Des syntagmes comme Mon ami et Cher ami sont synonymes puisque, en français comme dans d’autres langues, l’adjectif possessif peut avoir une valeur hypocoristique (on rappellera que cet adjectif est emprunté du grec hupokoristikos, « caressant, propre à atténuer », un dérivé du verbe korizesthai, « caresser, cajoler ».) On ne s’étonnera donc pas que la publicité use abondamment de ces possessifs et que les « mon » et les « votre » y abondent, ce qui permet, justement, de cajoler chaque client en lui laissant supposer qu’il est devenu un ami. Mais, comme souvent dans la publicité, tout s’use et ces possessifs commencent maintenant à sembler un peu désuets. Est-ce pour les moderniser que ce mon est de plus en plus remplacé aujourd’hui par l’anglais my, en particulier pour vanter, non plus les produits autrefois proposés à la vente, mais les entreprises qui les vendent, ce qui pourrait amener celui qui les achète à croire qu’il passe du statut de client à celui d’actionnaire ?