Dire, ne pas dire

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F. D., Bordeaux

Le 1 décembre 2011

Courrier des internautes

L’Académie ne pourrait-elle pas commencer par balayer devant sa porte ? Le Dictionnaire ne comprend pas les mots « addiction, anabolisant, annualiser, anxiogène, anxiolytique, brumisateur, cofinancement, connectique, déchoquage, défloquer, dynamiser, ergonome, fantasmer, faxer, fidéliser, franchiser, instrumentaliser, marginalité, palettiser », entre autres. Ne serait-il pas plus urgent de créer ces rubriques que celle sur « rassoter » ?

F. D., Bordeaux

L’Académie répond

La rubrique « Dire, Ne pas dire » permet aux membres de l’Académie française de faire connaître des réactions d’humeur et redécouvrir des termes oubliés. Elle n’a pas de caractère proprement lexicographique.

La plupart des mots cités par ce correspondant ne figurent pas dans la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française parce qu’ils n’étaient pas inscrits dans l’usage au moment où ont paru les tomes I (1992) et II (2000).

La refonte du site, actuellement en cours, permettra, sans attendre la révision de la présente édition, de créer une rubrique où seront signalés des termes qui se sont à juste titre installés dans l’usage pour évoquer les réalités du monde contemporain.

Save the date

Le 3 novembre 2011

Bloc-notes

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Paradoxe de l’emploi de la langue : alors que les anglophones nous font l’emprunt du mot « rendez-vous » pour les rencontres agréables, nous, francophones, après avoir inventé le peu explicable « smoking » dont l’équivalent anglais est black tie, sommes tentés de chiper l’expression save the date en toute occasion.

Mais l’échange paraît guindé. Car un « save the date » adressé pour une inauguration, une cérémonie ou un vernissage n’a pas la courtoisie de la parole qu’on se donne, à deux ou à plusieurs, de se retrouver en des date et lieu déterminés.

C’est une injonction pressante, autoritaire et non négociable de se rendre disponible, comme une assignation pour un duel ou une injonction d’assister à un mariage. L’expression anglaise est aussi la même pour sauver la planète, les éléphants ou toute autre entité menacée d’extinction.

Alors, au lieu de l’hyperbole tyrannique de « sauvez la date », préférons retrouver courtoisie et sens commun. « Prenez date » respecterait précisément la perspective probable ou certaine des évènements. Mais un usage s’est déjà installé que les imprimeurs d’invitations connaissent bien et qui invite gentiment à la prévoyance. C’est « gardez la date ». Pourquoi en chercher un autre ?

Gabriel de Broglie
de l’Académie française
Chancelier de l’Institut de France

Alexandre de F., Paris

Le 3 novembre 2011

Courrier des internautes

J’ai vingt ans et le malheur d’attacher une grande importance à la langue française.

Inlassablement, je continue à multiplier les remarques à ceux qui meurtrissent mon ouïe par des tournures fausses, une syntaxe erronée et autres prononciations fantaisistes. Ceci, en m’aidant du site internet de l’Académie, à la rubrique Questions de langue.

Je viens de découvrir ce blog qui est beaucoup plus agréable à utiliser : merci !

Alexandre de F., Paris

Au niveau de

Le 6 octobre 2011

Emplois fautifs

Cette locution, signifiant « à la hauteur de », décrit la position dans l’espace de deux choses l’une par rapport à l’autre. Il en va ainsi dans des phrases comme : Une brèche est apparue au niveau de la ligne de flottaison, Construire une terrasse au niveau du salon, Le navire parvient au niveau de la jetée, et, figurément, Se mettre au niveau de son auditoire.

On dit On ne dit pas

En ce qui concerne l’horaire. Quant à l’horaire

Pour ce qui touche au salaire

Quant au style

Au niveau de l’horaire

Au niveau du salaire

Au niveau du style

 

Pas de souci

Le 6 octobre 2011

Emplois fautifs

On entend trop souvent dire il n’y a pas de souci, ou, simplement, pas de souci, pour marquer l’adhésion, le consentement à ce qui est proposé ou demandé, ou encore pour rassurer, apaiser quelqu’un, Souci étant pris à tort pour « difficulté », « objection ».

Selon les cas, on répondra simplement oui, ou bien l’on dira Cela ne pose pas de difficulté, ne fait aucune difficulté, ou bien Ne vous inquiétez pas, Rassurez-vous.

Bernard H.

Le 6 octobre 2011

Courrier des internautes

Que devons-nous penser des expressions approximatives suivantes : un constructeur automobile (un constructeur qui se meut par ses propres moyens ?) et un éleveur porcin (un éleveur à l’allure porcine ?) sont accueillis à la télévision, en plateau (réduits à l’état de crêpes ?), et, enfin, remerciés d’avoir été nos invités (quelle élégance !) ? Devons-nous accepter de subir cela à longueur d’année ?

Bernard H.

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