Né à Paris, le 1er janvier 1866.
Issu par son père d’une famille alliée aux plus vieilles maisons de France, Ernest Seillière fit ses études au collège Stanislas avant d’être reçu à l’École polytechnique. S’étant orienté vers la carrière militaire, il fut élève-officier à l’École d’application de Fontainebleau, mais quitta bientôt l’armée pour partir en Allemagne, où il étudia la philosophie à la faculté de Heidelberg.
De retour en France, il entra en 1896 au Journal des Débats, collabora également au Correspondant, puis, à partir de 1898, à La Revue des deux mondes. Il développa parallèlement une activité littéraire consacrée à la culture allemande et à la littérature française. Il s’intéressa en particulier au romantisme dont il fut un critique sévère, car il y voyait un mouvement de pensée et un mode de vie propice aux débordements excessifs. On peut citer dans sa bibliographie : Études sur Ferdinand Lassalle, Littérature et morale dans le parti socialiste allemand, Le comte de Gobineau et l’aryanisme historique, La Philosophie de l’impérialisme, Apollon ou Dionysos ? Étude sur Nietzsche, Le Mal romantique, Essai sur l’impérialisme irrationnel, Les Mystiques du néoromantisme. On doit également à Ernest Seillière de nombreuses monographies sur Gustave Flaubert, Barbey d’Aurevilly, Madame Guyon et Fénelon, George Sand, Jean-Jacques Rousseau, Sainte-Beuve, Alexandre Dumas fils, Émile Zola, Auguste Comte, Les Goncourt, Marcel Proust, J.-K. Huysmans, Anatole France, critique de son temps, Jules Lemaître, Léon Bloy, Paul Bourget
Ernest Seillière, dont le grand-père maternel était membre de l’Institut, fut élu à l’Académie des Sciences morales et politiques en 1914. En 1935, il allait en devenir secrétaire perpétuel.
Le 14 février 1946, c’était au tour de l’Académie française de l’accueillir. Il fut élu par 11 voix au fauteuil de Henri Lavedan, réunissant le plus petit nombre de suffrages exigibles, le quorum étant de 20. Âgé de 80 ans au moment de sa réception par Édouard Le Roy, le 23 mai 1946, Ernest Seillière compte parmi les académiciens qui furent élus les plus âgés.
Mort le 15 mars 1955.