LE DRAME D’ÉKATERINEBOURG
PAR
MAURICE PALÉOLOGUE
DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DES CINQ ACADÉMIES
Le vendredi 25 octobre 1935
Au mois de mars 1917, une révolution ayant éclaté à Pétrograd, l’empereur Nicolas II, abandonné par tous ses généraux et ne trouvant plus dans son entourage aucun appui, s’était vu contraint d’abdiquer.
La famille impériale avait été déclarée « prisonnière du peuple » et détenue dans le palais de Tsarskoïé-Sélo.
Quelques mois plus tard, le Gouvernement provisoire, intimidé par l’audace croissante des Bolchévistes et craignant pour la vie des souverains s’il les maintenait à proximité de la capitale, ordonna de les transporter en Sibérie, à Tobolsk, où ils furent incarcérés avec leurs enfants et quelques serviteurs fidèles, dans la Maison de l’ancien gouverneur. Puis, un profond silence, l’implacable silence des steppes sibériennes, enveloppa les captifs. De ces deux monarques tout-puissants, qui avaient occupé une si grande place dans leur pays et dans la vie générale du monde, nul ne savait plus rien. Et même nul ne s’enquérait plus d’eux. La Grande Guerre, qui se continuait à l’Occident, suffisait amplement à la curiosité de tous.
Cependant, au mois de mai 1918, le bruit se répandit qu’on les avait transférés de Tobolsk à Ékaterinebourg et que leur captivité, jusqu’alors supportable, était devenue beaucoup plus rigoureuse.
Le motif de ce transfert s’imaginait facilement et semblait d’un sinistre augure.
La ville de Tobolsk, peuplée de vingt mille habitants, est le chef-lieu de la Sibérie occidentale. Construite sur l’Irtych, elle n’a d’autre moyen d’accès au dehors que par ce fleuve qui est gelé pendant huit mois de l’année ; car le chemin de fer le plus proche, le trans-sibérien, passe à 285 kilomètres au sud. La région devait donc à son isolement d’avoir été peu atteinte, peu contaminée par l’esprit révolutionnaire : le prestige politique et religieux du Tsar y survivait encore dans beaucoup d’âmes.
En outre, à cette date de mai 1918, le bolchévisme traversait une phase des plus périlleuses. Dans le sud de la Russie, un grand mouvement s’organisait pour renverser la dictature de Lénine. Simultanément, au centre de la Sibérie, une « Armée Blanche », l’armée de l’amiral Koltchak, soutenue par quelques divisions tchécoslovaques et quelques détachements franco-anglais, s’avançait rapidement vers l’ouest. Si elle arrivait à Tobolsk et si elle délivrait le Tsar, les dictateurs du Kremlin ne devaient-ils pas craindre que leur domination, à peine établie et disputée sur tant de points, ne s’écroulât subitement, comme ils avaient vu le tsarisme s’écrouler naguère ? Ils vivaient dans la hantise d’une restauration monarchique. On ne s’étonna donc pas qu’ils eussent ramené les captifs en Russie d’Europe, afin de garder sous la main les seuls représentants légitimes du pouvoir impérial. On ne voyait là qu’une précaution très naturelle, une simple mesure de salut public, imposée par les circonstances.
Dès leur installation à Ékaterinebourg, les souverains, leurs enfants et leurs compagnons de misère disparurent de nouveau dans le silence et l’oubli, comme s’ils n’existaient plus.
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Or, vers la fin de juillet 1918, un communiqué officiel des Soviets annonça que les autorités de « l’Oural Rouge » avaient fait fusiller l’ex-tsar Nicolas Romanow pour qu’il ne fût pas enlevé par les bandes contre-révolutionnaires qui s’approchaient d’Ékaterinebourg avec l’intention hautement avouée de le soustraire à la justice du peuple. L’exécution avait eu lieu dans la nuit du 16 au 17 juillet. Quant aux personnes détenues avec Nicolas Romanow, on avait pourvu à leur sûreté en leur assignant une autre résidence, que l’on ne précisait pas.
Faut-il l’avouer ? Cette nouvelle tragique ne produisit dans le monde entier qu’une faible impression, vite effacée. Les grandes opérations militaires, qui se déclenchaient alors sur tous les fronts et où l’on sentait bien que l’Allemagne jouait sa dernière carte, absorbaient exclusivement l’attention universelle.
Pour la troisième fois par l’opiniâtre volonté des tyrans moscovites, un profond mystère enveloppa le sort de l’impératrice Alexandra-Féodorowna, de son fils et de ses quatre filles.
Plusieurs mois s’écouleront encore avant que les journaux bolchéviques se permettent la moindre allusion au drame d’Ékaterinebourg. Et, quand ils auront enfin l’autorisation d’en parler vaguement, c’est que la vérité, la monstrueuse vérité aura été découverte et publiée, en dehors des Soviets, malgré les Soviets, par les soins de l’amiral Koltchak, commandant en chef de l’Armée Blanche, qui fut, quelque temps, le maître de l’Oural.
Une enquête minutieuse, ouverte à Ékaterinebourg même et poursuivie plus tard jusqu’en France, a permis de reconstituer avec précision tout ce qui s’est passé dans la nuit fatale du 16 au 17 juillet 1918.
Voici les faits.
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La soirée du 16 juillet s’était écoulée comme d’habitude pour les captifs. Après le très simple souper de huit heures, ils avaient essayé de se distraire un peu les uns et les autres en jouant aux cartes. Mais bientôt, ressaisis par les pensées graves, ils étaient revenus à leur occupation préférée : ils avaient lu à haute voix plusieurs chapitres de l’Évangile puis quelques passages des Prophètes. A dix heures et demie, pour ménager les forces de l’Impératrice malade, ils s’étaient couchés.
Trois heures plus tard, un bruit de lourdes bottes dans la chambre voisine les éveille en sursaut. La porte s’ouvre. C’est le commissaire des Soviets, récemment arrivé de Moscou et muni de pouvoirs illimités, un ami de Lénine, un ancien horloger, un juif sibérien, Jacob Yourowsky ; des Gardes rouges l’accompagnent. Il commande :
— « Levez-vous et habillez-vous rapidement !... Vous allez être emmenés ailleurs ; car les Blancs s’approchent d’Ékaterinebourg. »
Aussitôt vêtus, on les conduit au rez-de-chaussée, dans une pièce vide, obscure et basse. Onze personnes s’y trouvent réunies : l’Empereur, l’Impératrice, le Césaréwitch, les quatre Grandes-Duchesses, le docteur Botkine et trois domestiques. Un Garde rouge leur dit :
— « Attendez là !... Dans quelques instants, des automobiles vont venir vous prendre. »
Les captifs ne semblent soupçonner aucun péril. Néanmoins, comme l’attente se prolonge, l’Empereur réclame des chaises pour l’Impératrice et le Césaréwitch qui ne peuvent se tenir debout. On apporte deux chaises.
Mais, l’instant d’après, le commissaire bolchévique apparaît de nouveau, suivi par une dizaine de soldats, le revolver au poing. De sa voix rude, il prononce :
— « Nicolas-Alexandrowitch, tes amis ont voulu vous sauver, toi et les tiens ; ils n’y ont pas réussi. Par ordre des Soviets, vous êtes tous condamnés à mort ! »
L’Empereur s ‘écrie :
— « Comment !... Quoi ?... »
Mais, sans un mot de plus, Yourowsky donne le signal en tirant sur Nicolas qui tombe foudroyé. Une clameur d’effroi, un crépitement de balles, et tous les prisonniers gisent par terre dans une mare de sang. Le drame n’a pas duré trois minutes.
Cependant les assassins n’ont pas terminé leur besogne ; ils n’en ont exécuté que la partie la plus facile et la moins répugnante : celle qui leur reste à faire est de beaucoup la plus malaisée et la plus sinistre.
Maintenant, il faut faire disparaitre les onze cadavres et qu’il n’en reste aucune trace qu’on ne puisse les découvrir jamais.
Sous l’œil de Yourowsky, les assassins chargent promptement sur un camion les corps tout chauds et saignants. Puis on file, à grande allure, vers une forêt qui s’étend à quelques lieues d’Ékaterinebourg, la forêt de Koptiaki.
Après de longs détours par des sentiers impraticables, on s’arrête dans une clairière, au centre de laquelle s’ouvre le puits d’une mine abandonnée. Le lieu avait été soigneusement repéré quelques jours auparavant.
Là, d’une main alerte, on décharge le camion. Tout d’abord, on arrache aux victimes les menus objets, pieux et chers souvenirs qui ne les quittaient pas, médaillons, bracelets, bagues, icones, pendeloques. Puis on déshabille les cadavres, on les retourne, on les manipule ; puis, avec de grands coutelas de boucher, on les démembre, on les morcelle ; puis on verse dessus deux cent quatre-vingt-dix kilogrammes d’acide sulfurique, pour dissoudre les os et les chairs ; puis on les brûle avec deux cents litres de pétrole. Enfin, après toutes ces opérations nauséabondes, le bourbeux amalgame qui subsiste encore et qui n’est réellement plus, selon le mot de Bossuet, « qu’un je ne sais quoi qui n’a plus de nom en aucune langue », est jeté à la pelle dans le puits de mine.
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Par ce récit, dont les moindres détails s’appuient sur des preuves matérielles ou des témoignages irréfutables, vous voyez combien était mensongère la version officielle qui a fait connaître au monde l’exécution de Nicolas II. Ce n’est pas Nicolas seul qui avait mystérieusement péri, le 17 juillet 1918 ; c’est encore sa femme, son fils, ses quatre filles et tous leurs compagnons d’infortune.
Aussitôt que le bruit de l’exécution avait circulé dans Moscou, le consul de France, M. Grenard, demeuré vaillamment à son poste malgré tous les périls, s’était rendu au Kremlin pour vérifier cette nouvelle. Un des principaux dictateurs, le commissaire du peuple aux Affaires étrangères, Tchitchérine, lui répondit :
— « C’est vrai, c’est malheureusement vrai. Nicolas Romanow a été fusillé. Mais le gouvernement des Soviets n’y est pour rien. Cet événement déplorable s’est produit sans que nous ayons été avertis, sans que nous ayons pu le prévoir. C’est le Soviet local d’Ékaterinebourg qui a tout fait, spontanément, de sa propre autorité, dans l’affolement que lui causait l’approche de l’Armée Blanche. Quant au reste de la famille impériale, nous n’avons encore aucune information officielle »
Pourquoi ce mensonge effronté, où Lénine et ses acolytes s’obstinèrent longtemps ? La question vaut d’être examinée ; vous en apercevez l’importance historique et morale. C’est par là, si vous permettez, que j’achèverai ma lecture.
Quelle fut donc réellement la genèse du massacre ? Qui l’a voulu et combiné ? A qui remonte la responsabilité de l’initiative et de la préparation ? D’où est parti l’ordre ? Des autorités locales ou du pouvoir central, d’Ékaterinebourg ou de Moscou ? Les bourreaux, que dirigeait Yourowsky, ont-ils décidé le crime ou l’ont-ils seulement exécuté ?
L’honneur d’avoir élucidé ces graves problèmes appartient au juge d’instruction Sokolow, qui de février 1919 à septembre 1924, date de sa mort, a déployé un zèle infatigable et une étonnante perspicacité à découvrir le mystère d’Ékaterinebourg.
Ses conclusions, déjà si fortes, n’ont reçu pourtant toute leur valeur probante qu’après avoir été reprises et cautionnées par un homme d’État russe, qui fut parmi les plus loyaux et les plus courageux serviteurs du tsarisme, un fidèle ami de la France et que, à ce titre, notre illustre confrère Raymond Poincaré honorait de sa plus haute estime, — le comte Kokovtsow.
Se fondant sur l’enquête du juge Sokolow et sur ses renseignements personnels, le comte Kokovtsow est arrivé à une conviction absolue : c’est à Moscou, c’est par le Comité exécutif central, c’est par Lénine, Trotsky et Zinoview que « le plan diabolique tout entier » fut élaboré puis ordonné ; les bourreaux d’Ékaterinebourg ne furent que des exécutants.
Je n’étalerai pas devant vous cette longue démonstration ; je me borne à vous en indiquer la trame.
D’abord, il est curieux de noter que Lénine avait pris soin de faire installer dans le Soviet d’Ékaterinebourg trois de ses plus intimes collaborateurs, Voykow, Golostchékine et Sarafow, qui, en mars 1917, étaient arrivés de Suisse avec lui, à travers l’Allemagne, dans le fameux wagon plombé.
Cette précaution prise, on avait transféré la famille impériale en Russie d’Europe. Le choix d’Ékaterinebourg était judicieux ; car c’était le centre d’une vaste région industrielle, un ardent foyer de bolchévisme ; les massacreurs s’y offriraient d’eux-mêmes.
Dès le 4 juillet, par conséquent, treize jours avant la nuit fatale, un télégramme expédié d’Ékaterinebourg à Moscou et que l’on a réussi à déchiffrer, nous montre les agents de Lénine en train « d’organiser l’affaire selon les instructions du Comité exécutif central. »
Les jours suivants, d’autres télégrammes, qu’on a pu déchiffrer pareillement, nous font assister à un échange de vues entre Ékaterinebourg et Moscou sur les termes dans lesquels on annoncera la mort du Tsar. Voici la version admise : L’Armée Blanche, renforcée de troupes tchécoslovaques, approchait d’Ékaterinebourg. Nicolas Romanow a voulu fuir. On l’a fusillé. Le Comité exécutif de l’Oural a donné son approbation. Tous les autres membres de la famille impériale sont en sûreté.
Vous voyez que, selon cette version, la responsabilité du pouvoir central est nulle. C’est Nicolas qui a voulu fuir pour rejoindre l’Armée Blanche ; ce sont les camarades bolchévistes d’Ékaterinebourg, qui, soulevés d’un noble et juste courroux, l’ont passé par les armes. Le Comité exécutif a simplement approuvé cette mesure indispensable de salut public dont les autres prisonniers n’ont pas eu à souffrir. Le gouvernement soviétique de Moscou a donc les mains nettes.
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Messieurs, l’histoire des révolutions modernes mentionne deux exemples de souverains déchus qui ont subi la peine de mort : Charles Ier d’Angleterre et Louis XVI. Dans les deux cas, en 1648 comme en 1793, on déploya un grand appareil de justice.
Devant la haute-cour de Westminster comme devant la Convention nationale, c’est en vertu d’un principe nouveau que la sentence fut rendue, — le principe de la souveraineté populaire.
Pour beaucoup de juges anglais, cette innovation parut illégale et même sacrilège. Mais, au terme d’une longue discussion, la Chambre des Communes finit par proclamer que « le peuple étant après Dieu la source de toute puissance légitime, ce sont les représentants du peuple qui détiennent la souveraineté ». Le premier mot du Roi, comparaissant devant la haute-cour, fut précisément : « Je voudrais savoir au nom de quelle autorité on m’a conduit en ce lieu. Et je parle d’une autorité légitime ; car il y a dans le monde beaucoup d’autorités illégitimes, comme celle des brigands et des voleurs de grand chemin. Quand je connaîtrai cette autorité légitime, je répondrai à vos questions. » Le président lui déclara, d’un ton sec : « Nous vous jugeons au nom du peuple anglais. Si vous ne reconnaissez pas notre autorité, nous n’en procéderons pas moins contre vous. »
Dans la salle de la Convention, Louis XVI admit, sans nulle protestation, la compétence du tribunal qui s’était attribué le droit de le juger. A toutes les questions, même les plus arrogantes, qui lui furent adressées, il répondit avec une docilité parfaite. Cependant, comme autrefois à Westminster, beaucoup de conventionnels se demandaient s’ils n’avaient pas commis un abus de pouvoir en le déférant à leur juridiction. Par principe, la personne royale n’était-elle pas inviolable ? Troublés dans leur conscience mais déjà terrorisés par les clameurs jacobines, quelques Girondins proposaient timidement que l’on fît appel au peuple comme au seul juge équitable du Roi.
Ces tardifs scrupules de légalité ne valaient pas plus en 1793 qu’en 1648 : les deux monarques étaient condamnés d’avance, inexorablement. Le procès de Londres n’était pas encore ouvert que cette parole de Cromwell dictait aux juges leur conduite : « Le Roi ? Nous lui couperons la tête, avec la couronne dessus... » Et Saint-Just, le flegmatique Saint-Just assignait aux débats de la Convention cette règle catégorique et transcendante : « Il n’y a pas de rapports de justice entre les rois et l’humanité. Louis XVI est coupable, par cela seul qu’il est roi ; car on ne peut pas régner innocemment. »
Quelques années plus tard, Joseph de Maistre, établissant un parallèle, entre l’assassinat du tsar Paul Ier et la condamnation de Louis XVI ne craignait pas de conclure en ces termes : « J’admets qu’on assassine Néron ; je n’admets pas qu’on le juge. »
Les dictateurs soviétiques ont pensé de même en 1918 : ils ont préféré l’assassinat au jugement.
Certes, dans les sentences capitales du 27 janvier 1648 et du 20 janvier 1793 le formalisme judiciaire n’est qu’une fiction, un simulacre, une hypocrisie. Néanmoins, l’appareil compliqué de la procédure a pu donner aux juges un certain apaisement, l’illusion de croire qu’ils rendaient une équitable et bonne justice. L’homme est si ingénieux à colorer honorablement ses actes les plus vils !
Les considérations de ce genre, où il entre indubitablement un souri de moralité, n’ont pas tenu la moindre place dans l’esprit des gouvernants moscovites quand ils ont décidé le massacre de la famille impériale. C’est froidement et sans nul réflexe de la conscience ou de la sensibilité qu’ils ont lancé l’ordre d’exécution.
Ils me semblent toutefois avoir montré quelque faiblesse dans l’accomplissement de leur forfait. Pourquoi toutes ces cachotteries, tous ces mensonges, toute cette longue dissimulation. Pourquoi ne s’être pas vantés immédiatement d’avoir fusillé le tyran, sa femme et leur progéniture ?
Ce que Machiavel admirait surtout chez César Borgia, c’est l’orgueil et la fierté qu’il tirait insolemment de ses exploits sanguinaires. Il le félicitait un jour d’avoir accompli un bellissimo inganno, « une magnifique scélératesse ».
A ce point de vue, la tragédie d’Ékaterinebourg n’est rien de moins qu’un bellissimo inganno. Ce massacre, exécuté la nuit, dans une cave, comme on ne tuerait pas des chiens enragés, — puis ce qui est venu après, le dépeçage et la profanation des cadavres dans la forêt de Koptiaki, toutes ces horreurs, qu’un Shakespeare n’eût pas inventées, sont un des crimes les plus hideux qui aient jamais souillé les annales d’un régime.