Discours de M. Lebrun
Directeur de l’Académie française
Lu en séance le 9 août 1831
C’est un noble et touchant usage que celui qui, grâce à la munificence d’un homme de bien, s’est établi depuis peu d’années à l’Académie Française, cet usage de commencer nos séances annuelles en proclamant les noms de ceux qui ont mérité les prix légués à la vertu. Le récit de quelques bonnes actions ouvre dignement et convenablement nos solennités littéraires ; il les consacre en quelque sorte, et prépare par le culte du bien à celui du beau, qui n’est au fond que le même culte. Il parfume et sanctifie, pour ainsi dire, l’entrée du temple, et dispose les âmes aux impressions désintéressées qu’elles viennent chercher.
Mais cette institution destinée à relever la classe pauvre et à honorer les vertus du peuple, n’aura sans doute jamais paru mieux à sa place que dans cette séance, qui ouvre pour nos solennités une ère nouvelle, et dans ce jour, commémoratif d’une révolution que les classes populaires ont rendue si belle par leurs vertus.
Nous sommes dans la saison des grands anniversaires. Nous venons de solenniser les trois journées : voici celle qui a mis le sceau à leur ouvrage. Il y a un an, à pareil jour, de nouvelles destinées ont commencé pour la France, et peut-être pour l’Europe. Il y a un an, a pareil jour, une grande conquête a été accomplie, une dynastie nationale a pris naissance, des droits ont été fondés sur des serments, en présence de la France et de ses députés assemblés, et sous le dais tricolore sacre d’une espèce nouvelle, cérémonie à la fois simple et auguste où un contrat a été passé entre un roi et une nation, et signé d’une et d’autre part, et de bonne foi, comme on signe un contrat de famille. La révolution française, quinze ans abattue et humiliée, s’est relevée ce jour-là tout entière, et, couronnée dans la personne d’un de ses enfants, elle s’est assise sur le trône avec sa première fierté, tenant d’une main la table de ses droits, de l’autre ce drapeau qu’elle montre à l’Europe et qui, pour être resté caché quinze ans dans son sein, n’a rien perdu de la vivacité de ses couleurs.
Messieurs, ce jour, si mémorable dans les fastes de la France, doit l’être désormais et à un nouveau titre dans ceux de l’Académie Française. Le roi a voulu que le 9 août donnât sa date et son éclat nos solennités, et peut-être empruntât d’elles quelque éclat à son tour. Il a ainsi honoré en nous les lettres : et elles ont bien mérité cette distinction car elles ont noblement et courageusement servi la grande cause. Elles ont eu part au combat, il est juste qu’elles aient part à l’honneur.
En présence de cette grande époque et de tout ce qu’elle rappelle, je me sens un peu d’embarras, si je songe à la tâche que j’ai à remplir. J’éprouve, je l’avoue, quelque sollicitude pour les modestes faits que j’ai à vous raconter, j’ai peur qu’ils ne soient bien obscurcis par l’éclat de ceux qui se pressent dans votre mémoire. Comment espérer de ramener votre attention et de réveiller votre sympathie pour les actes isoles d’une vertu qui s’exerce dans l’obscurité, quand votre esprit est encore tout plein de ces jours où, par la puissance d’un sentiment électrique, les natures même les plus ordinaires se sont élevées au niveau de l’héroïsme, où des milliers de citoyens ont pris part à une même bonne action, où tout un peuple a mérité le prix de vertu ?
Il eût été glorieux pour l’Académie d’inscrire, sur la liste des actions qu’elle est chargée de couronner, quelques-unes de celles qui se sont le plus signalées dans ce dévouement universel. Mais sa mission n’est pas si haute. Renfermée dans un cercle plus modeste, elle n’a pas reçu le droit de se porter juge de ceux qu’un jury national, choisi parmi leurs pairs, est chargé, par une loi même, de récompenser. Aux services publics, les récompenses publiques ; aux hommes généreux qui ont combattu pour nos lois, la reconnaissance du pays, des marques d’honneur sur la poitrine, des monuments à la Bastille, des tables d’airain au Panthéon. Laissons à l’histoire, laissons à la poésie, laissons à l’éloquence le soin de leur donner des couronnes. Quoi que fasse la France, elle restera toujours au-dessous du bienfait, et dans les dons de sa reconnaissance, trouvera seulement à se satisfaire et à s’honorer elle-même. Une action faite pour le pays ne saurait avoir sa récompense dans un prix donné de la main des hommes ; elle a sa récompense dans la gloire nationale, dans le salut des lois, dans la liberté.
Mais, Messieurs, dans les actions qui sont réservées au choix de l’Académie, s’il y a moins de grandeur, moins d’utilité, n’y a-t-il pas un autre genre de mérite qui peut aussi exciter votre sympathie et toucher votre cœur ? mérite plus difficile peut-être que s’il était plus éclatant. Un être qui se dévoue tous les jours de sa vie au salut de ses semblables et qui accomplit en quelque sorte une mission sur la terre, sans croire s’élever en rien au-dessus des autres, et sans l’excitation des circonstances ; qui n’est pas bon et héroïque par moments, mais qui marche sans se détourner, et d’un pas continuel, dans les voies de la bienfaisance et de la charité, n’est-il pas d’autant plus digne d’hommages et de récompense que souvent rien autour de lui ne le soutient et ne l’encourage ? Suivez donc avec intérêt l’Académie dans ses recherches : portez avec elle les yeux dans Paris, hors de Paris, d’une extrémité de la France à l’autre, vers les montagnes et les villages les plus éloignés. Chaque année elle fait ainsi en quelque façon le tour du royaume. Elle va poursuivre les bonnes actions où elles se cachent, afin de les mettre en lumière tâche délicate, car les vertus ont leur pudeur, et les toucher c’est souvent les ternir. Elle interroge les voisins du pauvre, le médecin qui le soigne, le voyageur qui passe près de sa maison, le magistrat et l’ecclésiastique du lieu, et cette voix publique qui flatte quelquefois les riches et les puissants et qui n’est juste que pour les malheureux. Ainsi se rassemblent, de tous les départements de France, un grand nombre de faits entre lesquels nous devons ensuite choisir et ce devoir, Messieurs, devient alors difficile, même pénible ; car le juge est forcé de faire un choix entre des actions presque toutes bien méritoires, et qu’il voudrait toutes récompenser. Il lui faut discuter ce qu’il admire ; il lui faut imputer à désavantage le plaisir même qu’on a eu à bien faire ; il a à se défendre de sa pitié et à se défier de ses larmes. Nous nous trompons sans doute quelquefois dans nos jugements, mais du moins nous sommes assurés d’avance, lors même que nous placerions le prix à côté de la justice, de ne pouvoir le laisser tomber que sur une bonne action.
Voici ce qui, cette année, a paru mériter la première couronne.
Il y a en Lorraine une petite ville peu connue, au milieu de plaines basses et marécageuses, à quelques lieues de Nancy. Une rivière la traverse, qui pendant la belle saison a souvent peu d’eau en quelques endroits on peut la passer alors à gué, on s’accoutume ainsi à la croire sans danger : mais l’eau y devient tout à coup très-haute, à la moindre pluie d’orage elle a des places fort redoutées dans le pays et citées pour nombre d’accidents.
Dans cette ville, qu’on appelle Vie, au bord de la Seille, c’est le nom de la rivière, habite un homme que la Providence semble y avoir placé tout exprès pour répondre à tous ceux qui, dans les accidents que la crue des eaux amène, invoquent du secours. Joseph Ignace, dit NAXI, toujours prêt au moment du besoin, a en cela d’autant plus de mérite que ce n’est point un batelier, un homme de rivière. Son métier est de la ville. C’est un chapelier, un ancien soldat.
Le soin de sauver les malheureux surpris et entraînés par les eaux est devenu chez lui une habitude et presque une vocation, de telle sorte qu’on a fini par le considérer dans le pays comme le gardien de la rivière. Si un accident arrive, la première idée qui vient c’est d’aller chercher Joseph Ignace. On dit : Si Joseph était là et Joseph est toujours là. Dès qu’on l’appelle, il a quitté son travail, sa boutique, sa table, son lit, l’hiver comme l’été, par tous les temps et à toutes les heures. Il a commencé dès l’enfance cette carrière de dévouement et d’humanité. À onze ans, il avait déjà sauvé un homme.
Beaucoup de faits nous sont signalés par la ville de Vie ; et un grand nombre de gens qu’il a sauvés, de tous âges et de tous états, les appuient de leurs témoignages.
C’est un vigneron, Louis Vaultrin, qui pêchait au bord de la Seille et que la Seille avait entraîné ; c’est un sellier, Nicolas Chaussier, qui tombe à l’eau, prêt à périr ; un soldat qui se noie avec son cheval ; des ouvriers qui chavirent avec leur bateau ; deux écoliers se baignant dans un courant trop rapide, qui ont déjà disparu sous l’eau, et qu’il rend à leur famille. Une autre fois, c’est un malheureux aliéné qu’il sauve ; c’est une femme âgée ; c’est une petite fille de trois ans.
Cette enfant était tombée dans la rivière du haut d’un pont. Deux habitants de Vie, témoins de sa chute, s’étaient aussitôt élancés après elle, mais inhabiles à nager, ne purent l’atteindre. L’eau, très-haute alors, l’avait entraînée déjà loin ; l’enfant surnageait toujours, mais vers un endroit fort dangereux on voyait déjà l’eau tourbillonner autour d’elle, prête à l’engloutir. On accourt chez Joseph Ignace. Il venait de prendre son repas, il était malade, le froid de l’eau le pouvait tuer. Il part, malgré sa femme qui se jette au-devant de lui pour le retenir. Aux supplications et aux larmes de sa femme, il répond un seul mot : « Je veux sauver cette enfant-là. » Il l’a ramenée à son père, et maintenant, grâce à cet homme généreux, elle est vivante, elle grandit, elle joue, elle a cinq ans.
Mais un jour surtout fut le jour de triomphe de sa courageuse et persévérante humanité.
La rivière de Seille, enflée par de longues pluies, avait répandu l’inondation sur ses deux rives. Elle était entrée dans les rues de la ville, elle était montée de plusieurs pieds jusque dans les habitations. Beaucoup de gens appelaient du secours : Joseph Ignace entendit tout le monde. Il suit son impulsion, il fait son office accoutumé. Des ménages entiers, maris et femmes, parents âgés et petits enfants, lui durent leur sûreté, leur salut. Avec un dévouement infatigable, par le froid du mois de novembre, il resta dans l’eau depuis six heures du matin jusqu’à la nuit, onze heures entières ! et sans relâche ce jour-là, il sauva de l’eau dix-neuf personnes. Si nous vivions au temps et au pays où pour chaque citoyen sauvé on donnait une couronne de chêne, Joseph Ignace jusqu’à ce jour, à notre connaissance, en aurait trente-deux à suspendre dans sa maison.
Un mouvement bien naturel et heureusement bien ordinaire porte sans doute à se jeter au secours de tout malheureux qui se noie ; mais quand ce mouvement généreux montre une constance qui ne se dément jamais, il cesse d’être seulement de l’humanité et du courage, et il s’élève jusqu’à la vertu.
L’Académie Française décerne le premier prix des actes vertueux à Joseph Ignace, dit Naxi, de la ville de Vie, département de la Meurthe[1]. (Prix de 4,000 fr.)
Un dévouement d’un autre genre, un sacrifice de soi-même, moins brillant, mais bien difficile, a fixé notre second choix. C’est à la classe des domestiques fidèles qu’appartient l’honorable fille dont je vais dire les titres à l’intérêt des âmes généreuses, et c’est auprès du lit d’une femme mourante que j’ai maintenant à vous appeler.
Marie MATHIEU habite Lyon. Elle y est entrée jeune au service d’un aubergiste qui, tombé dans le malheur, et par suite de chagrins devenu incapable de travail, est depuis quinze ans à la charge de sa domestique ; lui, ainsi que sa fille madame Cassagne, et l’enfant de celle-ci madame Cassagne, fort malade de la grave et lente maladie dont elle est morte l’année dernière, ne pouvait vaquer au soin du modeste établissement ; peu en état de s’aider elle-même, ni d’élever son enfant ; de sorte que Marie, sans intérêt dans la maison, sans gages, avait seule à pourvoir aux nécessités de chaque jour, aux soins de l’auberge et à ceux qu’exigeaient la maladie, la vieillesse et l’enfance. Eh bien ! le zèle, l’intelligence, le travail, la charité d’une pauvre fille, ont suffi à tout, aidés de son petit patrimoine qu’elle a dépensé généreusement pour soutenir une famille à laquelle elle s’est donnée elle-même.
Ce dévouement de tant d’années, cette longue et entière abnégation de soi, déjà si recommandables, n’attendaient qu’une circonstance pour s’élever encore, et bien au-dessus de la mesure ordinaire.
La maladie de madame Cassagne était parvenue au dernier degré d’une pulmonie, contagieuse pour ceux qui respiraient seulement dans son atmosphère. Supposez des détails propres à exciter, peut-être plus encore que la pitié, la répulsion et le dégoût. Dire que Marie, enfermée dans la chambre pestilentielle, veillait alors sans cesse auprès du lit de sa maîtresse, et lui prodiguait ses jours, ses nuits, sa santé, ce serait la louer de choses que l’affection sait rendre, grâce à Dieu, communes et faciles ; mais son excellent cœur, son ardente, son ingénieuse charité ne se contentaient pas de si peu ; et, pour réchauffer sa maîtresse, que la chaleur commençait à abandonner surtout la nuit, elle couchait avec elle : elle pensait que le voisinage et le toucher de la chaleur humaine lui feraient du bien, et elle cherchait à lui communiquer ainsi quelque chose de sa propre vie.
Le médecin l’apprend. M. le docteur Dupuis, qui nous révèle ce fait, pénétré, comme il le dit lui-même, de respect et d’admiration, mais en même temps de crainte pour le danger qu’elle court, fait à Marie des représentations et de graves défenses. Il met en usage auprès d’elle tous les moyens de la persuasion et toute l’autorité que lui donne son ministère.
Mais elle lui répondait : « Qu’abandonner sa maîtresse, la nuit, au moment où elle avait le plus besoin de consolation, de chaleur et de soins, ce serait la tuer. »
Elle disait avec simplicité, persistant dans sa généreuse obstination : « Je suis bien convaincue qu’en la réchauffant moi-même, je prolonge son existence, si toutefois je ne parviens pas à la sauver. J’ai pris mon parti, j’ai fait mon sacrifice. J’aime mieux mourir, si j’y suis condamnée ; je n’aurai pas sur ma conscience d’avoir abandonné un seul instant mon excellente maîtresse. » Ce sont ses propres paroles.
Une demi-heure avant la mort de madame Cassagne, sa fidèle Marie était encore couchée à ses côtés.
Maintenant elle lui survit pour prendre soin de son père, un vieillard, et de sa jeune fille ; elle ne les quittera pas : c’est un legs qu’elle a reçu. Elle continue en eux sa bonne œuvre, l’œuvre de toute sa vie, avec simplicité, comme on fait une chose naturelle, sans se croire le moindre mérite, sans prétendre à nulle récompense, sans songer qu’elle soit aperçue de personne, et que, dans cette grande capitale, qu’elle ne connaît pas, dans cet Institut célèbre dont elle ne sait pas même le nom, il y a une voix qui la proclame vertueuse, et une brillante assemblée qui l’applaudit par ses larmes[2].
L’Académie Française décerne le second prix des actes vertueux (3,000 francs) à Marie Mathieu, de la ville de Lyon, département du Rhône.
Parmi le grand nombre de personnes que les diverses préfectures de France ont présentées cette année au concours, beaucoup mériteraient encore de vous être citées ici honorablement. Indépendamment de ces deux prix, treize médailles sont décernées, et les faits qui les ont obtenues seront inscrits par M. le Secrétaire perpétuel, à la suite de ceux que je viens de proclamer, dans le petit livre que, sous le nom de Livret de Montyon, l’Académie fait distribuer chaque année dans toute la France. Dix mille exemplaires de ces simples annales vont tous les ans rendre au peuple ses exemples, et semer pour recueillir encore. On les répand dans les communes, on les envoie à ceux qui ont l’honneur d’y voir leurs noms imprimés et leurs actes reproduits, afin qu’ils en fassent leurs titres de famille, qu’ils les montrent dans leur village, qu’ils soient plus estimés de leurs voisins, et que les enfants apprennent à lire dans les bonnes actions de leurs parents.
Ainsi, Messieurs, s’établit une communication annuelle entre l’Académie et les classes populaires, et se développe de plus de plus le bienfait de cette belle fondation, qui consacrera à jamais la mémoire d’un des meilleurs et des plus utiles amis de l’humanité. C’est quelque chose de consolant pour le pauvre, isolé dans le monde, de savoir qu’il n’est point oublié, qu’un homme vertueux, en mourant, a pensé à lui, qu’il existe quelque part une institution qui rend au malheur sa dignité, le présente au respect, et lui conseille de s’estimer. Les gens favorisés du sort, qu’entraîne trop souvent le mouvement rapide du monde, arrêtés ici quelques instants, se rappellent combien de sentiments généreux se cachent sous de pauvres habits, et ne dédaigneront pas, au sortir de ce lieu, la veste en haillons même, de peur de mépriser par hasard des vertus. Et la classe populaire, à son tour, se réconcilie avec ceux de la société supérieure, qu’on lui peint quelquefois trop indifférents à ses misères, lorsqu’elle les voit venir, si empressés à lui rendre justice, si contents d’échauffer leur âme à son exemple, prendre avec tant de plaisir, en les applaudissant, part a ses bonnes actions.
Tous les rangs se calomnient entre eux. Les mépris qu’ils se renvoient sont trop souvent injustes. Les hommes sont plus égaux et plus frères qu’ils ne pensent : leurs différences ne sont qu’au dehors ; qu’ils se rapprochent, qu’ils se regardent., de près et sans s’arrêter à l’enveloppe, au fond et non à cette apparence qui les sépare, ils vont aussitôt se reconnaître, ils vont voir combien ils sont semblables, et ils seront fiers de se ressembler, car dans tous, il y a une belle nature ; l’égoïsme, l’intérêt, les jalousies, l’orgueil, la dureté, ne sont qu’à la surface ; c’est l’écorce de l’homme ; mais au fond, comme dans l’arbre fabuleux, tout palpite. Là, il y a de la pitié vive pour le malheur ; là, de saints dévouements pour un homme ou pour une cause ; là, des sympathies sublimes pour des individus ou pour des nations. Chacun de nous renferme dans son sein le même nombre d’étincelles, seulement à toutes ne vient pas le choc qui les ferait jaillir. Que ce choc arrive, que le coup frappe à la fois un grand nombre d’hommes, un pays entier, pourquoi les rangs, même les plus bas, montent-ils tout à coup au premier niveau ? C’est que le cœur de l’homme est toujours grand quel que soit l’état d’abaissement de celui qui le porte, toutes les vertus y reposent. Il ne faut qu’un exemple qui les éveille, un événement qui les développe, un soleil qui, comme celui de juillet, les fasse éclore.
[1] Faits attestés par M. le maire de Vie, et par les signatures d’un grand nombre de personnes, tant de celles qui ont été sauvées par Joseph Ignace, que de celles qui ont été les témoins de ces actes de courage et de vertu.
[2] Faits attestés par M. le docteur Dupuis, médecin à Lyon, par M. le préfet du Rhône, et par de notables habitants de la ville de Lyon.