Dire, ne pas dire

Recherche

Solution de continuité

Le 4 octobre 2012

Emplois fautifs

Pour ne pas être employée fautivement, cette locution doit être rapportée au sens étymologique du mot solution : séparation des parties, destruction, désagrégation, sens qu’a pris aujourd’hui le mot dissolution.

Une solution de continuité est donc une rupture, une interruption de ce qui doit être continu. Une cassure, une fissure, une lacune est une solution de continuité dans quelque corps.

Dire, figurément, Il y a dans son raisonnement, dans cette politique, une solution de continuité signifie qu’on y cherche en vain la continuité, la cohérence, la permanence souhaitées.

J’ai été, ça a été

Le 6 septembre 2012

Emplois fautifs

Le verbe Être est trop souvent employé à la place du verbe Aller, qui doit toujours lui être préféré dans le sens de Se rendre (à), Rendre visite (à), de Convenir, ou de Se porter, Se comporter, Se conduire.

La confusion entre les deux verbes se produit presque toujours aux temps composés : Il a été à Paris pour Il est allé à Paris, Nous avions été chez eux pour Nous étions allés chez eux, Ce rôle lui aurait bien été au lieu de Ce rôle lui serait bien allé, Comment ça a été ? au lieu de Comment est-ce allé ? Cela est-il bien allé ? C’est ainsi que, au restaurant, les garçons demandent Alors, ça a été ? et non Cela vous a-t-il plu ? Êtes-vous satisfait ?

Mais cette même confusion se retrouve parfois aux temps simples, dans des phrases comme Il est mieux pour Il va mieux ou Il se porte mieux, L’intervention était sur sa fin pour L’intervention allait sur sa fin, tirait à sa fin, etc.

Ou pas ?

Le 6 septembre 2012

Emplois fautifs

Nous avons déjà signalé la faute qui consiste à employer Pas au lieu de Ne … pas. Une autre habitude fâcheuse se répand : employer Pas au lieu de Non dans des phrases interrogatives où l’on met en balance une négation et une affirmation. S’est-il décidé ou pas ? Viendra-t-il ou pas ?

Sont seules correctes des phrases comme S’est-il décidé ou non ? Viendra-t-il ou non ? – constructions elliptiques qui permettent d’éviter une répétition : … ou ne s’est-il pas décidé ?ou ne viendra-t-il pas ?

Pallier

Le 6 septembre 2012

Emplois fautifs

Pallier est un verbe transitif.

 

On dit

On ne dit pas

Pallier le manque d’argent, l’ignorance

 

Pallier les défaillances

 

Pallier le mal sans le guérir

Pallier au manque d’argent, à l’ignorance

 

Pallier aux défaillances

 

Pallier au mal sans le guérir.

 

Un rappel de l’étymologie de ce verbe aidera peut-être à garder en mémoire tant sa signification que sa construction : le latin tardif palliare, dont le français a fait pallier, signifiait à l’origine Couvrir d’un pallium, c’est-à-dire d’un manteau qui cache, dissimule.

Par rapport à

Le 6 septembre 2012

Emplois fautifs

La forme Par rapport à – quand ce n’est pas, en abrégé, Rapport à – est employée à tort pour introduire le sujet auquel on se réfère.

 

On dit

On ne dit pas

À propos du match, en ce qui concerne le match, il faut préciser que…

Réagir à une déclaration

Je vous rappelle au sujet de, ou relativement à, mon dossier

Par rapport au match, il faut préciser que…
 

Réagir par rapport à une déclaration.

Je vous appelle par rapport à – ou rapport à – mon dossier

 

Coupe claire, coupe sombre

Le 10 juillet 2012

Emplois fautifs

Ces images de Coupe claire et de Coupe sombre, empruntées au langage de la sylviculture, sont fréquemment employées, mais bien souvent à contresens.

Une coupe claire, pratiquée pour laisser passer la lumière, consiste à abattre un grand nombre d’arbres. Elle est donc plus sévère qu’une coupe sombre, consistant à abattre quelques arbres seulement, sans que le sous-bois s’en trouve éclairé.

Un auteur doit donc redouter davantage la coupe claire que la coupe sombre dans son texte, et les coupes claires dans les crédits sont plus à craindre que les coupes sombres.

Dont

Le 10 juillet 2012

Emplois fautifs

Si les pronoms relatifs De qui, Duquel, De laquelle, De quoi sont en général correctement employés, Dont, de même sens, donne lieu à des erreurs. On oublie qu’il marque l’appartenance, la possession, et l’on rajoute à tort dans la proposition relative un adjectif ou un pronom se rapportant à l’antécédent.

On dit

On ne dit pas

L’homme dont on envie les succès, dont je connais les œuvres

 

Ce savant dont la réputation est grande

 

Le jardin dont on apprécie les ombrages

 

L’homme dont on envie ses succès, dont je connais ses œuvres

 

Ce savant dont sa réputation est grande

 

Le jardin dont on apprécie ses ombrages, ou dont on en apprécie les ombrages

On dira de même C’est cela dont il s’agit (ou C’est de cela qu’il s’agit) et non C’est de cela dont il s’agit.

Ex-

Le 10 juillet 2012

Emplois fautifs

On abuse aujourd’hui de ce préfixe lorsqu’il s’agit d’évoquer ce qu’un être ou une chose n’est plus. On se prive, ce faisant, des nuances qu’apporte l’adjectif.

On dira avec plus de précision son premier, ou son second, ou son ancien mari que son ex-mari, l’ancien otage que l’ex-otage, l’ancien champion, le précédent directeur que l’ex-champion, l’ex-directeur, l’ancienne reine de beauté que l’ex-reine de beauté, etc.

Tout étant sujet à changer, la particule Ex- peut, si l’on n’y prend garde, gagner encore, faisant de l’adulte un ex-jeune, du convalescent un ex-malade, etc.

Juste

Le 10 juillet 2012

Emplois fautifs

Sans doute sous l’influence de l’anglais, on entend dire C’est juste incroyable, Il est juste magnifique et même, par une surenchère enthousiaste, C’est juste trop beau.

Juste, en français, a certes des emplois adverbiaux, aux valeurs variées et précises. Mais que veut-on dire ici, au juste, c’est-à-dire exactement, précisément ?

Il semble qu’il s’agisse d’un effet appuyé d’insistance. Or la langue française offre, à qui veut parler juste, des locutions et adverbes variés. On dira par exemple : C’est tout à fait incroyable, Il est tout simplement magnifique, C’est vraiment beau.

Au final

Le 7 juin 2012

Emplois fautifs

On fait de l’adjectif Final un substantif dans la construction Au final, grammaticalement fautive, qui se répand sans que rien la justifie.

 

On dit

On ne dit pas

Finalement, en dernier ressort, en dernière analyse, qu’en pensez-vous ?

Pour finir, ou à la fin, il a préféré s’en aller

Je dirai, en dernier lieu, ou pour finir, que…

Au final, qu’en pensez-vous ?
 

Au final, il a préféré s’en aller

Je dirai, au final, que…

 

Pages