Né à Paris, le 13 juin 1884.
Ce Bourguignon d’origine fit ses premières études au petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs, puis au lycée Henri IV. Après avoir effectué son service militaire, il prépara une licence de lettres, s’intéressant plus particulièrement à l’influence de la scolastique sur la pensée cartésienne. Élève de Bergson, il obtint son agrégation de philosophie en 1907, et devait enseigner aux lycées de Bourg-en-Bresse, Rochefort, Tours, Saint-Quentin et Angers.
En 1913, il soutint sa thèse de doctorat sur La Liberté chez Descartes et la théologie. Mobilisé comme sergent quand éclata la Première Guerre mondiale, il servit sur le front et participa aux combats de l’armée de Verdun comme sous-lieutenant de mitrailleurs. Fait prisonnier en février 1916, il subit de longs mois de captivité.
Après la guerre, il obtint d’abord un poste de professeur d’histoire de la philosophie à l’université de Strasbourg, puis enseigna, à partir de 1921, l’histoire des philosophies médiévales à l’université de Paris. Sollicité à l’étranger, il professa également trois années durant à Harvard. Au Canada enfin, il mit sur pied un Institut d’études médiévales à Toronto et dirigea l’Institut scientifique franco-canadien.
Brillant exégète du Moyen Âge, Étienne Gilson est l’auteur de plus de six cents publications — livres ou articles —, parmi lesquelles on citera : Étude de philosophie médiévale, La Philosophie au Moyen Âge, La Philosophie de saint Bonaventure, Saint Thomas d’Aquin, Études sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien, L’Esprit de la philosophie médiévale, Introduction à la philosophie de saint Augustin, Pour une théologie catholique, La Théologie mystique de saint Bernard, Christianisme et Philosophie, Héloïse et Abélard, Dante et la philosophie, Réalisme thomiste et critique de la connaissance, Le Thomisme.
Docteur honoris causa de plusieurs universités et membre d’académies étrangères, Étienne Gilson fut élu à l’Académie française le 24 octobre 1946, au fauteuil dont avait été radié Abel Hermant. Comme celui d’Abel Bonnard, pourvu quelques mois plus tôt, ce fauteuil devait être pourvu du vivant de son précédent titulaire. L’élection fut très disputée, et il fallut trois tours à Étienne Gilson pour obtenir les 18 voix qui lui permettaient de triompher de ses trois adversaires, Marius Ary-Leblond, Dauzat et René Peter, auteur d’une Vie secrète de l’Académie.
Étienne Gilson, qui devait devenir doyen d’âge de l’Académie, fut reçu le 29 mai 1947 par Pasteur Vallery-Radot.
Mort le 19 septembre 1978.