DISCOURS
DE
Mme Hélène CARRÈRE D’ENCAUSSE
Secrétaire perpétuel de l’Académie française
En hommage à M. François JACOB
Séance de l’Académie des sciences
le 27 janvier 2015
Madame et Monsieur le Président de séance,
Monsieur le Chancelier,
Madame et Messieurs les Secrétaires perpétuels,
Chers Confrères,
Mesdames et Messieurs,
Avant toute chose je voudrais vous dire l’émotion qui est celle aujourd’hui dans cette séance des membres de l’Académie française. C’est une émotion toute particulière, je vais vous expliquer pourquoi. C’est d’abord la mienne à l’idée d’évoquer François Jacob. À la différence de l’Académie des sciences qui est une très nombreuse Compagnie, que cette salle ne suffirait pas accueillir, l’Académie française est une petite Compagnie. Richelieu, qui l’avait fondée, en 1635, avait fixé le nombre de ses membres à quarante. François Jacob disait toujours que Richelieu avait eu raison, qu’il avait compris la valeur des nombres. Depuis 1635 nous sommes toujours quarante, ce qui signifie que l’Académie n’est pas une société savante, mais elle est avant tout une Compagnie et une famille, une véritable famille, au sens le plus strict du terme. Et pour chaque membre de l’Académie française, François Jacob était un frère, et pas seulement un confrère. Précisément parce que le nombre de nos membres est réduit, un membre de l’Académie hésite à tenir compte du grand âge, de la maladie, pour s’exonérer de sa présence à l’Académie. Jusqu’au bout il lui faut être là. Il faut être là et participer. Et François Jacob a été présent parmi nous jusqu’à la fin. Quand il ne pouvait être là, notre petit nombre rendait son absence palpable, cruelle, et en dernier ressort il était présent parmi nous malgré son absence. Dix-sept ans avec lui. Et quand le jeudi en arrivant en séance dans la salle voisine, je regarde la place qui était la sienne, je la vois d’ici, où il ne viendra plus s’asseoir, je le vois encore. Chaque jeudi je suis inconsolable. C’est cela l’émotion que j’éprouve, que tous nous éprouvons à l’évocation de son nom.
François Jacob a été élu à l’Académie en 1996, presque vingt ans après son élection à l’Académie des sciences, et il est resté dix-sept ans parmi nous.
Il a été reçu sous la Coupole par Maurice Schumann qui a commencé par dire sa gêne de recevoir un homme aussi savant. Il a dit : « Je suis incapable d’expliquer exactement l’œuvre de François Jacob. Et du coup il a exposé ce qu’était François Jacob à l’intérieur de l’Académie, quelle était sa place dans notre histoire.
François Jacob s’est inscrit dans deux groupes spécifiques de l’Académie française que l’histoire avait forgés. L’Académie française n’a pas de section selon les disciplines mais en revanche elle a des collectivités particulières qui se sont formées au fil du temps. D’abord il y le groupe des scientifiques et, par ailleurs, ce que Maurice Schumann a décrit comme le « groupe des héros ». Ces héros qui ont risqué, donné leur vie pour la patrie. Dès le début de notre histoire, il y a eu dans la Compagnie des chefs militaires, mais ce n’est pas à ce titre qu’ils ont été élus. On n’a jamais élu le maréchal de Villars parce qu’il a gagné la bataille de Denain.
Ce n’est qu’au xxe siècle, après la terrible guerre de 1914, si meurtrière que ce qu’on a appelé « l’Académie des maréchaux » se dessine. Tous les grands chefs de la Grande Guerre ont été élus les uns après les autres.
La Seconde Guerre mondiale a eu un autre caractère. Elle ne s’est pas déroulée sur le sol français. La vraie bataille a été la bataille de la France libre. Et tout naturellement, le groupe qui s’est formé après est le groupe de la France libre. Le groupe de la France libre à l’Académie a d’abord été représenté par Maurice Schumann, ensuite par François Jacob, puis par Pierre Messmer. Trois hommes qui, de la même façon, d’une façon folle, héroïque, par leur seule volonté ont rejoint le Général de Gaulle, en engageant leur vie, et en s’écartant des moyens légaux. Les moyens de cet engagement étaient « bricolés ». On a déjà dit que François Jacob « bricolait » la science. C’est comme ça qu’il a rejoint le Général. On bricolait pour entrer dans la France libre, pour passer dans la France libre. Mais ce qui est intéressant, et nouveau à l’époque, qui ne s’était pas passé au temps de l’Académie avec les maréchaux, c’est que tout s’est joué à l’intérieur du groupe des héros, devenus Compagnons de la Libération. C’est Maurice Schumann, compagnon de la Libération, qui a reçu sous la Coupole, François Jacob. Et c’est François Jacob, compagnon de la Libération, qui a reçu sous la Coupole, le troisième compagnon de la Libération de notre Compagnie, Pierre Messmer.
C’est-à-dire, qu’il s’est constitué au sein de notre petite fraternité une famille irremplaçable. C’est cette famille héroïque, celle des compagnons de la Libération, qui s’est éteinte avec François Jacob. Il n’y aura plus de compagnons de la Libération parmi nous pour des raisons évidentes, parce que le temps a accompli son œuvre. Et parmi les quelques rares survivants qui pourrait remplacer notre si cher François Jacob ?
Dans l’histoire de l’Académie française la place qu’y a occupée François Jacob est très particulière, il aura été le maillon reliant ses deux autres compagnons.
Mais, je veux surtout évoquer l’autre aspect souligné par Maurice Schumann, la place des hommes de sciences à l’Académie.
La science, le langage de la science, la nécessité de comprendre la science, de l’accueillir, a toujours été une préoccupation de l’Académie. Et dans les lettres patentes de l’Académie, dont nous avons reçu le don à notre fondation, il est dit que l’Académie doit « non seulement, rendre le français élégant, mais capable de traiter les arts et toutes les sciences ». C’est une mission extrêmement importante pour nous. Et ce n’est pas un hasard si, avant même que naisse l’Académie, dans le petit groupe de beaux esprits qui se réunissaient chez Valentin Conrart, qui sera le premier Secrétaire perpétuel de notre Compagnie, il y avait déjà un homme, un sieur de Méziriac, dont Descartes disait qu’il était le seul capable de comprendre sa géométrie et qui avait écrit un charmant traité qui s’intitulait Problèmes plaisants et délectables qui se font par les nombres. C’est qu’il a fait partie de la première Académie dès sa naissance. C’est vous dire que la préoccupation scientifique a toujours hanté l’Académie française, alors que l’on l’imagine de l’extérieur composée de romanciers, voire d’historiens ou de quelques autres catégories, qui pour les scientifiques semblent un petit peu légères. La vérité, c’est que d’emblée la préoccupation scientifique est ancrée dans la mission de l’Académie, et surtout la préoccupation de parler avec précision et exactitude de la science.
Évidemment, je ne vais pas vous infliger la liste des hommes de sciences qui ont peuplé notre Académie, mais citons-en quelques–uns tout de même : Fontenelle, d’Alembert, Maupertuis, Buffon, Laplace, Cuvier, Claude Bernard, Jean-Baptiste Dumas, Pasteur, Henri Poincaré, et puis, plus près de nous, Berthelot, Jean Rostand, François Jacob, et très récemment encore Étienne Wolff, qui nous a été très cher.
Comprendre le langage scientifique a été une préoccupation constante de l’Académie et elle a compté sur les hommes de science pour l’y aider. Et François Jacob n’a pas été élu par hasard. Il a été élu miraculeusement au moment où l’Académie prenait un véritable tournant historique. C’est-à-dire au moment où sa mission initiale, « rendre la langue française élégante et capable de traduire les arts et toutes les sciences », a été complétée par une autre mission. Une mission qui correspond à notre temps, c’est-à-dire mettre en français le langage des sciences et des techniques, qui, aujourd’hui, est surtout en anglais. Car c’est cela l’histoire de la fin du xxe siècle et de notre siècle commençant. La langue française n’occupe plus la place qu’elle occupait dans le monde de la science. Je voudrais rappeler que Descartes avait traité en langue vernaculaire de problèmes qui, à l’époque, n’étaient pas exposés en langue vernaculaire. Pascal en a fait de même. Et cela a duré en gros jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis lors le français a perdu la place qu’il occupait dans le monde scientifique. En 1996, année de l’élection de François Jacob, nous prenons conscience que la langue française peut disparaître si elle n’est plus capable de rendre le monde tel qu’il est et de parler de la révolution scientifique et des découvertes dans ce domaine.
C’est tout juste le moment où naît le dispositif de terminologie et de néologie, dans le cadre de la loi Toubon. C’est à ce moment-là que l’Académie française est chargée de cette nouvelle et importante mission : évaluer en dernière instance les propositions des commissions de terminologie et de néologie, qui mettent des mots français à la disposition de la science et des techniques. Cette mission a changé l’Académie française et l’a rapprochée de l’Académie des sciences et des scientifiques. Et c’est alors que François Jacob a été élu. Il est le symbole de ce tournant. Ainsi il n’est pas seulement pour nous un scientifique comme ceux qui l’ont précédé et qui ont participé à nos travaux, il est celui qui va être notre guide dans cette entreprise considérable où l’Académie s’engage et doit s’adapter.
Quel académicien a été François Jacob ? C’est un point très important. Je voudrais dire tout de suite qu’il a été un académicien modèle, et un modèle irremplaçable pour nous tous. Ne m’en veuillez pas de mon trouble, de mon émotion, mais il m’a été très proche. Il m’a beaucoup aidée. Il nous a tous aidés à prendre conscience du monde qui changeait si radicalement et de la mission de l’Académie dans ce monde nouveau.
Il a été un modèle, et je veux ici évoquer un autre confrère qui lui ressemblait beaucoup et jouait un rôle semblable à l’Académie. C’était Claude Lévi-Strauss. L’un et l’autre étaient des académiciens exemplaires, toujours présent, intraitables sur la participation aux travaux de l’Académie et en même temps deux grands silencieux. Deux hommes qui nous regardaient, observaient les joutes de l’Académie, un demi-sourire un peu narquois, s’exprimant plutôt par demi-mot que par de longues phrases et ne s’exprimant que quand on leur demandait leur avis. Jusque-là ils restaient silencieux. Je dois dire que c’était assez terrible car nous sentions sur nous un regard généreux mais critique, un peu ironique. Dès qu’on lui demandait son avis, François Jacob réagissait aussitôt et l’avis tombait. Encore une fois pas une phrase, quelques mots, voire un mot, mais tout y était. Puis il revenait à son silence et il nous observait. C’était fort impressionnant.
Mais il ne se contentait pas de cette présence silencieuse. Il a joué un rôle considérable dans les travaux des commissions de terminologie. Nous le consultions constamment, lui soumettant nos doutes, nos propositions, il travaillait à domicile. Nous lui envoyions les questions très nombreuses et il y répondait avec précision, souvent par un véritable texte. Il préparait ses réponses. Nous n’aurions rien pu faire sans lui. Il le faisait avec une gentillesse infinie et une ponctualité incroyable. Et il disait : « À l’Académie, il faut être bon élève et je suis un bon élève parmi vous. »
Cela dit, il y a eu au fond trois François Jacob à l’Académie. Et les trois ne coïncidaient pas.
Le premier était un écrivain et quel écrivain ! C’était l’auteur de La Logique du vivant, de La Statue intérieure. Il écrivait admirablement. La Statue intérieure est tout à la fois une autobiographie, l’étude et l’explication de son cheminement scientifique, et une réflexion – et tout cela dans une langue éblouissante, d’une clarté remarquable. La qualité d’émotion du texte est prodigieuse, aussi bien d’ailleurs dans l’histoire du moulin à légumes, ou du presse-purée qu’il a utilisé en laboratoire, que dans le récit des découvertes qu’il fait alors qu’il est au cinéma. Et tout d’un coup la lumière vient ! Tout est écrit d’une telle façon que même lorsque c’est compliqué pour les non-scientifiques, son récit est d’une très grande clarté, on le comprend toujours. Cet écrivain était solidaire d’autres écrivains, proche d’eux. Nous l’avons compris le jour de sa réception lorsqu’il a fait l’éloge de Jean-Louis Curtis. Je voudrais insister là-dessus. Jean-Louis Curtis était un merveilleux romancier mais un littéraire pur. La science n’était pas du tout son domaine. Nous nous sommes demandé comment François Jacob allait évoquer ce romancier exquis que nous aimions tant. Une sorte de fraternité s’est créée entre ces deux esprits. Avec ce Curtis que François Jacob n’avait pas rencontré. Mais François Jacob, s’il a été un héros, n’aimait pas du tout qu’on parle de sa guerre, de ses exploits. Il n’avait pas beaucoup aimé non plus ce qu’il avait trouvé en France en y revenant après la guerre. Les héros de la dernière heure, les rivalités, les vantardises, les impostures. Tout ça ne correspondait pas au rêve qu’il avait nourri dans les lointaines garnisons et dans les hôpitaux où il s’était trouvé.
Cette France qu’il n’aimait pas, il l’a rencontrée chez Jean-Louis Curtis. Dans Les Forêts de la nuit, ce beau livre pour lequel Jean-Louis Curtis avait remporté le prix Goncourt ; notre confrère montrait ce qu’avait aussi été la France de l’Occupation, la France de la Libération, des combines. Et François Jacob s’est emballé pour les écrits de Jean-Louis Curtis. Il avait une très grande curiosité historique certes. Tout le poussait à réfléchir sur le monde scientifique, il consacrait tous ses efforts et son génie à la science, mais en même temps, il consacrait aussi ses pensées et sa réflexion à son pays, à la situation qu’il voyait autour de lui, au monde dans lequel il évoluait. Et il a trouvé justement en Jean-Louis Curtis – qui écrivait aussi des pastiches extrêmement drôles, mais en même temps très profonds politiquement, comme La Chine m’inquiète – une correspondance avec ses curiosités et ses idées. C’est en écrivain qu’il a parlé de celui auquel il succédait, en écrivain fraternel. Son discours aurait été composé par un autre romancier prix Goncourt il n’aurait pas été mieux adapté à son sujet, il eût été plutôt moins bien. Et une fois encore un discours dans une langue superbe. François Jacob écrivain a toujours porté une très grande attention à la langue, à notre culture, et en participant à nos travaux il nous était toujours très précieux.
Mais à côté de l’écrivain François Jacob, il y a aussi, évidemment, le compagnon de la Libération. Quand il a reçu Pierre Messmer, c’était non seulement le compagnon de la Libération, mais c’était l’homme qui avait une vision historique, qui voulait pour son pays le souffle historique, qui voulait que son pays aille de l’avant. Il a parlé à la fois du compagnon, du combattant et de l’homme d’État. Là aussi c’était extraordinaire. Ce n’était plus un scientifique, c’était un citoyen, un penseur qui se plongeait dans les affaires de l’État, dans les drames de notre pays, dans les solutions souhaitables. C’était un autre François Jacob, mais toujours, et j’insiste, parce qu’il s’agit de l’Académie française, toujours dans une langue superbe, élégante, aisée qui donnait une force extraordinaire à un propos si profond.
Et le troisième François Jacob était évidemment ce scientifique de l’Académie qui siégeait parmi nous, qui répondait à nos questions, qui travaillait avec tant d’ardeur sur la terminologie et qui nous a aidés à perfectionner le langage. Il était très attentif à tout. Il n’a pas siégé à la Commission du Dictionnaire, comme y avaient siégé avec passion Étienne Wolff, Jean Bernard et d’autres scientifiques. S’il n’y a pas pris part, ce n’est pas parce qu’il ne le voulait pas, au contraire il l’a regretté, mais il a été élu, je vous le rappelle à soixante-dix ans passés. Il souffrait de ses blessures, prix de son héroïsme, toujours plus au fil des ans, et passer une journée entière devant nos tables de travail, sur nos sièges si peu confortables lui était impossible. Dans notre salle, il avait une place particulière qui lui permettait de bouger un petit peu, d’étendre sa jambe. Mais nous savions qu’il souffrait. Il disait toujours « Ah, la Commission du Dictionnaire, si je pouvais la rejoindre car c’est ma place ! Mais physiquement je ne le peux pas. » De la même façon qu’il n’a pas siégé au bureau. On ne pouvait pas lui imposer ces tâches si contraignantes. Il en avait un grand regret et il disait : « Je ne remplis pas tout à fait les devoirs académiques que je devrais remplir. » À la vérité il les remplissait bien au-delà. Il citait souvent une phrase de Lavoisier, que je voudrais rappeler, parce qu’elle me paraît extrêmement importante pour nous. Lavoisier avait écrit : « On ne peut perfectionner le langage sans perfectionner la science, ni la science sans le langage. » Et il ajoutait : « Quelque certains que soient les faits, quelque justes que soient les idées qui les auraient fait naître, ils ne transmettraient que des impressions fausses, si nous n’avions pas des expressions exactes pour les rendre. » François Jacob disait toujours : « La science c’est comme le reste. Le reste c’est comme la science, inspirez-vous de cela et vous saurez qu’il faut savoir dire les choses exactement et que nos malheurs viennent de ce que nous ne savons pas les dire exactement. »
Permettez-moi de terminer en évoquant la générosité de François Jacob. M. Claude Cohen-Tannoudji a évoqué son rôle auprès des scientifiques persécutés. Il a eu raison et je tiens à dire que François Jacob m’en a souvent parlé. C’était un homme d’une générosité infinie. Certes, le scientifique l’était. À le lire, on le comprend, il partageait ses découvertes, ses intuitions, il savait toujours aider les autres. Mais la vie académique est autre chose. Dans la vie académique, il y a un moment compliqué, les élections. Nous savons tous le rôle des ego dans ces moments et des calculs parfois compliqués par des raisons personnelles. François Jacob était celui qui aidait le candidat sans arrière-pensée. Sa générosité est apparue particulièrement à l’heure où s’est posée la question de l’élection d’un homme, d’un autre scientifique, Jules Hoffmann. Mes confrères m’ont dit alors : « Attention ! Si vous parlez à François Jacob de Jules Hoffmann, il va croire que vous vous apprêtez à le remplacer, à l’enterrer, cela est bien naturel. » J’étais sûre du contraire. Et François Jacob m’a dit spontanément: « Il faut élire Jules Hoffmann. » Il a fait sa campagne, considéra qu’ainsi la mission qu’il remplissait pourrait prendre un nouvel essor. Sans lui, Jules Hoffman n’aurait peut-être pas été élu, car il a su expliquer qui était ce candidat mystérieux. Dans beaucoup d’élections qui me semblaient difficiles j’ai consulté François Jacob, qui disait toujours : « Quel est l’intérêt de l’Académie ? » Et il poussait à une solution. L’Académie lui doit un certain nombre de confrères qui, sans lui, n’auraient pas été là, qu’il n’a peut-être pas toujours souhaités, mais dont il comprenait l’utilité. Cette générosité qui faisait qu’il était toujours prêt à accueillir, à conseiller, toujours prêt à nous aider, fait que nous l’avons regardé avec une admiration infinie. Cet homme si bon et si beau, ce grand seigneur, dont la silhouette élégante nous manque terriblement, a donné son cœur à l’Académie française. Et nous avons tous eu pour lui, non seulement une admiration infinie, un respect infini mais aussi une discrète mais profonde affection. Nous savions qu’il n’était pas semblable aux autres. Personne certes n’est irremplaçable, mais il ne sera jamais remplacé pour nous. Jamais nous ne l’oublierons.
Merci.