement. Spécialt. Cocotte-minute (marque déposée), appareil culinaire qui permet une cuisson rapide.
☆3. Géom. Minute sexagésimale ou, simplement, minute, unité de mesure d'angle égale à la soixantième partie d'un degré (symb. '). Le mille nautique vaut une minute de méridien terrestre, soit 1852 mètres.



 

II.
XIVe siècle. Emprunté du latin médiéval minuta, « note, brouillon (pour lequel on utilisait une petite écriture) ».
☆1. Anciennt. Écriture fine et menue, ensemble de petits caractères dont on usait notamment pour la rédaction des actes publics. Écrire en minute.
☆2. Droit. Original d'un acte authentique dont le dépositaire (officier public ou secrétariat-greffe d'une juridiction) ne peut se dessaisir, et dont il ne peut être délivré que des expéditions (ou copies) ou des extraits. Minute d'un acte notarié, ou minute notariale. Acte en minute, par opposition à Acte en brevet. Minute d'un acte de l'état civil. La minute d'un acte de vente. La minute d'un arrêt. Par ext. La minute d'un rapport d'expert.
☆3. Premier état de la composition d'une lettre, d'une dépêche, avant la rédaction de l'original. Ne s'emploie plus guère que dans Minutes diplomatiques, pour désigner la première rédaction d'actes diplomatiques, qui n'ont pas reçu de signes de validation.
☆4. Topographie. Document original, réalisé par levé direct sur le terrain en vue de l'établissement d'une carte. On dit de même Minute hydrographique.