Le cénotaphe

Monument funéraire du Cardinal de Mazarin, XVIIe siècle, par Antoine Coysevox et Etienne Le Hongre.

Le tombeau de Mazarin, commandé au sculpteur Antoine Coysevox en 1689, est érigé en 1693, soit 32 ans après la mort du cardinal. Il prend alors place dans la chapelle du collège des Quatre-Nations. La partie supérieure du monument est réalisée en marbre blanc. Coysevox représente Mazarin dans une posture d’humilité. Deux de ses attributs l’entourent : derrière lui, un angelot tient entre ses mains un faisceau de licteur (ce symbole de l’imperium, pouvoir de contraindre et de punir, figure sur les armes du cardinal), tandis que le chapeau cardinalice est posé sur les plis de sa cape. Ces sculptures recouvrent un sarcophage de marbre noir. Trois figures allégoriques en bronze réalisées par Jean-Baptiste Tuby et Étienne le Hongre sont placées à la base du tombeau. La Prudence tient un miroir pour regarder derrière elle, la Paix, qui a abaissé le flambeau de la guerre, porte une corne d’abondance, tandis que la Fidélité est accompagnée d’un chien.

Pendant la période révolutionnaire, le tombeau est profané : les cendres de Mazarin sont jetées et le monument est en partie détruit. Alexandre Lenoir, ancien élève du collège des Quatre-Nations et administrateur du musée des Monuments français, le récupère néanmoins et le reconstitue.

Le tombeau, devenu cénotaphe, ne reprend sa place sous la Coupole qu’en 1964.