Chantal Thomas est née le 18 octobre 1945 à Lyon.
Études secondaires au lycée Grand Air à Arcachon (Gironde).
Lettres supérieures, puis licence de philosophie à l’université de Bordeaux.
En 1967, mémoire de maîtrise de philosophie à l’université d’Aix-en-Provence : « Art et nature chez Rousseau et Le Corbusier ».
Tandis qu’elle a commencé une licence d’histoire de l’art à l’Institut national d’histoire de l’art de Paris, elle s’inscrit au séminaire de Roland Barthes à l’École pratique des hautes études dont elle suit l’enseignement de 1972 à 1976.
En 1976, elle soutient son doctorat de IIIe cycle sous la direction de Roland Barthes : « Contribution à une analyse textuelle de l’œuvre de Sade » ; et en 1991, son doctorat d’État sous la direction de Pierre Rétat, Université Lumière Lyon 2 : « Le personnage de Marie-Antoinette dans les pamphlets : éléments d’une mythologie ».
Après avoir enseigné la littérature aux États-Unis pendant plusieurs années (New York University, Barnard College, University of Arizona, Princeton University), elle entre au C.N.R.S en 1989. Elle a co-dirigé avec Denis Reynaud jusqu’en 2010 le Centre d’études du xviiie siècle à l’Institut des sciences de l’homme de Lyon.
Conférencière internationale, elle a donné des séminaires en Europe, en Argentine, à Taïwan, Hong Kong, au Japon. Elle a été invitée à l’université de Princeton en tant que Old Dominion Fellow of the Council of the Humanities (2002) et a pris part aux rencontres internationales « Femmes & Tokyo » (mars 2010).
Elle a écrit de nombreux essais, notamment sur le marquis de Sade, sur Giacomo Casanova et sur Marie-Antoinette. Ainsi que des nouvelles, des récits, des romans dont Les Adieux à la reine, prix Femina 2002, ouvrage traduit en une vingtaine de langues et adapté au cinéma par Benoit Jacquot (2012, prix Louis-Delluc). Elle a participé à l’écriture du film Roland Barthes, le théâtre du langage, réalisé par Thierry Thomas (Les Films d’ici 2 / Arte France, 2015).
En 2017, Marc Dugain adapte L’Échange des princesses, dont elle coécrit le scénario avec le réalisateur. Elle est également co-scénariste, avec Jérôme Beaujour et Benoit Jacquot, du film de ce réalisateur, Dernier Amour (2019).
Au théâtre, une lecture-représentation de La Lectrice-adjointe par la Comédie-Française a lieu au théâtre du Vieux-Colombier (avec Françoise Gillard et Catherine Samie), mise en scène d’Alain Pralon (2001). Le Palais de la reine et L’Île flottante ont été joués et mis en scène par Alfredo Arias, en France (théâtre du Rond-Point, et Chaillot) et en Argentine. Elle a écrit le livret des Noces de l’enfant roi, spectacle musical créé par Alfredo Arias sur le bassin de Neptune pour les fêtes de nuit de Versailles (chorégraphie d’Ana Maria Stekelman et musique des Rita Mitsouko, 2006).
Elle a collaboré, entre autres, à Critique, Art Press, L’Histoire, et assuré une chronique mensuelle dans le journal Sud-Ouest (2014-2018).
Commissaire avec Marie-Laure Prévost de l’exposition « Casanova. La passion de la liberté » à la Bibliothèque nationale de France (2011).
Membre du jury Femina de 2003 à janvier 2021.
Chantal Thomas a reçu en 2014 le grand prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre et le prix Roger-Caillois de littérature française. En 2015, elle obtient le prix Prince Pierre de Monaco et en 2022, le prix Marguerite-Yourcenar.
Élue à l’Académie française, le 28 janvier 2021, au fauteuil de Jean d’Ormesson (12e fauteuil), et reçue le 16 juin 2022 par Dany Laferrière.