HOMMAGE
à
M. François JACOB
prononcé par
M. Michel SERRES
dans la séance du jeudi 25 avril 2013
La plume de Frédéric Vitoux et la voix de Mgr Dagens viennent de rappeler les blessures de François Jacob pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Genèse, 32, 23-33 :
Cette même nuit, il se leva, prit ses deux servantes, ses onze enfants et passa le gué du Yabboq. Il les prit et leur fit passer le torrent, et il fit passer aussi tout ce qu’il possédait.
Et Jacob resta seul.
Et quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore.
Voyant qu’il ne le maîtrisait pas, il le frappa à l’emboîture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. Il dit : « Lâche-moi, car l’aurore est levée », mais Jacob répondit : « Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni. » Il lui demanda : « Quel est ton nom ? » « Jacob », répondit-il. Il reprit : « On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l’as emporté. » Jacob fit cette demande : « Révèle-moi ton nom, je te prie », mais il répondit : « Et pourquoi me demandes-tu mon nom ? » et, là même, il le bénit.
Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, « car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve ». Au lever du soleil, il avait passé Penuel et il boitait de la hanche.
Qu’on les appelle génies ou justes, les vrais grands hommes portent sur eux et parfois dans leur corps une marque indélébile issue d’une figure de mythe, de légende ou de sainteté.