DISCOURS PRONONCÉ PAR
Mme Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE
Secrétaire perpétuel
le mardi 20 mars 2018
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Monsieur le Président de la République,
Monseigneur, Madame,
C’est pour notre Compagnie un très grand honneur de vous accueillir sous cette Coupole, où s’expriment avec des accents si divers mais toujours avec la même ardeur, l’amour de la langue française, la fierté que nous éprouvons à la servir, et l’espérance que fait naître la conscience de la savoir aujourd’hui partagée par tant de peuples répandus à travers le monde.
Ils sont en effet des millions qui, sur tous les continents, célèbrent aujourd’hui la francophonie, des millions qui ont le français « en partage », des millions pour lesquels notre langue est le plus grand dénominateur commun. Tous ceux-là – que le français soit leur langue maternelle ou qu’il soit pour eux une langue d’élection, une langue choisie –, nous devons les aider à préserver et à renforcer ce lien qui nous rassemble, qui nous unit, et qui nous rend plus forts. Mais nous devons aussi susciter et développer chez nos compatriotes une conscience francophone, appelée par une communauté de destin, telle est la tâche exaltante qui s’offre à nous.
Le fondement de la francophonie est le choix, la passion d’une langue associée à des valeurs indépendantes d’une nation particulière, valeurs que nous tous, francophones, avons adoptées : le respect de l’autre, l’esprit de liberté, la tolérance. La langue française a, au fil des siècles, permis à des hommes vivant sur un même sol de prendre conscience de ce qui les unissait au-delà de la différence des statuts, des coutumes, des parlers, et contribué à faire de ces peuples une nation. Cette même langue française soude aujourd’hui une communauté d’hommes dispersés dans l’espace, divers par leurs origines, leurs cultures, leurs aspirations, leurs langues maternelles aussi.
Vous avez voulu, Monsieur le Président, en ce jour dédié à la francophonie, présenter sous cette Coupole, symbole de l’Académie française, et devant elle, votre vision de l’avenir de la francophonie et vos propositions pour assurer son rayonnement. L’Académie française, dont vous êtes le Protecteur, vous en est profondément reconnaissante.
Notre Compagnie est aussi honorée et heureuse de votre présence, Monseigneur, Madame. C’est en effet notre deuxième rencontre.
Le 24 février 2005, vous avez été, Monseigneur, le dix-huitième visiteur, depuis la création de notre Compagnie, invité à prendre part à ses travaux : de façon tout à fait exceptionnelle, nous accueillons en effet des souverains et des chefs d’État qui partagent avec nous notre amour de la langue française et notre passion pour elle, et œuvrent à son rayonnement. Votre présence aujourd’hui parmi nous, dans ce palais, est le symbole de la pérennité des liens unissant nos deux pays : nous nous réjouissons de vous accueillir de nouveau pour célébrer la communauté d’esprit francophone et nous disons notre gratitude pour l’honneur que vous faites à l’Académie.
Je passe la parole à présent à notre confrère Amin Maalouf, que l’Académie française a délégué pour parler en son nom.