Dans Les Olympiques, parues il y a exactement cent ans, Montherlant emploie le verbe s’échauffer pour parler des exercices préparatoires auxquels se livrent les athlètes avant une compétition. Il ne s’agissait pas d’un néologisme puisque le mot était apparu en ce sens dans notre langue, ainsi que son dérivé échauffement, quatre siècles plus tôt. Il est dès lors bien évident que nous ne sommes pas dans le cas où une réalité arrive en même temps que le mot étranger qui la désigne ; il n’y a donc pas de raison de remplacer s’échauffer et échauffement par to warm up et warm up, comme cela commence pourtant à se faire. On n’emploiera pas non plus cet anglicisme pour désigner, s’agissant des courses de formule 1, le tour de circuit effectué par les voitures avant de venir prendre place sur la grille de départ et durant lequel les pilotes font chauffer le plus possible la gomme des pneus : ce tour est depuis longtemps déjà appelé tour de chauffe.