Dire, ne pas dire

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Majuscules aux noms de jours et de mois

Le 2 octobre 2014

Emplois fautifs

Les noms des jours et des mois sont des noms communs qui forment une catégorie extrêmement limitée, et qui le serait encore quand bien même on y ajouterait les noms des jours et des mois révolutionnaires, comme quintidi ou décadi, germinal ou vendémiaire. Comme ce sont des noms communs, ils ne doivent pas, sauf en début de phrase, être écrits avec une majuscule et ils prennent, les uns et les autres, la marque du pluriel.

 

On écrit

On n’écrit pas

Nous sommes le lundi 7 juillet

Il vient tous les mardis

Toutes ces dernières années, nous avons eu de beaux décembres

Nous sommes le Lundi 7 Juillet

Il vient tous les mardi

Toutes ces dernières années, nous avons eu de beaux Décembre

 

Prendre pour témoin, Prendre à témoin

Le 2 octobre 2014

Emplois fautifs

Ces deux expressions ne sont pas, comme on le croit parfois, interchangeables.

Prendre quelqu’un à témoin signifie « invoquer son témoignage, le sommer de déclarer ce qu’il sait ». La locution à témoin est adverbiale ; témoin y est donc invariable. Prendre quelqu’un pour témoin peut signifier « se faire assister de cette personne pour certains actes », mais aussi « lui demander d’accepter de rendre compte de ce qu’il sait ». Dans ce cas, témoin est attribut du complément d’objet direct de prendre et varie en nombre avec celui-ci.

On écrit

On n’écrit pas

Prendre les dieux à témoin de son malheur

Prendre ses voisins pour témoins de la gêne occasionnée

Prendre les dieux à témoins de son malheur
 

Prendre ses voisins pour témoin de la gêne occasionnée

 

Une ossature bois, des bacs acier

Le 2 octobre 2014

Extensions de sens abusives

On trouve dans la langue française d’assez nombreux groupes nominaux, le plus souvent des locutions figées, formés de deux noms dont le second est apposé au premier : on parle ainsi de crapaud accoucheur, de lit bateau, de verre cathédrale ou encore d’épeire diadème. Ceux-ci sont toutefois beaucoup moins fréquents que les tours prépositionnels parce qu’ils conviennent moins au génie de la langue française. Aussi évitera-t-on de remplacer systématiquement les constructions prépositionnelles par des constructions appositives. Si, en effet, ces dernières tournures peuvent convenir pour des petites annonces facturées en fonction du nombre de signes utilisés, il convient de ne pas en faire une mode comme cela semble parfois être le cas dans certains domaines liés, le plus souvent, à l’architecture ou à la décoration. On dira donc des lames d’acier ou en acier, et non des lames acier. On se souviendra néanmoins que cette construction est autorisée quand c’est le nom d’une couleur dont on fait l’ellipse : Une moquette gris acier ou, elliptiquement, une moquette acier.

 

On dit

On ne dit pas

Des bacs en acier, des bacs d’acier

Une ossature en bois, en métal

Une structure métallique

Des bacs acier

Une ossature bois, métal

Une structure métal

 

 

Astrid K. (France)

Le 2 octobre 2014

Courrier des internautes

Le verbe synergiser est-il correct ou est-ce un abus de langage « franglais » ?

Astrid K. (France, 16 septembre)

L’Académie répond :

Les verbes en -iser français viennent parfois de noms en -ie : agoniser, allégoriser, coloniser, synchroniser, etc. Ils peuvent aussi être empruntés de formes anglaises en to [...]-ize ; c’est le cas de maximiser, optimiser, paupériser, pressuriser, etc.

Synergiser ne me semble pas relever de ce dernier cas, puisque je n’ai pas trouvé de verbe *to synergise dans les dictionnaires anglais que j’ai consultés.

Synergiser me semble donc être un néologisme de mauvais aloi puisqu’existent déjà nombre de locutions pouvant nous éviter son emploi.

Melchiade B. (Burundi)

Le 2 octobre 2014

Courrier des internautes

Peut-on dire « entrer en guerre contre » ou « entrer en guerre avec » ?

Comment peut-on employer les deux prépositions sans les confondre ?

Melchiade B. (Burundi, 5 mai)

L’Académie répond :

On dira plutôt être en guerre avec, sans que la locution être en guerre contre puisse être considérée comme fautive.

Il s’agit là d’un usage également fréquent au sens figuré (être en guerre avec l’administration). En revanche, la préposition contre est la seule possible dans les locutions partir en guerre contre, mener une guerre contre.

Cela ressort de mes attributions

Le 9 septembre 2014

Emplois fautifs

Il existe deux verbes ressortir en français. Ils sont homonymes et homographes à l’infinitif, mais diffèrent par l’étymologie (l’un est dérivé de sortir, l’autre de ressort), par leur groupe et par conséquent par leur conjugaison (l’un est du troisième groupe et fait ressortait à l’imparfait, l’autre est du deuxième et fait ressortissait à ce même temps). L’un signifie « sortir d’un endroit peu après y être entré » et se construit le plus souvent avec la préposition de, l’autre signifie « relever de » et se construit toujours avec la préposition à. Le premier de ces deux verbes appartient à la langue courante et s’emploie à toutes les personnes, l’autre appartient essentiellement à la langue administrative et se construit le plus souvent à la troisième personne. On évitera de confondre ces deux verbes et l’on veillera à bien respecter le groupe et la construction qui leur conviennent.

On dit

On ne dit pas

Cela ressortit à mes attributions

Cette affaire ressortissait à la cour d’assises.

Ce texte ressortit à l’épopée

Il ressortait de la chambre

Cela ressort de mes attributions

Cette affaire ressortait de la cour d’assises.
 

Ce texte ressortit de l’épopée

Il ressortissait de la chambre

 

Périple au sens de Voyage

Le 9 septembre 2014

Emplois fautifs

Le nom périple est emprunté, par l’intermédiaire du latin periplus, du grec periplous. Ce dernier est formé à l’aide du nom plous, « navigation », et de la préposition peri, « autour ». Le périple était à l’origine un voyage par mer autour d’une terre ou une boucle que l’on fait en longeant les côtes à l’intérieur d’une mer ; on parlera ainsi du périple autour du Pont-Euxin de l’historien grec Arrien. On peut légitimement aujourd’hui étendre le sens de périple à un voyage qui ne se fait pas par mer, à condition qu’il s’agisse d’un voyage circulaire, mais on ne doit pas donner ce nom à tout voyage de longue durée.

 

On dit

On ne dit pas

Au terme d’un long voyage Marco Polo arriva en Chine

Son expédition en Grèce l’a mené d’Athènes à Olympie

Au terme d’un long périple Marco Polo arriva en Chine

Son périple en Grèce l’a mené d’Athènes à Olympie

 

Tout de go

Le 9 septembre 2014

Expressions, Bonheurs & surprises

Contrairement à ce que l’on croit parfois, la locution adverbiale tout de go, « directement, sans préparation, sans précaution », n’est pas liée au verbe anglais to go, « aller ». Tout de go est la forme simplifiée de l’expression ancienne avaler tout de gob.

Cette forme ancienne gob est issue du gaulois *gobbo, « bec, bouche ». C’est d’elle encore qu’est dérivé l’ancien français gobet, « bouchée, gorgée », puis « pièce, morceau ». De ce dernier sens, on est passé à celui de « motte de terre ». Ainsi le français écobuage, qui désigne une méthode de fertilisation des sols, n’a-t-il rien à voir avec le préfixe éco- mais bien avec cette racine gob-, puisqu’il vient du poitevin gobuis, qui désignait la terre où l’on se prépare à mettre le feu.

De gob- dérive aussi bien sûr le verbe gober, qui a, au sens propre, le plus souvent comme complément les noms œuf (Gober une couple d’œufs, lisait-on dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française), et huître. La rapidité avec laquelle on gobe, on avale ces deux aliments, sans même prendre le temps de les mâcher, a fait de gober un verbe emblématique de la voracité. Il suffit pour s’en convaincre de lire La Fontaine : si, dans L’Huître et les Plaideurs, c’est bien une huître qui est gobée (« Celui qui le premier a pu l’apercevoir / En sera le gobeur »), il est nombre de fables où les proies sont de tout autre nature. On lit dans Le Chat et un vieux rat :

« Le pendu ressuscite, et sur ses pieds tombant, / Attrape les plus paresseuses. / Nous en savons plus d’un, dit-il en les gobant : / C’est tour de vieille guerre… »

Dans Les Grenouilles qui demandent un roi :

« Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue, / Qui les croque, qui les tue, / Qui les gobe à son plaisir… »

Dans Le Berger et son troupeau :

«  Quoi ? toujours il me manquera / Quelqu’un de ce peuple imbécile ! / Toujours le Loup m’en gobera ! »

L’image de l’animal ouvrant une large gueule pour engloutir ses victimes a donné naissance à une autre, plus douce, du rêveur bouche-bée qui, lui, ne gobe que la lune, les mouches ou le vent.

En revanche, c’est bien l’idée de voracité, de rapidité, parfois imprudente, que l’on retrouve dans des expressions comme gober le morceau, gober l’appât, au sens de « mordre à l’hameçon ». De la même manière que le mangeur ne prend ni le temps de goûter ni celui de mâcher, le naïf ne prend pas le temps de réfléchir. Arnolphe s’écrie ainsi dans L’École des femmes :

« Je ne suis pas homme à gober le morceau / Et laisser le champ libre aux yeux d’un damoiseau. »

On peut supposer que ce sont ces expressions qui sont à l’origine du sens qu’a également le verbe gober de « croire naïvement tout ce que l’on dit », et c’est à partir de cet emploi et par redoublement expressif de la première syllabe du verbe que la langue populaire a créé le nom gogo pour désigner un naïf, une dupe victime de sa crédulité.

 

Le train des sénateurs

Le 11 juillet 2014

Bloc-notes

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Le train des sénateurs

Parlant d’un ministre qui ne semblait pas pressé de mettre en place une réforme, un journaliste déclarait récemment à la télévision : « Il semble avoir pris le train des sénateurs. »

Non le Sénat romain ne prenait ni TGV ni tortillard : le « train » des sénateurs, c’est leur pas, l’allure de leur marche.

Toutes les langues abondent en locutions de ce type, souvent d’origine obscure, et qui sont le cauchemar des traducteurs ; l’enseignement du français langue étrangère, le « FLE », y consacre beaucoup de temps.

Malheureusement, elles sont en passe de devenir aussi un cauchemar quotidien pour les lecteurs de journaux ou les auditeurs des médias, qui souvent doivent opérer de douloureuses gymnastiques mentales pour comprendre ce qu’ils viennent de lire ou d’entendre. Ainsi, autre exemple très récent, pourquoi durant la Coupe du monde de football 2014, l’équipe de France était-elle jusqu’à sa défaite, selon du moins un commentateur, le « mouton noir » de l’équipe du Brésil ? Mais non ! sa langue avait fourché, il voulait dire « sa bête noire » ! Etc.

Que se passe-t-il ? Ce désordre dans l’emploi des expressions figurées inquiète. Il est le signe (parmi d’autres) que quelque chose se dérègle dans la transmission de la langue.

Il faut convenir qu’elles constituent un maquis aussi riche qu’opaque. Pour en rester au seul mot de train, il est à parier qu’il donne à l’avenir (« du train où nous allons ! ») du fil à retordre (autre expression figurée) à ceux qui se risqueront à utiliser les expressions où ce mot entre en composition. À l’horizon, d’autres fâcheux mécomptes – sur le sens par exemple du début fameux de l’Arlésienne de Bizet :

« De bon matin
J’ai rencontré le train
De trois grands rois qui partaient en voyage […] »

Venu du latin trahere (tirer), le « train », c’est d’abord l’allure, la façon d’aller. D’où « le train de sénateurs » immortalisé par La Fontaine dans Le lièvre et la Tortue, qui débute par la formule devenue un adage fameux : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Fort de sa supériorité évidente en matière de vélocité, le lièvre accepte le défi qu’elle lui lance, et prend tout son temps :

            « Il laisse la tortue
            Aller son train de sénateur.
            Elle part, elle s’évertue,
            Elle se hâte avec lenteur. »

S’apercevant à un moment qu’elle est sur le point d’arriver, il s’élance, fait de grands bonds, mais trop tard...

Institution religieuse autant que politique, le Sénat est dans la Rome antique pourvu d’une autorité et d’un prestige qui expliquent le rythme lent et solennel du pas des sénateurs. Mais on peut aussi « aller bon train », « à fond de train », et le mot train va s’enrichir, au figuré, de toute une série de sens plus généraux, désignant le mode de vie – mener grand train – et parfois même la mauvaise vie, comme le signale l’Académie en 1694, ajoutant « mais il est bas » : « Train, se dit aussi des gens de mauvaise vie. Il a du train, de mauvais train logé chez luy. »

Ce sens est conservé dans « mettre en train », ou être un vrai « boute-en-train ». Phénomène grammatical intéressant, avec l’accompagnement de la préposition « en », le mot train donne naissance à une variante française de ce que l’anglais appelle « présent progressif » : « être en train de ... » désigne une action qui se déroule et n’est pas encore terminée. Au passage, cette association donnera naissance à un substantif, l’« entrain », qui désigne l’enjouement, une forme communicative de joie de vivre. Mais il est vrai qu’on dit déjà : « je ne suis pas en train », quand on se sent manquer de courage ou d’énergie.

Le « train » finit donc par signifier aussi la noblesse, l’allure (au sens figuré cette fois), la belle apparence, la richesse : d’où l’expression « mener grand train ». Qu’il ne faut cependant pas confondre avec « aller grand train », qui désigne la marche rapide d’un cheval ou d’une voiture.

Très tôt, l’Académie (1694) ajoute au sens d’allure ou de mouvement, voire de commerce (d’où l’expression ancienne, aujourd’hui équivoque, de « train de marchandises »), le sens concret d’un ensemble ordonné pour la marche, comme, par exemple, « une suite de valets, de chevaux, de mulets, & particulièrement des gens de livrée. Grand train. Train leste, train magnifique, superbe. Il marche à grand train, il a vingt valets de livrée dans son train. Son train est habillé tout de neu »f.

Oscillant entre le figuré et le concret, passant de l’un à l’autre, «train » va désigner aussi tout ce qui glisse ou marche d’un même pas. Se dit ainsi d’« un grand amas de bois lié ensemble qui flotte sur l’eau. Train de mairein. Train de bois flotté » (Académie). D’où sa spécialisation militaire : « le train », pour « le train des équipages ». Avant que l’invention de la locomotive ouvre au mot la carrière que l’on sait.... Mais les expressions figurées construites à partir de sens plus anciens n’en continuent pas moins à circuler : ainsi du « train des réformes » dont quelquefois la lenteur impatiente. Et parfois un journaliste bien inspiré (une fois n’est pas coutume) peut jouer avec humour de leur coexistence : d’où ce gros titre « les cheminots hésitent à monter dans le train des réformes ».

On pourrait se livrer à un exercice comparable à propos de mainte autre expression dite « figée », dont l’emploi naturel, spontané et correct est la preuve indéniable d’une bonne maîtrise de la langue. Ces locutions n’en demeurent pas moins une source de difficultés parce qu’elles ne peuvent pas être comprises, donc déduites, littéralement, à partir des mots qui les composent. Elles reposent souvent sur des métaphores dont il faut avoir une connaissance globale, par exemple : Avoir du pain sur la planche. Renvoyer aux calendes grecques. À la bonne franquette. Crier haro sur le baudet. Se mettre martel en tête...

On ne peut se passer d’elles ; elles surgissent à tout moment dans une rhétorique de l’expressivité ; ce sont elles qui donnent du caractère et du charme au discours. Or aujourd’hui les expressions figurées subissent une crise tout à fait nouvelle. Non qu’elles tendent à disparaître : au contraire. Mais dans la majorité des cas elles sont utilisées à contresens ou de manière impropre. Et comme elles sont la vie même de la langue, cette menace affecte la langue au même titre, et peut-être plus gravement encore, que les fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe.

Il y a bien des raisons à cela. Les expressions dites « figées », tournures expressives, imagées, ont une origine souvent populaire. L’ancienneté, la fréquence de leur usage, leur avaient conféré un tour proverbial, typique de l’ancienne langue ; elles témoignent souvent, par leur construction et par leur vocabulaire, d’un état de civilisation disparu. Leur transmission était de tradition plus que d’enseignement. Or les grandes mutations sociales du dernier siècle et la généralisation de l’enseignement scolaire ont entraîné une forte baisse de la valeur et de la légitimité de ces formes de transmission par le village, la boutique, la famille.

Mais tout n’était pas perdu : reprises par la langue écrite, littéraire, par les grands auteurs, ces expressions se voyaient codifiées et pourvues d’une nouvelle légitimité que l’école contribuait ensuite à relayer. Or l’école, ces trente ou quarante dernières années, a renoncé à faire de la langue des grands textes, de la langue des bons auteurs l’index de référence d’une pratique aisée et correcte de l’expression. Pendant longtemps, transmises plutôt correctement, à l’oral ou par écrit, sans qu’elles soient forcément comprises, ou sans que leur origine soit clairement repérée, les locutions « figées » relevaient d’une sédimententation dans l’histoire même de la langue, confirmée par un aller-retour et un échange constants entre la langue parlée et la grande langue. De cet échange, l’école était le garant : elle ne l’est plus.

Mais il y a autre chose. Les expressions figurées sont peut-être victimes de certains tours que la presse a imposés à la langue : en particulier de l’habitude de jouer avec les mots, les expressions figurées, les proverbes. Cet esprit de dérision généralisé, qui s’applique aux mots et aux choses, est venu d’une certaine presse d’après 68, et s’est étendu maintenant à peu près à tous les médias. Le jeu sur les mots est souvent l’aveu d’une impuissance à peser sur les choses, ou même à les penser. On imagine s’en libérer en se libérant des contraintes et de la rigueur que le langage nous impose : victoire purement symbolique, on n’est pas dupe, et de plus on fait rire !

D’où ce caractère forcé, rituel, artificiel du ton parodique qu’emploient la plupart des journaux et journalistes, dans la rédaction d’un article, ou la formulation d’un titre. On se lasse vite de cette culture du calembour, de l’à-peu-près et du jeu de mots : mais ce jeu n’est pas innocent, il fait des ravages dans la conscience des locuteurs les plus fragiles et les moins formés.

Fragilisées par ce maniement brutal, dé-figurées par leur réécriture parodique, les expressions figurées risquent de disparaître dans une novlangue qui n’a ni la vigueur de la langue orale, ni la rigueur de la langue écrite.

Danièle Sallenave
de l’Académie française

Off record

Le 11 juillet 2014

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Avant d’avoir le sens d’exploit sportif constaté officiellement et dépassant tout ce qui a été précédemment réalisé dans une même discipline, l’anglais record signifie « procès-verbal, témoignage » ; ce nom est un déverbal de to record, « enregistrer », qui est lui-même emprunté du français recorder, « se souvenir ». La locution anglaise off record sert donc à préciser que ce qui est dit ne doit pas être rendu public. Le français a à sa disposition des formes pouvant exprimer cette idée comme « officieusement », « hors micro » ou « confidentiellement ». Utilisons-les.

On dit

On ne dit pas

Des propos tenus hors micro

Une information confidentielle

Des propos tenus off record

Une information off record

 

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