SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE
le jeudi 6 décembre 1990
Discours sur la vertu
PRONONCÉ PAR
Mme Jacqueline de Romilly
Directeur de la séance
PARIS PALAIS DE L’INSTITUT
Messieurs,
Lorsqu’il m’est arrivé, au cours de ce dernier trimestre, d’annoncer autour de moi que j’aurais l’honneur de prononcer ici le traditionnel discours sur la vertu, j’ai plus d’une fois surpris sur les visages des sourires gentils, mais ironiques.
J’ai d’abord mis cette réaction sur le compte des circonstances : le mot « vertu » a en effet connu une étrange évolution, puisque, parti des mérites virils, dont la virtus latine porte la trace dans son nom, il a fini par s’appliquer surtout à la chasteté des femmes, lorsqu’elles repoussent les ardeurs masculines ! Peut-être souriait-on à l’idée des commentaires plus ou moins piquants que pourrait faire à cet égard une voix féminine ? Dans ce cas, l’on sera déçu.
Ou peut-être cette vertu-là avait-elle peu à peu, l’évolution des mœurs aidant, pris un air quelque peu désuet ? Les dictionnaires le laissent pressentir. Car on y relève d’abord des séries d’exemples très nettement inquiétants : je vois ainsi paraître « une vertu chancelante », « une vertu fragile », et, fâcheuse conclusion, « une vertu qui succombe ». Ce n’était déjà pas là lui faire la part belle. Et voici qu’aujourd’hui, je le crains, même ceux qui la chérissent le plus n’osent pas toujours le dire de façon ouverte — ou ne le font pas sans s’attirer, justement, des sourires...
Mais il y a plus grave encore. Car la vertu en général semble bien suivre, dans le vocabulaire, la même pente. Paul Valéry signalait ici même, il y a plus de cinquante ans, que le mot devenait rare. Pour moi, qui m’occupe depuis toujours de l’Antiquité, je suis mieux placée que quiconque pour mesurer cet effacement. Car les auteurs antiques parlaient de la vertu à chaque instant. Il suffit de revenir aux souvenirs des classes d’autrefois pour que chacun voie ressurgir ces titres de versions alors si familiers : « La vertu des anciens Athéniens », ou « des anciens Romains », « Si la vertu peut s’enseigner », « Le plaisir et la vertu »... J’ai vécu de ces textes. Mais ce n’est pas là un trait propre à l’Antiquité. Nos auteurs français du xviie siècle ne nous offrent-ils pas, eux aussi, des personnages se réclamant volontiers de leur vertu? Et les philosophes du xviiie siècle ne cherchent-ils pas souvent à peindre les transports aimables d’une âme vertueuse ? Aujourd’hui, qui oserait faire un tel éloge — hormis nous ? D’ailleurs, pour en revenir aux dictionnaires, et sans mettre en cause l’Académie, je constate que, dans le Grand Robert, presque tous les sens du mot « vertu » (au singulier) sont accompagnés de cette marque d’opprobre que vous m’avez appris à infliger tous les jeudis, et parfois le cœur serré : « Vieilli » !
Je sais qu’il s’agit là d’un mot, et que l’on peut — fort heureusement — pratiquer la vertu sans en parler. Je sais aussi qu’il faut tenir compte de la pudeur verbale, qui semble marquer si fort notre époque, à défaut d’autres pudeurs. On n’aime guère, aujourd’hui, les grands mots et l’on préférera dire d’un homme qu’il « n’est pas mal du tout » plutôt que de louer son héroïsme, ou son génie, ou sa vertu. Les sourires, dans ce cas, ne traduiraient qu’un seul désaveu — celui de l’emphase.
Cela n’est pas exclu : la crise dans le vocabulaire est cependant trop nette pour ne pas trahir une désaffection intérieure, dont on perçoit l’écho dans le malaise moral de notre temps, avec l’ensemble des scandales et des violences que ce malaise entraîne.
Messieurs, serait-ce vraiment de la vertu en général que l’on souriait autour de moi ? Avons-nous pu, en une ou deux générations, rendre caduc et vain le mot qui a, pendant des siècles, désigné le plus noble accomplissement auquel puisse prétendre un être humain ? Avons-nous donc renié ce qui fut la valeur la plus haute ? Qu’est-il arrivé à la vertu ? Ou que nous est-il arrivé, à nous ? Il faut, je crois, prendre la mesure d’un malentendu aussi grave, si l’on veut s’employer à trouver le remède.
Le glissement de vocabulaire, qui fait passer de la vertu en général à telle ou telle vertu particulière, était, je crois, lourd de dangers.
Car les vertus particulières connaissent des avatars; c’est même là une des premières leçons que l’on dégage de l’étude du passé. On voit naître et se développer des valeurs nouvelles. Telle fut la progression, dans la Grèce ancienne, de valeurs comme la douceur, l’indulgence, l’humanité. Plus tard, des forces profondes firent rayonner la charité, prenant le pas sur la justice. Inversement, d’autres valeurs se démodent, ou sont violemment rejetées. Parfois même, quand la passion politique s’en mêle et que la société se trouve en crise, ce qui naguère passait pour bon est soudain tenu pour mauvais. Thucydide en portait déjà témoignage, il y a vingt-cinq siècles, dans une longue analyse, dont les phrases touchent au cœur; ainsi il écrit : « On changea jusqu’au sens usuel des mots par rapport aux ailes, dans les justifications que l’on en donnait. Une audace irréfléchie passa pour un dévouement courageux à son parti, une prudence réservée pour lâcheté déguisée, la sagesse pour le masque de la couardise, l’intelligence en tout pour une inertie totale... »
Nous connaissons, nous aussi, ces détournements de sens... Et ils risquent de suggérer un monde où tout vacillerait au gré des changements de société.
Mais quelle erreur, justement !
L’écho même que trouve en notre temps cette analyse venue de l’Athènes antique n’est-il pas au contraire la preuve que certaines valeurs traversent tous les temps ? Nous ne reconnaissons que trop la crise que décrivait Thucydide, mais nous la sentons comme il la sentait; et les valeurs dont il dénonçait l’éclipse nous sont encore tout aussi chères qu’à lui.
Non ! tout ne vacille pas. Il est des valeurs qui ne se laissent pas ébranler. Quelle société humaine pourrait jamais subsister, en rejetant l’honnêteté, la générosité, ou même l’amour du prochain ? On peut s’y dérober dans la pratique ; et on l’a toujours fait; mais on ne peut pourtant pas les renier. Et, quelle que soit la source où elles puisent — souci de la collectivité, amour pour Dieu, respect de soi-même — il reste que leur éclat est constamment alimenté. De même, le cortège des grandes vertus fondées dans la religion s’entoure d’une garde solidement établie.
Dès lors, s’il en est une qui soit fragile, dans les vertus particulières, elle en a d’autres à ses côtés, pour la relayer. Car, ne l’oublions pas, les vertus sont rarement isolées : elles s’associent, se combinent, se soutiennent l’une l’autre.
J’aimerais en donner un exemple, que je choisis à dessein austère et en apparence ingrat, mais que j’ai eu, souvent, l’occasion d’admirer chez des hommes que j’ai bien connus : celui du savant, seul à sa table de travail, obstiné dans une recherche qui dévore son temps et ses forces. Je pense que l’on voudra bien lui reconnaître, au moins, un amour de la vérité, qui peut aller jusqu’à la passion et exiger de grands sacrifices. Mais est-ce là tout ? Cet amour s’appuie sur le courage. Car il en faut partout, du courage. Il en faut plus que jamais dans les périodes de crise, ou dans celles de laisser-aller. Mais aucune vertu, jamais, ne tient sans le courage; et il en faut à chaque minute quand on cherche la vérité, quand on doit tenir bon, recommencer, dépister ses propres erreurs, maintenir son attention, gagner une heure encore, lutter contre la fatigue, sacrifier ses joies familiales et des biens matériels. Et puis le cap n’est pas toujours facile à tenir : Roger Caillois rappelait ainsi les exigences morales de toute recherche intellectuelle, guettée par le désir de plaire, et déclarait, avec sa fermeté coutumière : « Il est, en effet, inconcevable qu’une concession sur un point n’aboutisse pas à quelque relâchement dans les autres, tant la constitution de l’être humain s’affirme unitaire. » On résiste, on lutte; et pourquoi, en fin de compte, tant d’abnégation, s’il n’existe pas aussi, derrière cet amour de la vérité, un autre amour, inspiré par ceux dont on a la charge ou qui vous ont fait confiance, par les collègues et les élèves, par les futurs lecteurs ou les futurs patients, et par tous ceux que la découverte si âprement recherchée aidera peut-être, un jour, à mieux vivre ou à mieux mourir ? La chaleur des liens humains anime même l’effort le plus intellectuel : tout se tient.
Et d’ailleurs supposez notre savant soudain jeté loin de ses livres par quelque tourmente de l’histoire : chacun peut s’en souvenir, il n’est pas rare alors de le voir aborder, sans transition ni hésitation, les actes les plus généreux. Il faut n’avoir vécu ni la guerre, ni la résistance, ni l’holocauste pour en douter, et pour ignorer que les plus hautes vertus peuvent mûrir tout bas dans la pratique obscure d’un bureau, où une vie humaine se consume à la poursuite d’une idée — et l’on peut dire : d’un idéal.
Souhaitons que l’expérience n’ait pas, demain, à en être refaite. Mais reconnaissons en tout cas que cette combinaison étroite des vertus, dont je n’ai cité ici qu’un exemple extrême, nous oblige à lever les yeux vers le but commun qu’elles poursuivent ensemble et dont leur lumière n’est que le reflet. Ne soyons pas comme le chat ou le jeune chien, qui regarde le doigt en train de montrer et ne sait pas suivre la direction que ce doigt indique. Cette direction est ici celle de la vertu, vers quoi tout converge — la vertu au singulier, qui se situe, elle, loin des avatars temporels, et dont l’éclat fixe garde la splendeur intacte de l’absolu.
Et ici nous touchons à ce qui est, je crois, le paradoxe de la vertu.
Étant par essence toujours au-delà, elle ne se présente pas avec un contenu clairement délimité. On peut sans peine définir les vertus particulières, les commenter, voire leur consacrer des traités; mais la vertu ? Quand Socrate demandait à tous une définition et que l’on commençait à énumérer les diverses vertus, il se moquait : « J’ai vraiment de la chance ! Je cherche une vertu unique et je trouve chez toi tout un essaim de vertus ! »
La vertu n’est pas facile à définir, cela est vrai. Et pourtant (J’ai parlé de paradoxe) chacun sait la reconnaître — à croire qu’elle ne se définit, précisément, que par le prix que, nous les humains, nous lui attachons, quelles que soient les variations des goûts et des époques.
Nous ne la reconnaissons pas à tels ou tels préceptes inculqués par un groupe. Nous ne la reconnaissons pas d’après des raisonnements philosophiques, qui, au contraire, viennent ensuite. Nous la reconnaissons d’abord, dans une expérience première, à l’admiration qu’elle éveille, au désir que nous avons de l’atteindre, à l’élargissement intérieur qu’elle nous inspire toujours — cela, même si, dans la pratique, chacun s’en écarte souvent et cherche, de ce fait, à la dénigrer.
Dans son imprécision, elle s’impose avec netteté : elle pousse les hommes à vouloir se rendre eux-mêmes meilleurs et à rendre le monde meilleur pour les autres. « Meilleur » aussi est un mot flou, mais clair pour notre cœur. « Excellence » aussi est un mot flou, mais qui dit notre aspiration opiniâtre à un dépassement.
Peut-être, dans cet effort titubant, qui se poursuit de génération en génération, aurons-nous usé le mot au point qu’il faudra recourir à d’autres. Ce serait dommage, mais non pas désastreux. Peut-être préférera-t-on parler de valeurs, ou bien d’aspirations collectives ? Peut-être, reniant le beau mot de « devoir », célébrera-t-on le « désir d’aider les autres » ? La vertu s’y retrouvera toujours — en dépit de toutes les modes comme de toutes les démissions. C’est en effet le propre de l’espèce humaine que ce besoin bizarre de s’en aller, à travers les efforts et les sacrifices, rechercher un bien qui n’est ni égoïste ni pratiquement avantageux, au nom de ce que j’appellerais une espérance innée.
Le sentiment, je pense, est spontané chez les êtres simples. Mais il s’épanouit plus ou moins librement selon l’atmosphère qu’il rencontre et les soins qui lui sont donnés. Il est plus facile à cultiver dans un État où la collectivité revêt une importance majeure (comme la cité antique), ou bien à l’intérieur d’un groupe animé par une foi religieuse vivace; il est plus menacé, en revanche, dans une société laïque, individualiste et matérialiste, dans une société où la responsabilité de chacun s’estompe et se perd de vue. Dans ce cas, tout ce qui aide à lui rendre de sa force devient presque mesure de salut public.
Raviver ce sentiment, sans mauvaise honte et sans fausse pudeur, est une justification du rite qui occupe chaque année nos séances publiques. Il est aussi d’autres moyens qui peuvent y contribuer, de façon moins majestueuse mais moins rare, et dont on ne mesure pas toujours assez le prix.
Vous aurez deviné que je veux parler, une fois de plus, de l’enseignement littéraire.
La vertu est, en effet, si étroitement mêlée à nos vies que, dans les discours qui se succèdent ici, d’année en année, chacun livre, je l’ai remarqué, ce qui fait la force secrète de sa propre vie : je cite ici ce qui fut, en effet, ma vie.
L’enseignement littéraire, et l’enseignement classique en particulier, forment les sensibilités à aimer la vertu. Certes, les textes classiques parlent de la vertu et en font un éloge, qui n’est jamais mauvais à entendre. Ils en donnent aussi des exemples vivants, qui l’illustrent : les siècles qui lisaient Plutarque pourraient en témoigner. Mais ce n’est là encore qu’une image simpliste de ce que vise mon propos. Car, à mon avis, les textes — les textes en général — apportent beaucoup plus : ce qu’ils livrent, d’âge en âge, de siècle en siècle, d’œuvre en œuvre, est la somme des rêves des hommes, de leurs souhaits, de leur idéal.
Ils offrent aussi des images noires; les tyrans et les traîtres ont existé en tous les temps : le plus souvent leurs portraits sont comme une image de la vertu présentée en négatif. Même les livres de révolte, de sarcasme et de négation — dont je ne suis pas assez naïve pour ignorer l’existence ou la vogue — peuvent, à la limite, communiquer un refus de l’hypocrisie, qui est encore une façon d’aspirer à mieux, et peuvent, en attendant, briser au moins notre torpeur.
Mais pensez à tant d’œuvres où brillent, directement, des personnages que l’auteur a aimés, ou dont il a aimé les vertus !
Quelles vertus ? Mais toutes ! Car ici le pluriel ne me fait plus peur, puisque toutes coexistent, côte à côte. Pour ne parler que de mes Grecs, la fougue du bouillant Achille ou la douceur de Nausicaa ne se ressemblent guère, non plus que l’âpre obstination d’Ulysse et la sérénité de Socrate. Les modèles offerts varient à l’infini. Et chaque page littéraire, lorsqu’elle est lue avec quelque soin, devient comme l’essai d’une forme de vertu, que l’esprit reçoit, goûte, et puis, selon le cas, rejette sans façons ou bien garde au fond de lui-même. L’image aperçue paraît oubliée; mais elle ressortira un jour, quand le besoin s’en fera sentir.
Avec quelle aisance cette réaction se fait jour chez des jeunes, il faut l’avoir vécu pour le mesurer. Un mot ironique à l’égard d’Énée lorsqu’il abandonne Didon, et voilà le héros voué à l’indignation d’une classe en furie, qui ne met soudain plus rien au-dessus de la fidélité. Ou bien une phrase un peu forte dans un texte évoquant une injustice ou une souffrance, et le désir d’y remédier vibre soudain dans ces cœurs jeunes et disponibles. À tel récit d’un scandale grec, je revois ainsi une élève de seconde, rouge de colère, sous l’effet d’une révolte qui venait vingt-cinq siècles après l’événement, mais faisait lever en elle une ferveur destinée à laisser des traces.
C’est pour cela que Socrate rappelait au jeune élève grisé par les sciences nouvelles que toute connaissance se reçoit « dans l’âme elle-même » et que, lorsque l’élève quitte le cours, le bien ou le mal sont faits, de manière inéluctable. Je n’ai parlé que de modèles grecs : le grec gardera toujours à mes yeux le privilège de la simplicité et d’une ferveur allègre; mais il n’est qu’un début. Il faudrait joindre à la galerie qu’il nous offre une série infinie de personnages divers — figures pieuses ou images de hardiesse, ou bien encore silhouettes plus familières que nous croisons au fil des romans modernes. Certaines auront la grâce limpide des jeunes filles de Giraudoux; d’autres la bonhomie qu’aimait à peindre Pagnol et qui — avec un m ou avec deux — n’en est pas moins généreuse. Elles seront gaies ou sombres, héroïques ou modestes; elles feront rire ou attendriront. Chacun alors fera son choix et retiendra ses héros et ses vertus, comme on choisit ses futurs amis. De plus, chacun en retirera un peu de respect pour les autres valeurs, qu’il n’aura pas retenues, mais qu’il aura connues ; et ce respect porte un beau nom — il s’appelle la tolérance.
Je pense qu’à toutes les époques où apparaît une crise des valeurs, c’est à ce vivier-là qu’il faut puiser, à tout prix et de toute urgence. On ne le fait pas dans l’enseignement aujourd’hui; et cela est mal. À dire vrai il n’est guère de texte littéraire, même parmi ceux d’aujourd’hui — qui ne soit indirectement — et beaucoup mieux que ces quelques remarques — un « Discours sur la vertu ».
Que l’on écoute ce discours-là — le vrai — et aussitôt la vertu retrouve, elle aussi, sa vraie nature. Elle apparaît alors bien éloignée de la raideur négative et oppressive que l’évolution sociale a voulu inscrire dans son nom. Elle parle de don et de vie. Elle devient création de soi-même.
Elle devient surtout pleine d’attrait. Car les séductions de l’art font alors miroiter telle ou telle de ses facettes, qui subitement s’éclaire comme les éclats soudains d’une pierre précieuse prise dans la lumière. Et je pense à cette lampe d’or d’Athéna qui, de façon imprévue et saisissante, au moment où Ulysse retrouve son palais, illumine tout, dit Homère, « de la plus belle lumière ». Télémaque, à ce moment-là, s’étonne : « Père, devant mes yeux je vois un grand miracle. À travers le manoir, les murs, les belles niches, les poutres de sapin et les hautes colonnes scintillent à mes yeux comme une flamme vive... Ce doit être un des dieux, maîtres des champs du ciel. »
Quand cet éclat surgit pour nous, Messieurs, il efface toute trace des sourires ironiques que j’avais évoqués tout à l’heure, pour en faire naître un autre, qui est, lui, radieux : le sourire de l’émerveillement.