En français, prospect, que l’on prononce [prospè] et qui est emprunté du latin prospectus, « action de regarder en avant ; vue, perspective », désigne l’étendue que l’on peut embrasser du regard à partir d’un point donné. Jusqu’à il y a peu, ce nom ne s’employait plus guère qu’en droit, dans la locution servitude de prospect, désignant l’interdiction faite au propriétaire d’un fonds assujetti à une servitude d’élever un bâtiment qui pourrait nuire à la vue que l’on a depuis un fonds dominant.
Le nom anglais prospect (dans lequel le c et le t se font entendre) a également ce sens, mais à celui-ci il s’en ajoute d’autres, dont l’un qui désigne, essentiellement dans le monde des sports collectifs, un jeune joueur prometteur, à qui l’on prédit un bel avenir. C’est ce nom qui commence à se lire dans des journaux français. Le mot espoir est depuis longtemps entré dans l’usage pour désigner ces jeunes sportifs et il serait dommage de s’en passer.
Signalons enfin qu’au Québec prospect désigne la personne sur laquelle on a des vues amoureuses.