Le nom nappage, dans son acception culinaire, fête cette année ses cinquante ans. C’est peu à l’échelle de la vie d’une langue, mais c’est suffisant pour bien s’installer dans l’usage. Glaçage a un siècle de plus. Ces noms sont formés, selon un procédé fort répandu et bien connu, à l’aide du suffixe -age et d’un verbe, napper dans un cas, glacer dans l’autre. Dans la langue de la cuisine, ces deux verbes signifient recouvrir : « recouvrir un mets d’une couche de sauce, de crème ou de tout autre accompagnement » pour le premier (napper une viande de sauce, de gelée ; un gâteau nappé de coulis), « recouvrir d’une couche lisse et brillante » pour le second (glacer des marrons, des massepains, des cerises). L’anglicisme topping, que l’on voudrait parfois voir remplacer nappage, glaçage, voire garniture, n’ajoute rien au sens de ces mots. Aussi le réservera-t-on pour la langue et la cuisine anglaises.