Né à Valence (Dauphiné), le 17 septembre 1820.
Il était petit-fils de Pigault-Lebrun ; poète et auteur dramatique, il se rattache, par ses premières pièces, à l'école du bon sens. Sa comédie, Gabrielle, obtint en 1849 un prix Montyon ; ses principales œuvres sont La Ciguë (1844), L'Aventurière (1848), Philiberte (1853), Le Mariage d'Olympe (1855), Les Effrontés (1861), Le Fils de Giboyer (1862), Maître Guérin (1864), Paul Forestier (1868), Madame Caverlet (1876), et, en collaboration avec Jules Sandeau, Le Gendre de M. Poirier ; il collabora aussi avec Ed. Foussier et avec Labiche ; ses œuvres forment six volumes.
Émile Augier fut plusieurs fois candidat à l'Académie, il se retira devant Ernest Legouvé et Ponsard ; habitué du salon de la princesse Mathilde et soutenu par le parti libéral, Thiers, Rémusat, Mérimée, Sainte-Beuve, il fut battu par de Falloux, candidat des ducs et du parti religieux, et obtint 15 voix littéraires contre 19 politiques données à son concurrent. Il fut élu le 31 mars 1857, par 19 voix contre 18 à Victor de Laprade, soutenu par Victor Cousin, Montalembert, etc. Ce fut la voix de Musset qui assura l'élection d’Émile Augier.
Il remplaça le comte de Salvandy et fut reçu le 28 janvier 1858 par P.-A. Lebrun, qui, dans sa réponse au récipiendaire, parla contre la collaboration. Ils firent tous les deux, dans leurs discours, allusion à l'attentat d'Orsini qui s'était produit quinze jours auparavant. Il devait recevoir M. Émile Ollivier en 1874, mais le discours de ce dernier ne fut pas accepté par l'Académie et la réception n'eut pas lieu ; par suite d'une indiscrétion dont l'auteur est resté inconnu, les deux discours furent livrés à la publicité. Émile Augier fut nommé sénateur à la fin de l'Empire ; il était Grand-Officier de la Légion d'honneur.
Mort le 25 octobre 1889.