Maurizio Enrico Serra (nom de plume, Maurizio Serra), ambassadeur d’Italie, est né le 3 juin 1955 à Londres. Il est issu d’une famille de propriétaires terriens, de militaires et d’universitaires d’Émilie et de Vénétie. Après plusieurs années passées en Angleterre, ses parents s’installèrent quelque temps en France. Il y commença sa scolarité, et, au retour de la famille en Italie, la poursuivit au lycée Chateaubriand de Rome. Il est diplômé summa cum laude de l’université « La Sapienza », en 1977, avec une thèse de maîtrise sur la politique culturelle du régime de Vichy, qui deviendra, trois ans plus tard, son premier livre, Una cultura dell’autorità, préfacé par l’historien Renzo De Felice.
En 1978, après avoir effectué son service militaire dans le génie-pontonniers, il entre dans la carrière diplomatique qui le conduit à Berlin-Ouest, à Moscou, puis, de 1991 à 1997, à Londres en tant que premier conseiller d’ambassade et directeur adjoint pour l’Italie de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), sous la direction notamment de Jacques de Larosière, avec lequel il collabore étroitement. Revenu à Rome, il est nommé ministre plénipotentiaire et directeur de l’Institut diplomatique du ministère ; il entreprend également une activité d’enseignement des relations internationales à l’université LUISS de Rome et à l’I.M.T. School for Advanced Studies de Lucques. Et, depuis 2008, il est correspondant à l’Académie des sciences morales et politiques.
De 2010 à 2013, il est ambassadeur, délégué permanent d’Italie auprès de l’UNESCO à Paris, et successivement, de 2013 à 2018, il assure les mêmes fonctions auprès de l’ONU et des autres organisations internationales à Genève. Il est actuellement chargé de mission pour le développement de la politique culturelle de l’Italie à l’étranger.
Maurizio Serra a mené en même temps une intense activité d’essayiste, de biographe et de conférencier, en italien, en français et accessoirement en anglais et en allemand, et ses ouvrages sont traduits en plusieurs langues.
Il a édité et préfacé plusieurs ouvrages historiques, dont la nouvelle édition d’Au Palais Farnèse. Souvenirs d’une ambassade à Rome, 1938-1940, d’André François-Poncet.
Il obtint en 2000, avec François Fejtö, le prix des Ambassadeurs pour Le Passager du siècle. En 2008, l’Académie française lui décerne son Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises pour Les Frères séparés : Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux face à l’histoire.
Il reçoit en 2011 le prix Casanova et le Goncourt de la biographie pour Malaparte, vies et légendes, puis, en 2018, le prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre. Son ouvrage biographique D’Annunzio le Magnifique est salué en 2018 par le prix Chateaubriand, puis en 2019 par le prix de l’Académie des littératures 1900-1950.
Ses ouvrages furent également récompensés en Italie : Fratelli separati: Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux (Premio Acqui Storia,2008) et Malaparte, vite e leggende (Premio Acqui Storia, 2013).
En 2020, le prix international Viareggio-Versilia, qui avait précédemment honoré dans le domaine français Aimé Césaire, Edgar Morin, Jean Daniel et le cardinal Roger Etchegaray, lui est décerné, saluant l’ensemble de son œuvre.
Son ouvrage Le Mystère Mussolini reçoit en 2021 le Grand Prix de la biographie politique et le Prix du livre d’histoire du Nouveau Cercle de l’Union.
En 2023, il est fait docteur honoris causa de l’université de Turin (Italie).
Le prix international Giuseppe Prezzolini lui est décerné en 2024.
Il a été élu à l’Académie française, le 9 janvier 2020, au fauteuil de Simone Veil (13e fauteuil), et reçu le 31 mars 2022 par Xavier Darcos.