Né à Alès, le 1er octobre 1909.
Fils d’enseignant, Thierry Maulnier fit ses études aux lycées d’Alès et de Nice, puis à Louis-le-Grand, avant d’entrer à l’École normale supérieure, où il fut condisciple, entre autres, de Robert Brasillach et de Roger Vailland.
Après sa rencontre avec Henri Massis, au début des années 30, il devait se consacrer au journalisme, collaborant à La Revue universelle et à L’Action française.
Essayiste pétri d’une vaste culture classique, il participa au mouvement intellectuel des « non-conformistes », incarnant au sein de la Jeune Droite une sensibilité agnostique d’inspiration nietzschéenne, qui transparaît dans son essai le plus célèbre, La Crise est dans l’homme (1932).
De cette époque datent encore : Nietzsche (1933), Racine (1934), Mythes socialistes (1938), Au-delà du nationalisme (1938), Introduction à la poésie française (1939).
Codirecteur, à partir de 1936, de la revue Combat, il créa en 1937 avec Jean-Pierre Maxence un hebdomadaire engagé, L’Insurgé, où il prétendait défendre des positions à la fois nationalistes et socialistes.
Poursuivant pendant la Seconde Guerre mondiale sa collaboration régulière à L’Action française, il cessa cependant d’y donner des articles politiques après le débarquement des alliés en Afrique du Nord. Parallèlement, il écrivit, à partir de 1941, pour Le Figaro, où il devait poursuivre sa carrière de journaliste à la Libération.
Il s’éloigna à partir de 1945 du combat politique pour se consacrer davantage à sa carrière d’écrivain. Critique dramatique à Combat et à La Revue de Paris, il fonda avec François Mauriac la revue de La Table ronde, et écrivit plusieurs pièces de théâtre : La Course des rois (1947), Le Profanateur (1950), La Maison de la nuit (1951), Jeanne et ses juges (1952), La Ville au fond de la mer (1953), La Défaite d’Hannibal (1968), Le Soir du conquérant (1970). On lui doit encore quelques essais, dont : Violence et conscience (1945), La Pensée marxiste (1948), La Face de méduse du communisme (1952), Cette Grèce où nous sommes nés(1965), L’Europe a fait le monde (1966), Lettre aux Américains (1968), Le Sens des mots (1976), Les Vaches sacrées (1977) sont les plus marquants.
Thierry Maulnier fut élu à l’Académie française le 13 février 1964, par 20 voix au fauteuil d’Henry Bordeaux. Ce même fauteuil avait fait, au mois de novembre de l’année précédente, l’objet d’une élection blanche, lors de laquelle Thierry Maulnier avait obtenu 14 voix, contre 11 à André Roussin. Thierry Maulnier fut reçu par Marcel Achard, le 20 janvier 1966.
Mort le 9 janvier 1988.