Né à Nîmes, le 6 juin 1900.
D’ascendance protestante, André Chamson grandit dans ses Cévennes natales. Après des études secondaires au lycée d’Alès, puis à Montpellier, il se fit un temps gardien d’alpage, par amour de la montagne, avant de réussir le concours de l’école des Chartes en 1920 et d’être nommé archiviste-paléographe. Au cours de ses années d’études à la Sorbonne, il fonda le groupe des « Vorticistes », dominé par l’esprit de liberté et de curiosité.
Dans l’entre-deux-guerres, André Chamson allait prendre une figure notable parmi les intellectuels engagés. Il milita dans les années 30 aux côtés des partisans du Front populaire, fondant en 1935, avec Jean Guéhenno et André Viollis, l’hebdomadaire Vendredi.
Après son baptême du feu auprès des Républicains pendant la guerre d’Espagne, André Chamson devait être mobilisé, lorsqu’éclata la Seconde Guerre mondiale, comme capitaine dans les Chasseurs alpins.
Rappelé pour diriger l’évacuation des chefs-d’œuvre du musée du Louvre, avant l’arrivée des troupes allemandes à Paris, il fut résistant pendant l’Occupation, en liaison avec les maquis du Lot, puis prit part, au sein de la brigade Alsace-Lorraine, avec André Malraux, aux combats menés pour la libération du territoire.
Nommé après la victoire des Alliés conservateur du Petit-Palais, élu à la présidence du Pen Club en 1956, André Chamson se vit proposer en 1959, par André Malraux, la direction des Archives de France. Il siégea également au conseil d’administration de l’ORTF.
Ce chartiste émérite fut aussi un remarquable romancier à qui l’on doit une œuvre empreinte de son amour pour les Cévennes et inspirée, pour une grande partie, par son attachement aux souvenirs et aux malheurs de ses ancêtres huguenots. Citons entre autres : Roux le bandit (1925), Les Hommes de la route (1927), Le Crime des justes (1928), Histoires de Tabusse (1928), Héritages (1932), L’Année des vaincus (1934), La Galère (1939), Quatre mois (1940), Le Puits des miracles (1945), L’Homme qui marchait devant moi (1948), La Neige et la Fleur (1951), Le Chiffre de nos jours (1954), Nos Ancêtres les Gaulois (1958), Le Rendez-vous des espérances (1961), La Superbe (1967), La Tour de Constance (1970).
André Chamson fut élu à l’Académie française le 17 mai 1956, par 18 voix — celles entre autres de Jules Romains, André Maurois et Georges Duhamel — au fauteuil du baron Seillière.
Dans ses mémoires posthumes, Il faut vivre vieux, André Chamson raconte que l’idée de sa candidature avait été soulevée dès 1936 par Paul Valéry. Elle devait mettre vingt années à se concrétiser, après que le romancier cévenol eut d’abord subi un échec, en 1953, au fauteuil de Grousset, contre Pierre Gaxotte.
André Chamson fut reçu sous la Coupole le 23 mai 1957 par Jean-Louis Vaudoyer.
Mort le 9 novembre 1983.