Antoine COMPAGNON Élu en 2022 au fauteuil 35

N°739
Chevalier de la Légion d’honneur
Officier de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Palmes académiques
Officier des Arts et des Lettres
Critique
Écrivain

Biographie

Antoine Compagnon, né en 1950 à Bruxelles, est professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire de « Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie » (2005-2021) ; il enseigne aussi à l’université Columbia de New York depuis 1985. Ancien élève de l’École polytechnique (1970), ingénieur des ponts et chaussées (1975), il est docteur d’État ès lettres (1985).

Il a été pensionnaire de la Fondation Thiers (1975-1978), maître de conférences à l’École polytechnique (1978-1985), professeur à l’Institut français du Royaume-Uni (Londres, 1980-1981), maître-assistant, puis maître de conférences à l’université de Haute-Normandie (Rouen, 1981-1985), visiting professor à l’université de Pennsylvanie (Philadelphie, 1986 et 1990), fellow de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation (1988), professeur à l’université du Maine (Le Mans, 1989-1990), visiting fellow à All Souls College (Oxford, 1994), professeur à l’université Paris IV-Sorbonne (1994-2006), eminent scientist de la Japan Society for the Promotion of Science (2009).

Il a été secrétaire général de l’Association internationale des études françaises (1998-2008), membre du Conseil national des universités (1999-2003), du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (2002-2007), du Conseil supérieur de l’éducation (2003-2007), président de l’Association pour la qualité de la science française (2004-2010), président du conseil scientifique de l’École normale supérieure (2007-2010), président de la commission Littérature classique et critique littéraire du Centre national du livre (2008-2010), membre du Haut Conseil de l’éducation (2006-2011), membre du Haut Conseil de la science et de la technologie (2006-2013), directeur de l’U.P.S. 3285 « République des lettres » du C.N.R.S. (2009-2013), membre du conseil de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (2011-2014), président de l’Association internationale des études françaises (2014-2017), directeur de l’U.S.R. 3608 « République des savoirs » du C.N.R.S. (2014-2018), membre du conseil d’administration (2013-2021) et président du conseil scientifique (2015-2021) de la Bibliothèque nationale de France, membre du conseil d'administration de la Fondation Singer-Polignac depuis 2012.

Membre de l’American Academy of Arts and Sciences (1997) et de l’Academia Europaea (2006), membre correspondant de la British Academy (2009) et de la Japan Academy (2019), docteur honoris causa de King’s College (Londres, 2010), des universités de Liège (2013), de Bucarest (2016), de l’Ouest (Timisoara, 2019), et de Tel Aviv (2023), professeur honoraire à H.E.C. (2012).

Il a donné des éditions de Proust, Du côté de chez Swann (Gallimard, Folio, 1988), Sodome et Gomorrhe (Gallimard, Pléiade, 1988, et Folio, 1989), Carnets (en collaboration, Gallimard, 2002), Essais (Gallimard, Pléiade, 2022) ; d’Albert Thibaudet, Réflexions sur la politique (Robert Laffont, Bouquins, 2007), Réflexions sur la littérature (Gallimard, Quarto, 2007) ; de Paul Bourget, Le Disciple (Le Livre de Poche, 2010).

Son ouvrage Les Antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes est salué en 2005 par le prix Pierre-Georges Castex de l’Académie des sciences morales et politiques et, en 2006, par le prix de la Critique de l’Académie française. Il reçoit en 2011 le prix Claude Lévi-Strauss de l’Académie des sciences morales et politiques. En 2018, l’Académie française lui décerne son Prix Guizot pour Les Chiffonniers de Paris. Il obtient en septembre 2024 le Prix d’histoire littéraire de la Fondation Natalino Sapegno, puis en octobre, le Prix du Cercle littéraire proustien de Cabourg, dit « Prix de la Madelaine d’or », pour son ouvrage La Littérature, ça paye !

Élu à l’Académie française, le 17 février 2022, au fauteuil d’Yves Pouliquen (35e fauteuil), et reçu le 11 mai 2023 par Pierre Nora.

Œuvres

1979 Le Deuil antérieur (Seuil)

1979 La Seconde Main ou le Travail de la citation (Seuil)

1980 Nous, Michel de Montaigne (Seuil)

1983 La Troisième République des Lettres (Seuil)

1985 Ferragosto (Flammarion)

1989 Proust entre deux siècles (Seuil)

1990 Les Cinq Paradoxes de la modernité (Seuil)

1993 L’Esprit de l’Europe - en collaboration (Flammarion)

1993 Chat en poche. Montaigne et l’allégorie (Seuil)

1997 Connaissez-vous Brunetière ? (Seuil)

1998 Le Démon de la théorie (Seuil)

2003 Baudelaire devant l’innombrable (PUPS)

2005 Les Antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes (Gallimard)

2007 La Littérature, pour quoi faire ? (Collège de France/Fayard)

2009 Le Cas Bernard Faÿ. Du Collège de France à l’indignité nationale (Gallimard)

2012 La Classe de rhéto (Gallimard)

2013 Un été avec Montaigne (France Inter/Équateurs)

2013 Une question de discipline (Flammarion)

2014 La Grande Guerre des écrivains (Gallimard)

2015 L’Âge des lettres (Gallimard)

2015 Un été avec Baudelaire (France Inter/Équateurs)

2015 Petits Spleens numériques (Équateurs)

2017 Les Chiffonniers de Paris (Gallimard)

2019 Un été avec Pascal (France Inter/Équateurs)

2021 La Vie derrière soi. Fins de la littérature (Équateurs)

2021 Gagner la sortie. Leçon de clôture (Collège de France)

2022 Proust du côté juif (Gallimard)

2022 Un été avec Colette (Équateurs)

2023 Discours de réception d’Antoine Compagnon à l’Académie française et réponse de Pierre Nora (Gallimard)

2023 À l'ombre de Maurice Barrès - dir. (Gallimard)

2024 La Littérature, ça paye ! (Éditions des Équateurs)

Discours et travaux académiques

Mot attribué lors de l’installation

Zénith :

n. m. {xive siècle. Emprunté du latin médiéval zenit, utilisé pour transcrire l’arabe samt dans la locution samt ar-ra’s, « chemin au-dessus de la tête », puis « zénith ».}


astron. Point de la sphère céleste auquel aboutirait une verticale tirée à partir du lieu où se tient un observateur et qui se trouve au-dessus de celui-ci, à l’opposé du nadir.


Par ext. Point culminant de la course d’un astre. Le soleil atteint son zénith.


Fig. Elle est au zénith de sa gloire, de son talent.