Dans Le Songe d’une nuit d’été, Shakespeare fait dire à Puck (acte III, scène 2) : What hempen home-spuns have we swaggering here / So near the cradle of the fairy queen ? Ce que François-Marie Hugo traduit ainsi : « Quels sont ces rustiques personnages qui font ici les fanfarons, si près du lit de la reine des fées ? » Le verbe to swagger est toujours en usage et l’on pouvait lire il y a peu dans le New York Times ce titre : The Raptors (l’équipe de basket-ball de Toronto récent vainqueur du championnat d’Amérique du Nord) win, and Canada learns to swagger.
De ce verbe to swagger, « se pavaner, fanfaronner, plastronner » (« poitriner », aurait dit Stendhal), a été tirée la forme swag dont on a fait un nom ou un adjectif liés à une forme de recherche d’élégance tapageuse. Comme l’origine de swag semblait un temps s’être perdue, ce dernier a parfois été présenté comme l’acronyme de secretly we are gay. Mais on l’a vu plus haut, le français n’est pas trop mal pourvu pour rendre compte de cette forme moderne d’exubérance.