COMPLIMENT
fait à Son Eminence Monseigneur le Cardinal DUBOIS, premier Ministre, par M. LANGUET, Évêque de Soiffons, alors Directeur de l’Académie.
MONSEIGNEUR,
L’Académie Française vient Vous présenter avec ses respectueux hommages, les vœux qu’elle fait pour V. E. & les espérances qu’elle fonde sur votre élévation. Formée sous les auspices d’un Cardinal premier Ministre, Elle en voit avec plaisir reparaître l’image, & elle se flatte de voir bientôt dans la même dignité les mêmes prodiges. Si d’heureuses Alliances ménagées avec habileté, la Religion protégée hautement, la paix au-dedans & au-dehors conservée au milieu des temps les plus difficiles, ont été jusqu’ici les fruits de vos conseils ; quels feront déformais les succès de Votre Ministère ? Puisse votre gloire, MONSEIGNEUR, croître de jour en jour à proportion de votre pouvoir : puissions-nous trouver sans cesse dans vos entreprises, matière à de nouveaux éloges, & partager avec V. E. l’Immortalité que nous ambitionnons. Heureux les hommes de Lettres, de trouver de grands Ministres dignes de leurs Éloges. Heureux eux-mêmes ces grands Ministres de trouver dans les Éloges des hommes de Lettres, la gloire durable qu’ils s’acquièrent par le bonheur des Peuples. À ce titre l’Académie fut digne autrefois de la protection de l’illustre Cardinal, qu’Elle ne se lasse point de louer ; Elle se flatte de mériter encore vos bontés, MONSEIGNEUR, de trouver en Vous un second RICHELIEU, & dans les grandes actions & dans les bienfaits, & d’être engagée par admiration & par reconnaissance à joindre votre nom à ce nom qui lui est si cher.
